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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

montmartre. rues et places.

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places., #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités
Impasse du Cadran

Impasse du Cadran

Seule carte postale (à ma connaissance) de l'impasse du Cadran.

Seule carte postale (à ma connaissance) de l'impasse du Cadran.

A peine visible depuis le boulevard de Rochechouart, l'impasse du Cadran est si modeste que bien des Montmartrois ne connaissent pas son existence!

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Longue de 42 mètres et large de 7, elle doit son nom au cadran solaire qui au début du XIXème siècle avait été peint sur le mur qui la fermait et la séparait de la rue d'Orsel qui s'appelait alors rue des Acacias.

Le nom choisi remplaçait le nom originel : Impasse Danger. Non pas qu'il y eût des risques à s'y aventurer mais parce qu'un des propriétaires portait ce nom!

Est-ce cet nom qui a inspiré l'autrice de roman policier Claude Izner pour son "Minuit Impasse du Cadran"?

 

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Avant le rattachement de Montmartre à Paris, l'impasse était composée de modestes maisons et de remises.

Plusieurs clubs révolutionnaires comme il y en eut tant dans la première moitié du XIXème siècle y tinrent leurs réunions.

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Le Club de la Vengeance la choisit pour élaborer son programme révolutionnaire sous le Second Empire

La Garde Nationale en 1871 y réunit son Comité Central qui prit la décision d'enlever les canons de la place Wagram et de Neuilly pour les concentrer sur la Butte

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

La même année, au mois de mai, y fut organisé le recrutement d'un corps de Francs Tireurs : Les Lascars de Montmartre.

Un roman d'Yves Carcenac raconte la vie de l'un d'entre eux, plus flamboyant que les autres : Ferdinand Janssoulé.

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Comment imaginer aujourd'hui devant cette impasse banale et sans intérêt qu'elle connut un tel bouillonnement d'idées, une telle activité révolutionnaire, une telle fabrique de rêves?

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Le lieu fait partie de l'histoire montmartroise pour une autre raison : il y eut à cet endroit un bal fameux : le bal des Folies Robert.

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

C'était "une immense baraque de plâtre et de bois" dont le décor intérieur était un pastiche de palais mauresque. Il était dirigé par Gilles Robert qui y donnait des démonstrations de danses nouvelles.

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Quelques danseuses y éveillèrent bien des désirs : Elisa Belles Jambes, Bertha le Zouzou, Chicardinette...

Journalistes et écrivains appréciaient leurs talents divers et variés! Ils venaient s'encanailler dans ce bal mal famé qui ne prenait des airs décents que le dimanche quand la clientèle était composée de familles qui, sous le second Empire, passaient la barrière (avant 1860) comme on passe une frontière, pour s'aventurer à Montmartre!

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

 

L'orchestre était dirigé par un jeune homme de 19 ans, Olivier Emart.

Plus tard, pendant la Commune, il sera Garde National au fameux 67ème bataillon de la rue des Rosiers (rue Chevalier de la Barre actuelle).

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Le nom d'Olivier Emart ne dit rien à personne mais son anagramme, Olivier Métra est beaucoup plus célèbre!

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

C'est celui que choisit le musicien lorsqu'il dirigea l'orchestre du bal Mabille.

Il fut l'auteur d'œuvres très populaires, valses, quadrilles, polkas....

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Il composa des ballets pour les Folies Bergères et pour l'Opéra...

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Le bal des Folies Robert, après avoir été dirigé par son créateur, le fut par Gilles Jacquet.

Mais d'autres bals, trop nombreux, lui faisaient concurrence et il ferma ses portes en 1870.

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Le bâtiment, transformé un temps en usine pour ballons dirigeables, périclita peu à peu et c'est en 1912 qu'il connut une nouvelle carrière.

Une salle de cinéma fut édifiée à son emplacement : le Palais Rochechouart-Aubert.

 

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

La salle était immense et accueillait plus de 1600 spectateurs...

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Elle faisait partie de la chaîne des cinémas Aubert.

Elle était de style art nouveau et fut hélas détruite pour adopter une architecture dépouillée et fonctionnelle en 1931.

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Elle fut rachetée par Gaumont et après des années de succès, subit la concurrence de la télévision, se dégrada, devint un lieu de drague.

Sa programmation faisait la part belle aux films de Kung Fu que peu de spectateurs regardaient!

Bruce Lee ne put en empêcher la fermeture en 1969, année pourtant érotique si l'on en croit Serge Gainsbourg.

 

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Elle céda la place à un ensemble commercial assez foutraque avant d'être détruite et remplacée par un magasin Darty (aujourd'hui Boulanger).

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.
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Côté impair de l'impasse, un immeuble de belle architecture, abrite au Rez de chaussée un magasin de "mode"  barbésienne : "La Rose d'Orient".

Il y avait au 8 un immeuble qui fut détruit au profit du magasin qui de ce fait réduisit l'impasse de plusieurs mètres.

Nous avons gardé quelques traces de l'existence de ce 8 disparu où l'entreprise Vigron se spécialisait dans le "brossage, grattage, silicatisation, badigeon à la chaux....

 

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

Au fond de l'impasse s'élève sur plusieurs niveaux un magasin spécialisé dans le "bizness" du mariage....

 

Faut-il en conclure que le Mariage est aujourd'hui dans l'impasse car le grand magasin est aujourd'hui fermé et se dégrade.

Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.
Impasse du Cadran. Montmartre. Folies Robert. Olivier Métra. Cinéma Palais Rochechouart.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places., #MONTMARTRE Monuments. Cabarets. Lieux
La Bohème rue du Mont Cenis. Les métamorphoses. Le moulin joyeux. Les coulisses.

    Du 2 au 5 Norvins, voilà un début de rue qui a connu bien des métamorphoses. Aujourd'hui il est entièrement occupé par "La Bohème", de la place du Tertre à la rue Saint-Rustique!

La Bohème rue du Mont Cenis. Les métamorphoses. Le moulin joyeux. Les coulisses.

   Cette gravure nous permet de voir le lieu déjà occupé par "la Bohème" à l'exception du dernier numéro où résiste encore, pour peu d'années, le restaurant du  "Moulin Joyeux". Le nom du propriétaire sur la façade de l'Hôtel nous permet de dater la gravure entre 1930, année de son rachat par Beynat et 1938 année de sa destruction et de l'édification de l'immeuble actuel, trop lourd, trop haut, qui rompt l'harmonie des vieilles maisons et enlaidit ce lieu historique.

             L'immeuble de 1938 comme une verrue sur un beau visage!

    De vieilles photos et cartes postales nous permettent de garder souvenir de ce qu'était ce début de rue avant que Beynat n'en fasse son domaine et ne dévore un à un ses voisins.

Nous voyons sur ce cliché l'Hôtel du Tertre qui porte encore le nom de Bouscarat, "Le Rendez-vous des cochers" (maison Poncier) et avant la rue Saint-Rustique "Le Rendez-vous des Amis".

 

Nous avons déjà rencontré le "Rendez-vous des Cochers" en écrivant l'histoire de l'Hôtel du Tertre.  Nous savons qu'il appartenait au Père Poncier et qu'il abrita au rez-de-chaussée une mercerie-librairie-papeterie qui délaissa les livres pour devenir débit de boissons.

 

 

La Bohème rue du Mont Cenis. Les métamorphoses. Le moulin joyeux. Les coulisses.

Nous pouvons constater que "le Rendez-vous des cochers" a fini par abandonner les cochers pour attirer le chaland en se targuant d'être "le Sommet de la Capitale".

