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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #POEMES Chats.. photos..articles



Quand je suis arrivé, elle dormait dans le jardin. Elle savait que je venais et voulait m'accueillir à l'entrée. Je me suis approché d'elle sans faire un bruit. J'ai caressé sa tête, ses cheveux drus. Comme ils ont blanchi en moins d'une semaine! Elle a ouvert les yeux et m'a souri. 
Elle a voulu que nous sortions, que nous nous mêlions à la vie de la rue.
J'ai poussé son fauteuil sur l'avenue. En face de nous, dès la sortie, deux magasins de pompes funèbres, avec plaques de marbre gravé, couronnes mortuaires et grandes affiches : conservation des corps, toilette (!), grand choix de cercueils, transport en province...
Je suis allé aussi vite que possible vers le métro. Nous sommes passés devant deux autres vitrines funéraires. "Je vais mourir. Tu ne me verras plus quand tu rentreras de vacances."
Je ne trouve rien à répondre. Je suis foudroyé. Je pousse machinalement le fauteuil. Nous passons enfin devant des vrais commerces de vivants. Des terrasses de café, des tables de restaurant. Il fait beau, les gens mangent dehors. "j'ai envie d'un gâteau. Un éclair au café..."



J'entre dans une pâtisserie. J'achète un éclair. Nous allons sur la petite place Dreyfus, près du bronze d'Emile Zola. Malgré moi je regarde les dates. Il est mort assassiné en 1902. Il était bien plus âgé qu'elle. Dans ma tête les noms se mélangent: Dreyfus, Zola, les Juifs... C'est la première fois que me frappe la coïncidence... Celui qui a défendu Dreyfus est mort "gazé" si on peut dire... asphyxié par une cheminée sciemment bouchée. 
Elisabeth mange son éclair. elle se régale. Elle ne sait comment me remercier.
Dix minutes plus tard, je l'aiderai à vomir tout ce qu'elle aura avalé.  Elle est désolée. Elle veut me payer son éclair!
Elle me dit qu'il faut revenir dans sa chambre parce qu'elle a comme un os dans la gorge. elle a du mal à respirer.



Je pousse le fauteuil sous les plafonds de la maison de soins palliatifs. Le jour, la nuit, l'été, l'hiver, un faux ciel bleu avec quelques nuages, installe un beau temps inaltérable dans les couloirs de la mort. Je me rappelle, il y a dix ans, lorsqu'Annie est venue mourir ici même, mon désir de briser ces plaques de verre...
Philippe est venu la veille avec le chat d'Elisabeth. Son toto qu'elle avait tiré d'un sac plastique dans une poubelle et qui depuis des années se postait à côté d'elle dans l'escalier du métro où elle mendiait.



Il paraît qu'il ne lui a pas fait fête. Il s'est roulé dans l'herbe du jardin. Il a joué sans s'occuper d'elle. Elle m'a dit qu'elle comprenait et qu'il avait peut-être peur de retourner avec elle dans son minuscule studio. Moi je crois qu'il a compris. Il a joué à côté d'elle. Et puis, il s'est redressé, bien droit, comme dans le métro. Et ce n'est pas les passants pressés qu'il regardait, non, c'est la mort qu'il regardait, en espérant qu'elle passerait elle aussi, sans se pencher vers sa maîtresse.





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Lien : Poème pour Elisabeth (cancer)

Lien : Une amie en soins palliatifs


Liens: Chats. Poèmes, Art, photos....  


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Publié le par chriswac
Publié dans : #MES ROMANS et RECUEILS


La dernière partie du roman fait écho à la première mais le chemin s'inverse. Alors que l'enfant s'éloignait de son père, l'adulte va se rapprocher de lui. Lou, la soeur de Léo retrouve la trace de son frère grâce à la maison d'édition qui publie ses livres. elle lui apprend que leur père est atteint par la maladie d'Alzheimer et que la progression du mal est telle que s'il veut le revoir, il doit venir au plus vite. Léo qui n'a pas abandonné son désir de vengeance, tient à revoir son père pour s'expliquer avec lui avant qu'il ne perde tout souvenir. Il retrouve un homme affaibli et perdu. Il tente de lui parler. Il découvre des aspects inconnus de cet homme. Il reçoit des révélations sur sa propre enfance. Peu à peu, sans lui pardonner vraiment, il se rapproche de lui jusqu'au jour où il se rend compte que malgré lui, il l'appelle "papa", mot qu'il n'avait jamais pu prononcer. Quand le mal est trop insupportable, quand tout espoir est perdu, Léo vient la nuit embrasser son père qui attend son fils. Il le serre contre lui et l'étouffe. 


3ème partie

L'autre

extrait : le rendez-vous

"(...)   Comme il a froid pense Léo. Pourquoi l'a-t-on laissé avec ce seul drap sur le corps? pourquoi les couvertures inaccessibles, sont-elles pliées sur une chaise près de la fenêtre? Il se penche, prend son père dans les bras, le soulève et tente de l'asseoir. Il provoque un court gémissement suivi d'un râle. Il lit la souffrance sur son visage émacié. Il n'insiste pas, le laisse repartir en arrière en soutenant son dos et sa tête. Il écarte l'oreiller afin qu'il puisse reposer, bien à plat, comme il en a l'habitude. Il passe la main sur son visage, suit du doigt les cernes mauves, s'attarde sous le menton, comme il l'a vu faire avec son chat. Il caresse la pomme d'Adam, le cou si fragile. Il descend vers la poitrine aux côtes saillantes, pose la main sur le coeur qui bat sourdement. Son père essaye de lever les bras, d'attirer à lui son fils. Léo pose la tête sur sa poitrine, contre son coeur. Il ferme les yeux. Il est bien. Il sent dans ses cheveux une main légère, sur sa tempe, sur sa joue. elle reste là, sur sa joue. Léo garde les yeux bien clos. Il est à l'abri entre le coeur et la main de son père. Il ne bouge pas. Il ne veut pas bouger. Pour la première fois, si proche, pour la première fois contre la poitrine nue de son père. Contre le coeur de son père.
Des mots à peine audibles. Non, il ne rêve pas. Il entend des mots qui se précisent. Une fois, deux fois, trois fois...Aide-moi. Oui, son père prononce ces mots, en appuyant la main sur le visage de son fils : Aide-moi...
Léo se redresse. Il le regarde. Quelques centimètres les séparent : "Papa, je veux t'aider. Je suis venu t'aider.
- Aime-moi..."
Léo sursaute. il n'est pas sûr d'avoir compris. Il passe la main derrière la tête de son père et la soulève à peine : Papa... Oui... Je t'aime.
Il reçoit en réponse une légère