 

Les deux immeubles mitoyens "Sommet de la capitale" et voisin, ne faisaient qu'un seul numéro, le 3, malgré leurs différences (fenêtres, toiture).

Aujourd'hui ils  forment un seul bloc dont les volets ont disparu et dont le pittoresque a été malmené.

 

Le 5 enfin est rentré dans l'alignement bohémien. Il faut de très bons yeux pour dénicher la plaque qui nous rappelle qu'il fut honoré de la visite régulière pendant une quinzaine d'années de Valadon et Utrillo venus en voisins de la rue Cortot.

 

              Les dates paraissent un peu fantaisistes, à la mode montmartroise,

Ce qui est avéré, c'est que le restaurant faisait également office  (comme de nombreux restaurants montmartrois) de débit de boissons.

Le Rendez-vous des amis devint "Le Moulin Joyeux" puis "Les Coulisses" jusqu'au jour de 1968 où il ne sut résister à la boulimie de La Bohème qui l'engloba tout entier!

                                                               Le Moulin Joyeux

                                                             Les Coulisses

 

Maintenant, tout le début de rue est uniformisé par La Bohème.

Pour nous consoler, réjouissons-nous que les petits immeubles des 3 et 5 n'aient pas été rasés pour s'aligner sur le vilain 2!

La Bohème rue du Mont Cenis. Les métamorphoses. Le moulin joyeux. Les coulisses.

La mode moche (et paraît-il efficace pour attirer le chaland) n'épargne pas la Bohême. Actuellement, elle croule sous des fleurs en plastique et des nounours.

 

La Bohème rue du Mont Cenis. Les métamorphoses. Le moulin joyeux. Les coulisses.

Et pour parachever le vandalisme, des fresques écrasantes assombrissent de leurs couleurs sinistres, prétendu hommage à Lautrec, tout le début de la rue St Rustique sur les murs latéraux de la Bohême. Elles consternent les habitants qui n'ont pas été consultés et font du cœur de Montmartre un disneyland prétentieux et épais. 

La Bohème rue du Mont Cenis. Les métamorphoses. Le moulin joyeux. Les coulisses.

La Bohême!

Destin hégémonique  que celui de cet établissement dont le nom évocateur de pauvreté et d'artistes fauchés ferait sourire Aznavour qui vécut rue St Rustique....

                                                              Aznavour rue Cortot

Laissons lui dernier mot  : 

"La Bohême, ça ne veut plus rien dire du tout"! 

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Publié le par chriswac
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Jehan-Rictus par Steinlen.

Jehan-Rictus par Steinlen.

Poète à part, virtuose de l'argot et du parler populaire, Jehan-Rictus ne pouvait trouver refuge que dans le Montmartre des artistes fauchés et des anars.

Jehan-Rictus par Léandre.

Jehan-Rictus par Léandre.

Gabriel Randon (véritable nom de Jehan-Rictus) est né en 1867 à Boulogne sur mer.

On ne peut pas dire qu'il ait eu une enfance heureuse, non reconnu par ses parents, élevé par une mère névrosée qui rêvant d'une gloire théâtrale s'installe avec son fils âgé de huit ans à Paris.

Gabriel Randon est né au 8 de la place Navarin bombardée en 1915.(Boulogne sur mer)

Gabriel Randon est né au 8 de la place Navarin bombardée en 1915.(Boulogne sur mer)

Il racontera son enfance de garçon mal aimé dans son roman Fil de Fer publié en 1906 qui n'est pas sans évoquer Poil de Carotte.

A 14 ans, il cesse d'aller à l'école. Il est employé dans des maisons de commerce comme apprenti jusqu'à l'âge de 16 ans où il se sépare de sa mère.

Très vite il est attiré par Montmartre où il survit grâce à de petits boulots qui lui assurent à peine de quoi se payer nourriture et abri. En 1889 il vit dans la rue avec les clochards et les laissés pour compte qui trouvent refuge dans le maquis. Il n'oubliera jamais cette période de sa vie où il fait l'apprentissage de la misère.

Le maquis de Montmartre (1904)

Le maquis de Montmartre (1904)

C'est là qu'il rencontre pour la première fois Steinlen dont le Cat's Cottage est en bordure du maquis. Steinlen deviendra un ami fidèle et c'est lui qui illustrera son plus célèbre recueil : Les Soliloques du Pauvre.

Il représentera page apès page le poète comme un errant, un passant tragique à la silhouette de Juif errant. Ses dessins sont au plus près de l'os, images charbonneuses d'un artiste mangé par la misère et la nuit, image un tant soit peu fantasmée du clochard idéal!

Jehan-Rictus à Montmartre.
Jehan-Rictus à Montmartre.

Gabriel Randon qui n'a pas encore choisi de s'appeler Jehan-Rictus se sent poète. Il admire alors Heredia qui l'aide à trouver un emploi dans l'administration de la Préfecture de la seine.

A la même époque il se lie d'amitié avec un poète symboliste, Albert Samain.

On a du mal à reconnaître l'écorché vif dans les vers qu'il écrit, inspirés des Parnassiens ou des Symbolistes....

Jehan-Rictus à Montmartre.

(...)

Vous me refusez. Adieu! tout s'écroule.

Je sais une mer, là-bas, dont la houle

Fermera sur moi son linceul flottant.

 

Si vous demeurez dédaigneuse, altière,

Je sais une croix dans un cimetière

Où j'irai clouer mon coeur palpitant."

 

Gabriel Randon. (sonnet à Léonie Godart. 1887)

 

En 1892, le poète qui ne donne pas satisfaction à l'administration qui ne lui en donne pas plus, va exercer sa plume dans le journalisme. Sans grand succès.

Il se sent poète avant tout et commence à fréquenter les cabarets où il lit ses textes.

Les Quat'z'Arts 62 bd de Clichy

Les Quat'z'Arts 62 bd de Clichy

Aujourd'hui! lingerie sexy à l'emplacement des Quat'z'Arts!

Aujourd'hui! lingerie sexy à l'emplacement des Quat'z'Arts!

Il débute 62 bd de Clichy au cabaret des Quat'z'Arts. Il délaisse alors le formalisme des vers classiques pour s'exprimer dans un langage populaire mâtiné de patois picard et d'argot parisien.

Il rencontre le succès grâce à un de ses textes les plus forts : le Revenant.

Il est invité dans des fêtes syndicales pour le déclamer devant un public ému.

Il fréquente le Lapin Agile où il a l'occasion de rencontrer, sans pourtant les apprécier, Max Jacob et Apollinaire.

Illustration de Steinlen pour le Revenant

Illustration de Steinlen pour le Revenant

Le long poème donne la parole à un clochard qui voit surgir face à lui, un soir de brume, le Christ, aussi décharné et aussi désespéré que lui.

Il compatit au sort misérable de l'homme divin et lui présente la société moderne plus dure encore et plus injuste que celle pendant laquelle il a vécu avant de subir sa passion :

.

"-Ah! Comm' t'es pâle...ah! comm' t'es blanc.

Sais-tu qu't'as l'air d'un Revenant,

Ou d'un clair de lune en tournée?

T'es maigre et t'es dégingandé,

Tu d'vais êt' comm' ça en Judée

Au temps où tu t' proclamais Roi!

A présent t'es comm' en farine.

Tu dois t'en aller d' la poitrine

Ou ben... c'est ell' qui s'en va d' toi!

Steinlen. Illustration pour le Revenant.

Steinlen. Illustration pour le Revenant.

Après avoir soliloqué longuement, après avoir accusé le Christ d'être un défaitiste qui tend la joue gauche alors qu'il faudrait se révolter, après l'avoir vu pleurer...le clochard se rend compte que c'est à son propre reflet dans le miroir d'une devanture qu'il a parlé en croyant s'adresser au fils de Dieu!

.

-Et Jésus-Christ s'en est allé

Sans un mot qui pût m'consoler,

Avec eun' gueul si retournée

Et des mirett's si désolées

Que j' m'en souviendrai tout' ma vie.

Et à c' moment-là, le jour vint

Et j' m'aperçus que l'Homm' Divin...

C'était moi, que j' m'étais collé

D'vant l' miroitant d'un marchand d' vins!

On perd son temps à s'engueuler...

.>

Jehan-Rictus à Montmartre.

Le poème fera partie du recueil qui paraîtra en 1897 et qui assurera jusqu'à nos jours la renommée de Jehan-Rictus : "Les Soliloques du Pauvre".>

Heureuse époque où un recueil de poèmes pouvait rencontrer le succès, être épuisé en quelques jours et nécessiter une réédition (au Mercure de France) !

Le 64 rue Lepic où Jehan-Rictus vit de 1895 à 1904

Le 64 rue Lepic où Jehan-Rictus vit de 1895 à 1904

Le 50 rue Lepic où il vit de 1904 à 1913

Le 50 rue Lepic où il vit de 1904 à 1913

Pendant ces années d'intense activité entre écriture et cabaret, Jehan-Rictus habite au coeur de Montmartre, rue Lepic.

D'abord au 64 où il loue un modeste appartement, ensuite au 50 dans un immeuble proche de celui où vécut Théo Van Gogh et où Vincent séjourna.

Le Bateau lavoir, ancienne Maison du Trappeur.

Le Bateau lavoir, ancienne Maison du Trappeur.

Pendant ces années fécondes, il fréquente la Maison du Trappeur qui allait devenir le Bateau Lavoir. Il y rencontre des poètes et des peintres anarchistes.

L'esprit de la Commune est encore présent sur la Butte !

Un public chaleureux l'accueille à la Roulotte, cabaret proche de la place de Clichy (42 rue de Douai) où se produit un autre poète du Pas de Calais, Marcel Legay, l'auteur de la chanson "Ecoute ô mon coeur" qui met la larme à l'oeil de tous les Artésiens!

25 rue Lepic. Emplacement de la Vache Enragée.

25 rue Lepic. Emplacement de la Vache Enragée.

Parmi les lieux où il interprète ses poèmes, citons encore au 25 rue Lepic le Cabaret de la Vache Enragée.

Jusqu'en 1914 il publie divers recueils ( Le Coeur Solitaire, Doléances, les Cantilènes du malheur) des plaquettes (la Frousse, les petites Baraques) un roman (Fil de fer).

Après cette date, bien qu'il lui reste une vingtaine d'années à vivre, il ne produit quasiment plus rien, comme si l'embourgeoisement de la vie rangée l'avait privé d'un talent qu'irriguaient la révolte et la misère.

Jehan-Rictus à Montmartre.

L'anarchiste, le rebelle vit correctement de ses droits d'auteur et d'aides publiques. Il a abandonné tout espoir et même tout désir de révolution.

Pire, il se rapproche par certaines idées de l'Action Française!

Le pacifiste a abandonné ses rêves de fraternité et la guerre le contraint à renoncer à ses illusions d'entente entre les peuples.

..

"(...) Gn'y en a qui dis'nt que l' Monde un jour,

Y s'ra comme un grand squar' d'amour,

Et qu' les Homm's qui vivront dedans

S'ront d' grands Fan-fans, des p'tits Fan-fans,

Des gros, des beaux, des noirs, des blancs.

(La Farandole des pauv's tits fan-fans)


 
8 rue Camille Tahan où Jehan-Rictus vit de 1914 à sa mort en 1933.

8 rue Camille Tahan où Jehan-Rictus vit de 1914 à sa mort en 1933.

8 rue Camille Tahan depuis le cimetière de Montmartre!

8 rue Camille Tahan depuis le cimetière de Montmartre!

Il vit au dernier étage d'un immeuble cossu, 8 rue Camille Tahan. Il ne ressemble plus au Juif errant, au fantôme émacié qu'avait dessiné Steinlen.

Comme si après l'épuisement de son talent et de sa révolte, il n'attendait plus que la mort physique, il a choisi d'habiter contre le cimetière de Montmartre. Le mur pignon de son immeuble donne sur la ville des morts.

Il meurt en 1933.

Il est âgé de 66 ans.

Il ne saute pas par la fenêtre pour rejoindre le cimetière Montmartre.

Il est transporté dans sa boîte en sapin à Bagneux où il est enterré dans la 25ème section.

Sur sa pierre tombale sont gravés ces vers tirés des Soliloques :

.

"Voui, dormir... n'pus jamais rouvrir

Mes falots sanglants su' la Vie,

Et dès lors ne pus rien savoir

Des espoirs et des désespoirs.

Qu' ça soye le soir ou bien l' matin,

Qu'y fass' moins noir dans mon destin,

Dormir longtemps... dormir...dormir !

Jehan-Rictus (c'est en 1920 qu'il tient à écrire son nom avec le trait d'union) reste vivant aujourd'hui pour tous ceux qui ont lu ses poèmes.

Sa légende est plus coriace que sa biographie.

Il est à jamais l'homme des Soliloques, le poète de de la compassion et de la révolte.

Son long fantôme noir et voûté ne cesse de hanter les rues de la Butte....

Peut-être se plante t-il devant la vitrine d'une boutique de luxe des Abbesses pour apostropher le Christ :

"Avoue-le, va... t'es impuisssant,

Tu clos tes châss's, t'as pas d' scrupules,

Tu protèg's avec l' même sang-froid

L'sommeil des bons et des Crapules

Et quand on perd quéqu'un qu'on aime,

Tu décor's, mais tu consol's pas."

 

 

Illustration pour Le Printemps (Steinlen)

Illustration pour Le Printemps (Steinlen)

Au-dessus des murs des "Je t'aime" square Jehan-Rictus.

Au-dessus des murs des "Je t'aime" square Jehan-Rictus.

Ou bien, devant les couples qui s'embrassent dans le square qui porte son nom et où a été élevé le Mur des "Je t'aime" se laisse t-il émouvoir... un instant...

Des Enlacés pass'nt deux par deux

(Comm' la Mort toujours près d' la Vie)

Y m' frôl'nt, y vont - je m'fais des ch'veux

Car moi j' suis seul et ça m'ennuie.

Mais l' ciel s' met eun' si bell' liquette,

L'ensemble il a l'air si joyeux,

Y fait si doux, y fait si chouette,

Qu' ça s'rait p'têt' vrai qu'y a un Bon Guieu!"

(Le Printemps. Les soliloques)

Le mur des "Je t'aime" square Jehan-Rictus
Le mur des "Je t'aime" square Jehan-Rictus

Le mur des "Je t'aime" square Jehan-Rictus

Liens :

Artistes, peintres célébrités de Montmartre

Rues, places de Montmartre

Monuments et lieux typiques de Montmartre

Cimeière Montmartre. Célébrités

Merci à Christian Tanguy de m'avoir signalé" quelques erreurs que j'ai pu corriger grâce à lui.

site : http://www.florilege.free/jehan-rictus

Il est le rééditeur de Fil de Fer et des poésies de Rictus aux éditions la part commune.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités, #MONTMARTRE. Rues et places.
Place Juliette Drouet rue Pigalle et La Rochefoucauld. Victor Hugo et Juliette.

Depuis mes derniers articles sur les rues Pigalle et La Rochefoucauld quelques années ont passé.

L'abbesse a retrouvé sur les plaques son prénom : Catherine de La Rochefoucauld comme ses semblables non loin de là : Marguerite de Rochechouart et Emilie de la Tour d'Auvergne....

 

Le delta entre les rues Pigalle et Catherine de La Rochefoucauld jusque là anonyme a été baptisé "place Juliette Drouet" en 2017. 

 

Place Juliette Drouet rue Pigalle et La Rochefoucauld. Victor Hugo et Juliette.

     Avez-vous remarqué que tous ces mini espaces récupérés sur la voirie sont la plupart du temps devenus des "places" dédiées à des femmes. La mairie tente de réparer un "oubli" de plusieurs siècles. Les rues de la ville ont le plus souvent ignoré la moitié de l'humanité. 

Voilà donc que la femme de lettres, la passionnée, l'inlassable amoureuse de Victor Hugo a enfin à Paris un endroit qui la commémore. 

Place Juliette Drouet rue Pigalle et La Rochefoucauld. Victor Hugo et Juliette.

 Victor Hugo de retour d'exil loue en 1871 le premier étage de l'hôtel Rousseau 66 rue La Rochefoucauld.

 

Un bel hôtel dû à l'architecte Pierre Rousseau connu pour avoir réalisé l'Hôtel de Salm, un des plus beaux monuments civils de Paris (restauré après les incendies de la commune).

Victor Hugo y reçoit de nombreux écrivains, les Goncourt, George Sand ainsi que des politiques comme Clémenceau ou Gambetta. C'est là qu'il consacre une partie de ses journées à ses petits enfants Georges et Jeanne et qu'il écrit "L'art d'être grand-père".

Prenez garde à ce petit être ;

Il est bien grand, il contient Dieu.

Les enfants sont, avant de naître,

Des lumières dans le ciel bleu.

Place Juliette Drouet rue Pigalle et La Rochefoucauld. Victor Hugo et Juliette.

L'appartement que Juliette a choisi est presque en face de l'hôtel Rousseau là où la rue Pigalle fait un delta avec la rue Catherine de La Rochefoucauld. C'est aujourd'hui un hôtel de tourisme.

 

       L'année 1872 est tragique, c'est celle où la fille de Victor Hugo, Adèle, sombre dans la folie et doit être internée.

     Période noire pour le poète qui après avoir perdu son fils Charles l'année précédente, verra mourir son deuxième fils François-Victor l'année suivante. La présence de Juliette Drouet et les lettres qu'elle lui écrit le soutiennent dans l'épreuve. Il se réfugie chez elle et passe de plus en plus de temps à ses côtés.

Après un séjour de presque un an à Guernesey où il finit d'écrire son roman "Quatrevingt-treize", de retour à Paris,  il quitte l'hôtel Rousseau pour vivre chez Juliette rue Pigalle en 1873.

Cette place voit donc Juliette vivre enfin officiellement avec Victor Hugo! Et quand bientôt il louera l'hôtel du 130 avenue d'Eylau, elle l'y suivra.

124 avenue Victor Hugo (anciennement 130 avenue d'Eylau). Immeuble construit à l'emplacement de l'hôtel où Victor et Juliette vécurent ensemble leurs dix dernières années.

Tout a été écrit sur cette relation de sujétion qui sans doute irrite beaucoup de féministes. Je le comprends mais il y a là un mystère qui nous dépasse. Juliette qui connaissait les hommes, avait été mariée et mère, a choisi de lier sa vie à cet ogre de génie à qui elle apporta par sa fidélité une stabilité qui souvent lui manquait.

Je t'aime, toi, je ne pense qu'à toi. Je n'ai besoin que de toi. Je ne sais pas ce que je deviendrais s'il me fallait vivre maintenant sans toi, je crois que je ne vivrais pas.

 

Elle écrivit 22 000 lettres qui sont autant de déclarations. On y trouve, vigilant et brûlant,  le mot qui est le dernier de l'épitaphe que Victor Hugo fit graver sur sa tombe.

Quand je ne serai plus qu’une cendre glacée,
Quand mes yeux fatigués seront fermés au jour,
Dis-toi, si dans ton cœur ma mémoire est fixée :
Le monde a sa pensée, moi, j’avais son amour !   (Victor Hugo)

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Publié le par chriswac
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     Chaque fois que je passe devant le 36 boulevard de Clichy je pense à Jules Pascin, peintre bulgare qui se donna la mort dans son atelier en 1930 à l'âge de 45 ans.

     Une mort difficile décidée après des années de dépression et de mal de vivre. Il se trancha les veines des deux poignets et la mort tardant à le libérer, il se passa une ficelle autour du coup et voulut se pendre. La ficelle ne résista pas, Pascin tomba sur le sol, nuque brisée. Il agonisa plusieurs heures. Il ne fut découvert que trois jours plus tard par sa maîtresse, Lucy, (de son vrai nom Cécile Vidil), mariée au peintre norvégien Per krogh neveu de Charles Munch. C'est son nom qu'il écrivit avec son sang sur les murs de son atelier.

                                                                  Lucy

    J'ai voulu retrouver dans notre quartier quelques endroits où il a vécu. Il est en effet lié à Montmartre et comme tous les artistes qui y ont travaillé, son fantôme est toujours présent dans l'air si particulier de la Butte.

 

   Jules Pascin, de son vrai nom Julius Mordecai Pincas est né en Bulgarie en 1885.

  C'est Apollinaire avec qui il se lia d'amitié qui lui proposa l'anagramme Pascin.

                                                       La famille turque (Pascin)                                            

     Il arriva à Paris en 1905 et atterrit à Montparnasse où alors qu'il était à ses débuts influencé par l'expressionnisme,  il se rapprocha des Fauves.

    Il séduit par son allure de prince en exil  et il participe aux folles nuits du quartier, ce qui lui vaut le surnom d "anarchiste déguisé en dandy".

                                               Photo prise au Dôme en 1910

 

1907 est une année décisive.

    Il rencontre la peintre Hermine David et il quitte Montparnasse pour s'installer (enfin!) à Montmartre.

                                       Hermine dans son lit (Pascin)

Sa première adresse montmartroise est l'hôtel Beauséjour, 1 rue Lepic. 

L'hôtel existe toujours mais il est devenu le Manolita et il cache bien ses cinq étoiles!

 

    Il vit avec Hermine une liaison orageuse car deux années plus tard il rencontre Lucy, modèle de Marquet, qui devient sa "seconde maîtresse". 

                                                     Hermine dans le studio

    C'est en 1909 qu'il change d'adresse à Montmartre pour occuper un atelier au 49 rue Gabrielle.

 

     C'est à cette adresse que débarqua Picasso en 1900, chez son ami le peintre Casagemas qui sombra dans l'alcool et se suicida en 1901 après avoir tenté de tuer la femme qu'il aimait.

 

   Les nombreux portraits que Pascin réalise d'Hermine, outre qu'ils montrent son amour pour elle, révèlent l'art sensuel et mélancolique du peintre qui ne se départit que rarement d'une tristesse existentielle profonde.

    En 1914 il est contraint de quitter la France car la Bulgarie est un pays ennemi. Il se réfugie aux Etats-Unis où Hermine le rejoint et où elle l'épouse en 1918, devenant Madame Pascin comme l'atteste intitulé de cette toile :

                                                  Portrait de Madame Pascin

 Le portrait laisse deviner la vieille blessure qui la mutila. Accident dû à une baleine (une baleine de corset plus précisément) catapultée dans les yeux d'Hermine qui en garda les séquelles après chirurgie, des yeux trop saillants, presque exorbités.

    Le "style" si particulier de Pascin apparaît dans ces toiles où l'on peut voir ce qu'il a retenu de l'expressionnisme, du Fauvisme, de l'Ecole de Paris....

 

   Si Hermine pose souvent pour lui, elle n'en est pas moins peintre elle-même, un peintre de grand talent qui s'épuise dans les trop nombreuses illustrations qui lui sont commandées mais reprend parfois le pinceau pour réaliser  des toiles de valeur comme sa fameuse Kiki de Montparnasse.

 

 

  Après les années américaines, le couple revient à Paris en 1920 et c'est à Montmartre que le peintre loue un atelier.

                                           15 rue Hégésippe Moreau

Il choisit la Villa des Arts, voie privée qui ouvre au 15 rue Hégésippe Moreau près du cimetière de Montmartre (sur des terrains récupérés sur lui).  C'était au XIXème siècle la plus grande cité d'artistes de Paris, avec une cinquantaine d'ateliers. Elle devrait susciter le même intérêt que le Bateau-Lavoir. Il suffit de nommer, parmi les nombreux peintres qui y créèrent : Cézanne, Carrière, Signac, Dufy, Rousseau... et Pascin!

                                                        Lucy (Melancolia)

     Le peintre retombe amoureux de Lucy qu'il n'avait jamais oubliée. Elle accepte de poser pour lui et de vivre une relation qu'elle veut garder secrète, étant mariée et mère d'un garçon.

C'est une nouvelle fois par ses portraits de femme que l'on peut apprécier l'art de Pascin. Lucy partage avec Hermine un grand nombre de portraits.

 

                                   Lucy à sa table (1928. Deux ans avant le suicide)

Nous pouvons les voir réunies sur une même toile :

 

     Le peintre est déchiré entre ses deux amours et par la souffrance qu'il inflige à sa femme. Ce déchirement fait sans doute partie des causes qui ont précipité son mal de vivre.

                                                         Jean Marchand

En 1922, il loue l'atelier du peintre cubiste Jean Marchand 73 rue Caulaincourt.

    L'immeuble est situé à l'emplacement du Cat's Cottage de Steinlen. C'est là que vécut et mourut l'un des plus beaux Montmartrois, peintre des chats et infatigable combattant contre la misère et l'injustice.

    Hermine encourage l'homme qu'elle aime à quitter Paris et ses démons pour voyager en Afrique du Nord, en Italie, aux Etats-Unis. Mais les retours se ressemblent et le mènent inévitablement dans les bars, les maisons closes, les fêtes.

                                                               Hemingway au Dôme (Pascin)

     Hemingway qui le rencontre au Dôme en 1924 l'évoque sans complaisance : "Pascin était un très bon peintre et il était ivre constamment, délibérément ivre et à bon escient..."

      En 1923, Pascin vient vivre dans ce qui sera son dernier appartement, au 36 boulevard de Clichy.

Il continue de peindre les pensionnaires des maisons closes, avec une attention teintée de tristesse et de sympathie qui fait de lui un frère de Toulouse Lautrec.

 

     Le 2 juin 1930, le jour même du vernissage de son exposition à la Galerie Georges Petit, il ferme sa porte à double tour, boit sans modération, comme il a l'habitude de le faire quasi quotidiennement et s'ouvre les veines.

C'est à Lucy qu'il pense et  c'est elle qu'il appelle en silence en écrivant son nom en lettres de sang sur le mur.

 

Alors qu'il a vécu l'essentiel de sa vie parisienne à Montmartre et qu'il y est mort, c'est au cimetière Montparnasse qu'il est enterré. Salmon qui fut un de ses amis, notamment au Bateau-Lavoir a écrit le poème gravé sur sa stèle :

" Homme libre      héros du songe et du désir     de ses mains qui saignaient poussant les portes d’or      esprit et chair     Pascin dédaigna de choisir       et maître de la vie il ordonna la mort ". 

 

    Depuis que je connais son histoire je ne peux m' empêcher chaque fois que je passe devant le 36 boulevard de Clichy, d'imaginer derrière les murs, cet homme qui après avoir choisi la mort peignit une dernière fois  avec ce qui lui restait de vie un adieu à la femme la plus aimée.

Dans cet adieu sanglant, je pense à Apollinaire qui avait donné à Pascin son nom :

"Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie

Ta vie que tu bois comme une eau de vie (...)

Adieu adieu

Soleil cou coupé"

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places., #MONTMARTRE Saisons. Divers, #album
Square Saint-Pierre. 6 février 2018

Square Saint-Pierre. 6 février 2018

La neige modeste de cet hiver 2024 m'invite à republier cet article de 2018, dernière année où Montmartre a pris des allures de Mont Cenis, fidèle à sa rue qui gravit la Butte jusqu'au sommet.

                   9 janvier 2024 dans le jardin de mes voisins, rue André Del Sarte.

Square Saint-Pierre hiver 1908

Square Saint-Pierre hiver 1908

     Mais où sont les neiges d'antan, chante Villon. On pouvait se poser la question quand depuis plusieurs hivers notre Butte était  restée vierge de blancheur! 

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

    Et puis... fin novembre 2017 une soudaine tempête de neige  a pris le Sacré Cœur dans une sacrée tourmente. Mais fluc tuat nec mergitur, le vaisseau blanc a bien tenu dans la tempête!

 

 

     Au matin, le soleil brillait et il ne restait pas un poil de mouton sur le sol, pas une plume de colombe dans le ciel.

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Sur les terrains du Maquis...

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

rue Lepic. Moulin de la Galette.

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Rue Foyatier...

 

5 féverier 2018. Square Louise Michel;

5 féverier 2018. Square Louise Michel;

....  En février, après un mois de janvier doux et pluvieux, comme un cadeau de Noël en retard, la neige est revenue. Elle est tombée dru sur les enfants joueurs, sur les touristes ravis! 

 

Boules de neige. 5 février 2018

Boules de neige. 5 février 2018

5 février 2018.

5 février 2018.

Il faisait trop doux pour qu'elle s'imposât. Elle ne fit que passer et après avoir décoré les branches et les buissons, elle a pris la poudre d'escampette...

 

5 février 2018. Le manège du square.

5 février 2018. Le manège du square.

5 février 2018. Square Louise Michel.

5 février 2018. Square Louise Michel.

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.
La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.
La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.
La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.
La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

     Les cartes postales du passé nous rappellent un Montmartre populaire où les saisons ne trichaient pas. Les hivers étaient froids et les peintres de la Bohême avaient les doigts engourdis.

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

La maison de Mimi Pinson et la maison de Berlioz...

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Rue Saint-Vincent. Le Lapin Agile.

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Château des Brouillards....

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Rue de l'Abreuvoir.

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Jardin saint-Pierre (square Louise Michel)

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Jardin Saint-Pierre.

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Place du Tertre.

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Rue du Calvaire

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Rue Saint-Vincent

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Rue Ravignan

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Château des Brouillards

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

Rue du Mont-Cenis

Le manège du square. 6 février 2018.

Le manège du square. 6 février 2018.

Le 6 février, alors que la neige de la veille avait fondu, il a neigé de nouveau, transformant la Butte en un décor de conte de fées.

                                      Pour qui cette boule de neige?

6 février 2018. Jeux de boules de neige, square Louise Michel.

6 février 2018. Jeux de boules de neige, square Louise Michel.

6 février 2018. Le Sacré-Coeur à travers les branches givrées.

6 février 2018. Le Sacré-Coeur à travers les branches givrées.

Mais le plus beau était à venir! Le lendemain, 7 février, Paris se réveillait sous une couche de plusieurs centimètres de neige. Les photographes se précipitèrent sur la Butte pour immortaliser cette métamorphose montagnarde!

7 février.

7 février.

Rue Gabrielle

Rue Gabrielle

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.
Rue du Cardinal Dubois

Rue du Cardinal Dubois

Chien noir et blanche neige, rue du Cardinal Dubois.

Chien noir et blanche neige, rue du Cardinal Dubois.

Parvis du Sacré-Coeur

Parvis du Sacré-Coeur

Place du Tertre

Place du Tertre

Rue Poulbot

Rue Poulbot

Maison Neumont vue de la rue Gabrielle

Maison Neumont vue de la rue Gabrielle

Rue Foyatier

Rue Foyatier

Rue Ronsard

Rue Ronsard

Le 8 février, la neige avait en partie fondu mais là où la circulation est rare, elle était toujours là!

Musée de Montmartre rue Cortot

Musée de Montmartre rue Cortot

Rue d'Orchampt. La boule de neige

Rue d'Orchampt. La boule de neige

Le 9 février... la neige qui décidément se plaisait à Paris, fit une dernière apparition....

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.
La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.
La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

.... Et maintenant.... La neige de 2018 n'est plus qu'un souvenir... 

Elle a rejoint les neiges d'antan!

Du moins le croyions-nous!

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

La neige s'était transformée en fleurs sur les arbres... le printemps revenait et s'installait...

17 mars. 16h

17 mars. 16h

Mais c'était sans compter sur les caprices des saisons... A deux jours du printemps officiel, l'hiver qui ne se consolait pas d'avoir quitté la Butte, est revenu...

17 mars. Rue andré Del sarte.

17 mars. Rue andré Del sarte.

17 mars, les jardins vus de ma fenêtre.

17 mars, les jardins vus de ma fenêtre.

... On croyait que c'était la dernière visite de l'hiver... et voilà que le 18 mars il a neigé de nouveau et le 19 au matin, la Butte s'est réveillée sous une couette glacée... Les fleurs du jardin ont disparu sous la neige... 

 

19 mars Square Louise Michel

19 mars Square Louise Michel

19 mars. Entre les militaires!

19 mars. Entre les militaires!

19 mars rue Paul Albert

19 mars rue Paul Albert

19 mars le soldat-arbre de Noël

19 mars le soldat-arbre de Noël

19 mars de ma fenêtre

19 mars de ma fenêtre

19 mars. La fontaine des Innocents. Même pas froid!

19 mars. La fontaine des Innocents. Même pas froid!

.... Et maintenant... 

Place au temps des cerises!

La neige à Montmartre. Neiges d'antan et neiges d'aujourd'hui. Le passé et l'hiver 2018.

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Publié le par chriswac
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Rue Véron. Ilia Répine. Les Cosaques zaporogues. Emeric Lhuissiet.

Un des tableaux les plus populaires de Russie évoque la résistance par l'humour et la plaisanterie énorme d'un peuple menacé par un ennemi qui le menace d'envahir ses terres et le soumettre.

Rue Véron. Ilia Répine. Les Cosaques zaporogues. Emeric Lhuissiet.

Ce tableau c'est  "Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre à l'Emir de Turquie". Il a été peint par Ilia Répine (1844-1930) né dans la région de Kharkiv, en Ukraine. Un tableau considéré aujourd'hui par les Ukrainiens comme une réponse à Poutine qui a remplacé l'Emir de Turquie dans son désir de conquête et d'annexion de leur pays.

 

Avant de dire un mot de cette œuvre célèbre, il convient de présenter rapidement son auteur qui se fit très vite une place majeure dans la jeune peinture russe figurative.

Il fit un voyage en Europe et après avoir visité l'Italie, il occupa à Montmartre un atelier, 31 rue Véron. 

 

 

Rue Véron. Ilia Répine. Les Cosaques zaporogues. Emeric Lhuissiet.
Rue Véron. Ilia Répine. Les Cosaques zaporogues. Emeric Lhuissiet.

Il arrive dans l'effervescence des courants impressionnistes qui ne l'impressionnent guère. Le seul contact d'importance qu'il eut pendant son séjour, c'est avec Manet qui tenta de le persuader de peindre avec plus de naturel. Ce qu'il tenta de réaliser avec son "Café parisien".

Mais jamais il n'approuva la démarche impressionniste et Sadko la toile qu'il peignit à Paris (commandée par Alexandre III) est comme une affirmation de son désaccord. Inspirée d'un conte russe, la scène représente le marchand Sadko plongé dans un monde sous-marin. La précision du dessin et le réalisme des couleurs est un manifeste et une protestation contre un courant qui veut imiter la nature dans son imprécision et son chatoiement. 

 

Répine traçait sa route et ses succès ne l'incitaient pas à modifier ses sujets. Il est vénéré aujourd'hui en Russie pour ses toiles "historiques" et pour ses portraits de quelques uns des plus grands créateurs russes comme Tolstoï, Moussorgski, Tourgueniev...

                                                            Tolstoï

Sa toile des Cosaques Zaporogues (son propre père est Cosaque) illustre un épisode de l'histoire en partie inventé. Le sultan Mehmed IV ordonne en 1675 aux Cosaques de la région de Kharkiv comme aux Tatars de Crimée de rendre les armes et de le reconnaître.

"J’ordonne, à vous les Cosaques zaporogues de vous soumettre volontairement à moi sans aucune résistance"

La réponse des cosaques est un tissu d'insultes qui ne craint ni la grossièretés ni les excès et qui fait encore aujourd'hui la fierté des nationalistes russes peu conscients qu'elle pourrait être adressée à Poutine par les descendants des Cosaques et par les Ukrainiens de Kharkiv et d'Odessa!

Mange la vomissure du diable, toi et ton armée. Toi le plus grand imbécile malotru du monde et des enfers, crétin, groin de porc, cul de jument, sabot de boucher!

 

Rue Véron. Ilia Répine. Les Cosaques zaporogues. Emeric Lhuissiet.

La toile de Répine illustre ce moment joyeux et complice où les Cosaques s'amusent à répondre. 

Apollinaire dans la "Chanson du Mal Aimé" mettra en vers la fameuse lettre :

 

Réponse des Cosaques Zaporogues


Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondice et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats

Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique

Bourreau de Podolie Amant
Des plaies des ulcères des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments.

 

Le tableau est si célèbre qu'il a fait l'objet de nombreuses "imitations" ou reconstitutions comme celle photographiée par un groupe d'amis amateurs d'art!

 

Aujourd'hui c'est un photographe de guerre qui a reproduit le tableau en remplaçant les Cosaques par les soldats ukrainiens. Il s'agit d'Emeric Lhuisset qui a fidèlement repris les éléments de la toile célèbre connue de tous les Ukrainiens. 

 

La photo est devenue virale et il est question d'en faire un timbre poste! Elle est un des éléments de la résistance ukrainienne toujours prompte à manier l'humour et la provocation. 

                                 2nde version au musée de Kharkiv

Je ne sais si la réplique de la toile peinte par Répine et offerte au musée de Kharkiv y est toujours. Le musée a été en effet pillé et en partie détruit.

La photo d'Emerci Lhuissiet y sera exposée et aura la force d'un grand rire à la face des bourreaux. 

Un rire que ne désavouerait pas Répine dont le dernier tableau représente encore les cosaques mais cette fois dans une danse, la danse du feu, la danse de la victoire!

 

Liens

Rues et places de Montmartre

Les artistes peintres

                                                  Esquisse au fusain de Répine

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Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

Lieu magique, l'atelier-appartement de Valadon, bien que reconstitué, semble avoir traversé le temps et s'ouvrir tel qu'il était quand Suzanne, son fils et son mari y vivaient.

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
valadon, Utter et Utrillo  autour du poêle...dans l'atelier

valadon, Utter et Utrillo autour du poêle...dans l'atelier

Le poêle fidèle au poste...

Le poêle fidèle au poste...

C'est que les humains laissent des traces de leur passage. Leur parfum, leurs rêves, leurs gestes, leurs angoisses ou leurs joies ont la vie dure et continuent d'imprégner l'atmosphère...

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

Chacun de nous a fait cette expérience d'être saisi d'émotion devant un paysage ou un lieu sans comprendre pourquoi.

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

Combien d'années Suzanne Valadon a t-elle vécu ici?

En cet endroit de Montmartre qu'elle aimait et qu'elle peignit maintes fois dans la clarté du printemps...

Erik Satie (Suzanne Valadon)

Erik Satie (Suzanne Valadon)

Satie

Satie

Sa liaison de trois mois avec Erik Satie, fou amoureux d'elle lui permit de rencontrer un ami du compositeur, Paul Moussis, un agent de change qu'elle épousa en 1896...

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

Le couple choisit de vivre rue Cortot sans s'encombrer du garçon que Suzanne avait mis au monde en 1883 (elle avait 18 ans).

Ce fils (Maurice Utrillo) fera quelques séjours chez sa mère mais sera élevé par sa grand-mère Madeleine.

Auto portrait allégorie du siècle (Emile Bernard)

Auto portrait allégorie du siècle (Emile Bernard)

En 1905, Suzanne et son mari changent d'adresse. Quelques années plus tard, ils divorcent (1911) et après quelques mois passés impasse de Guelma (aujourd'hui villa de Guelma) Suzanne revient vivre rue Cortot où l'atelier et le petit appartement sont libres, Emile Bernard qui les occupait, ayant déménagé.

André Utter, Suzanne Valadon (détail) (Suzanne Valadon)

André Utter, Suzanne Valadon (détail) (Suzanne Valadon)

Elle n'est pas seule. Elle est tombée amoureuse d'André Utter, plus jeune qu'elle d'une vingtaine d'années et qui est l'ami de son fils.

Utrillo, Valadon le chat Raminou et André Utter dans l'atelier

Utrillo, Valadon le chat Raminou et André Utter dans l'atelier

Valadon, utrillo, Utter....

Valadon, utrillo, Utter....

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

De 1912 à 1926, elle vit ses années heureuses et tourmentées à la fois avec celui qu'elle épouse en 1914 et son fils qui habite avec eux rue Cortot.

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

L'appartement et l'atelier que nous voyons aujourd'hui sont tels que nous les montrent les photos prises quand "le trio diabolique" y vivait.

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

Les pièces d'habitation étroites et assombries par un papier peint à fleurs contrastent avec la luminosité de l'atelier. Une petite chambre a été reconstituée sur la rue. c'est celle qu'occupait Utrillo.

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

La fenêtre a gardé les barreaux qui empêchaient le peintre de jeter dans la rue de trop gros objets et lui évitait la tentation, lors de ses crises, de se jeter lui-même!

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

Sur le lit un nounours rappelle l'enfance difficile d'Utrillo qui avait souffert de l'absence d'une mère qu'il vénérait.

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

Une toile sur le mur date de sa "période blanche" la plus créatrice et sans doute la plus belle...​

En 1926 Suzanne Valadon se sépare d'Utter et quitte la rue Cortot pour habiter avenue Junot dans la maison achetée par son fils.

Elle a encore douze années à vivre pendant lesquelles elle passera souvent devant son ancien atelier et pensera avec nostalgie aux années passées...

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

Quelques cadres avec des photos sur les murs ou la cheminée de l'appartement donnent l'illusion qu'il est toujours habité.

Ce sont des photos de Suzanne dans sa jeunesse, de la mère et de son fils...

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

Photos du passé, images qui ne veulent pas mourir...

Les souvenirs sont les battements de cœur du présent...

Et Dieu sait qu'il bat fort le cœur de Montmartre!

Suzanne Valadon et Maurice Utrillo

Suzanne Valadon et Maurice Utrillo

Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.
Suzanne Valadon. Musée de Montmartre rue Cortot. Atelier et appartement.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités, #MONTMARTRE. Rues et places.

     Les murs de la Butte sont très appréciés des artistes de rues parce qu'ils donnent une grande visibilité à leurs créations et que défile le monde entier devant eux!

                                                   Passage des Abbesses

Plusieurs articles du blog sont consacrés à ces poètes de la ville.

Art des rues. Street Art. Au hasard de Montmartre. Robert Vargas, Miss.Tic, Manfred Scharpf, Smile, Den,

Mais aujourd'hui, en ces jours gris et pluvieux de décembre, je vous propose une nouvelle balade au hasard des nouvelles créations... 

                                                    Passage des abbesses

    Dépêchons-nous, les œuvres éphémères s'offrent à nous avant le passage des services de nettoyage de la ville. Services qui ont effacé à jamais quelques unes des plus belles créations de Miss.Tic.

Rue androuet

Rue androuet

Rue Androuet

Rue Androuet

Rue androuet

Rue androuet

Rue Androuet

Rue Androuet

Rue Androuet

Rue Androuet

Rue Androuet

Rue Androuet

Les collages, variation-hommage à Vinci sont une préparation, une imprégnation de la rue avant l'exposition du peintre Manfred Scharpf (né en 1945) dont le talent n'est plus à prouver. 

 

 

Rue Androuet. L'artiste dans son atelier

Rue Androuet. L'artiste dans son atelier

Rue Androuet

Rue Androuet

Art des rues. Street Art. Au hasard de Montmartre. Robert Vargas, Miss.Tic, Manfred Scharpf, Smile, Den,

Den qui a commencé en peignant des cartes de petit format, imagine des murs habités par la vie en abondance, l'énergie des rencontres et des mélanges. Son art en mouvement est une éruption de vie. Dans la rue Androuet, il n'hésite pas à souffler sur la Joconde.

 

Art des rues. Street Art. Au hasard de Montmartre. Robert Vargas, Miss.Tic, Manfred Scharpf, Smile, Den,

Un article de ce blog est consacré aux métamorphoses de la même rue Androuet par le peintre Jacques Servoz

 

Passage des Abbesses

Passage des Abbesses

Nô est depuis longtemps pochoiriste engagé dans un appel à la solidarité. Des femmes en lutte, des enfants perdus, des regards qui accrochent le passant, ralentissent sa marche, modifient peut-être son regard.

                                                             Rue Antoine

Rue Véron

Rue Véron

Alors que les murs ont été décapés sans discernement, subsistent ici ou là quelques animaux de SMILE moins sauvages que les citadins et plus qu'eux menacés!

                                                 Rue d'orchampt

Rue Véron

Rue Véron

Dans la chère rue Véron, impossible de ne pas avoir le cœur gros devant le panneau de l'épicerie où a été lessivée une des plus belles fresques de Miss.Tic (article sur Miss.Tic dans le blog)

                               Fresque vandalisée par les services municipaux

Nous nous consolerons (un peu) en retrouvant dans la même rue deux autres fresques protégées par les propriétaires avisés et intelligents :

 

Art des rues. Street Art. Au hasard de Montmartre. Robert Vargas, Miss.Tic, Manfred Scharpf, Smile, Den,

Et ne serons pas convaincus par Mass.Toc dont le dessin humoristique ne rend pas hommage à l'original.

 

    Dans la même rue un mur aveugle reçoit depuis des années des fresques d'artistes connus. Leur peinture subsiste quelques mois avant d'être remplacées... Art généreux de l'éphémère.

    En ce moment une fresque de Robert Vargas invite au baiser entre humains tout simplement, quel que soit leur orientation ou leur couleur.

 

Encore faudrait-il pour le voir, lever le nez de son smartphone!

(Robert Vargas est un artiste américain, auteur de nombreuses fresques qui le plus souvent chantent la vie.)

Les animaux sont souvent présents dans l'art des rues. La préoccupation écologique est naturelle chez les artistes qui par définition sont sensibles à la violence exercée contre les plus faibles.

                                      (collaboration avec Ledentelier)

Ainsi Henri Maître, d'industrie.tarte, les représente t-il comme dans les boucheries où ils sont des produits pré découpés qui n'existent pas en tant qu'êtres vivants et souffrants mais en tant que produits de consommation.

Je ne résiste pas au plaisir de citer Apollinaire qui allait acheter son pain dans cette rue et qui était attiré par la belle vendeuse :

"Boulangère de la rue Garreau, vos tétons sont des bigarreaux".

Art des rues. Street Art. Au hasard de Montmartre. Robert Vargas, Miss.Tic, Manfred Scharpf, Smile, Den,

Avec Codex Urbanus très présent à Montmartre, nous rencontrons des animaux en voie d'apparition, mélange improbable d'espèces et de poésie! (codex urbanus sur le blog)

 

Rue d'Orchampt

Rue d'Orchampt

Rue Antoine

Rue Antoine

Rue Livingstone

Rue Livingstone

Malgré la variété et la diversité des pochoirs et peintures, les murs, peut-être victimes des nettoyages préolympique sont en train de perdre leurs couleurs.

 

Nous sommes plus près se Waterloo que d'Austerlitz pour le Street Art montmartrois! 

Quelques autres balades dans l'art des rues à Montmartre  avec ce blog Montmartre secret.

Art des rues (3)

Rue Véron (Levalet)

Combo Gregos...à Montmartre

Codex, Jay Ray Mie

Art des rues (1) Le Chat, Cyclop et..

 

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Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.
Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.
Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.

     Je republie cet article qui est devenu "historique" puisque la spéculation a fait disparaître en 2018 le Singe qui lit, dévoré par l'agrandissement de la Mère Catherine aux appétits d'ogresse et parce que en l'an de grâce 2023, il a refait son apparition là où se tint quelques années le syndicat d'initiative, au 11 place du Tertre.

 

Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.

   Le Singe qui lit faisait partie des enseignes montmartroises qui avaient survécu à la mutation touristico-immobilière de notre quartier.

Depuis 1908 il y avait à son emplacement, jouxtant le Cadet de Gascogne, une brocante tenue pendant des années par un personnage haut en couleurs comme en suscite souvent la Butte : Emile Boyer.

Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.
Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.
On voit sur cette carte qu'avant la brocante, il y eut une crémerie...

On voit sur cette carte qu'avant la brocante, il y eut une crémerie...

Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.

     Emile Boyer (1877-1948) est fils de chiffonnier. Il pratique plusieurs métiers avant de se percher place du Tertre où il gère un bric à brac hétéroclite, à la fois épicerie et brocante! On dit que Gen Paul le chargeait de vendre ses aquarelles qu'il accrochait à l'aide de pinces à linge à un fil suspendu dans la boutique.

On raconte encore qu'Utrillo payait son ardoise de gros rouge avec des toiles que notre brocanteur-épicier collectionnait.

Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.
Rue de Montmartre sous la neige. (Emile Boyer)

Rue de Montmartre sous la neige. (Emile Boyer)

Montmartre; (Emile boyer)

Montmartre; (Emile boyer)

     C'est ainsi que le virus pictural qui circule librement par les rues de Montmartre contamine notre homme qui s'achète un chevalet et bien des années avant l'invasion de la place du Tertre par les barbouilleurs, s'installe sur le trottoir devant son échoppe..

Indifférent aux courants nouveaux et aux précurseurs, il peint à sa manière, réaliste et colorée, sans se soucier des modes. Son oeuvre est restée dans l'ombre malgré une exposition en 1973 au musée de Montmartre. Dans les salles de vente, il est possible d'acquérir une de ses toiles pour un millier d'euros.

Le livre de Martine et Bertrand Willot.

Le livre de Martine et Bertrand Willot.

Un livre lui a été consacré : "Emile Boyer -Années folles-" par Martine et Bertrand Willot.

Voici en quels termes leurs auteurs le présentent :

"Brocanteur, anarchiste, fort en gueule, caractériel, marchand de frites et peintre"!

Bref! un homme complet!

Emile Boyer et sa friteuse!

Emile Boyer et sa friteuse!

...Car... il est le précurseur à Montmartre des "baraques à frites" chères à nos amis nordistes!

Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.
Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.

     Pourquoi la boutique porte-t-elle ce nom : Le Singe qui lit?

Il y aurait eu à Montmartre à la fin du XIXème siècle une revue d'artistes qui s'appelait ainsi. J'en ai cherché la trace et ne l'ai pas trouvée. Aucun document, aucun témoignage... rien ne permet de confirmer cette source!

Un singe en argot est un patron mais aussi un ouvrier typographe, un typo. Or, parmi ses multiples activités, Emile boyer fut ouvrier typographe! Il est plausible et réjouissant de lui accorder la paternité du nom!

Le singe lecteur. Gabriel von Max (1904)

Le singe lecteur. Gabriel von Max (1904)

Après Emile Boyer, la boutique connaît divers avatars...

Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.
Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.

     Elle s'appelle pompeusement "Relais des Arts" et se spécialise dans la marionnette.

     Le Relais disparaît à son tour avec ses petits personnages qui laissent le Singe reprendre possession de sa boutique pour ne plus la lâcher.

On voit à droite la brocante de Grémillet

On voit à droite la brocante de Grémillet

     Comme à l'époque d'Emile Boyer un joyeux bric à brac s'y installe, une brocante foutraque encombrée d'objets hétéroclites ou incongrus.

Eau forte de Georges Gremillet

Eau forte de Georges Gremillet

... et c'est un autre artiste qui succède à Emile Boyer : Georges Gremillet.

Il fait sa publicité en vendant ses dessins et ses eaux fortes exposés sur les murs et dans la vitrine...

Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.
Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.

     Quand il cède son commerce, c'est la fantaisie et la créativité qui s'en vont avec lui.

Les nouveaux propriétaires en font une boutique de souvenirs made in China, semblable aux dizaines de boutiques qui jalonnent le circuit touristique.

Par chance, ils conservent l'enseigne qui faisait encore il y a peu partie du patrimoine montmartrois.

Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.

    Mais allez comprendre pourquoi en l'année 2018, le restaurant de la Mère Catherine a pu obtenir l'autorisation de tuer le Singe ?      

N'aurait-elle pas pu conserver au moins l'enseigne?.... et conserver ainsi une petite partie de l'histoire de la Butte!

Il faut croire que les responsables chargés de veiller sur la défense de la Butte, s'ils ne sont pas des singes, ne doivent pas lire beaucoup

Hier

Hier

aujourd'hui

aujourd'hui

Le singe qui lit. Montmartre. Place du Tertre. Emile Boyer.
Bazar made in China

Bazar made in China

Singe.. (Gabriel von max 1913)

Singe.. (Gabriel von max 1913)

>Plus une trace, plus un poil du Singe qui lisait.

>Plus une trace, plus un poil du Singe qui lisait.

La vieille enseigne de bois a disparu à jamais si la boutique est revenue place du Tertre, bazar made in China. Mais réjouissons-nous malgré tout de voir notre singe en bonne place!

 

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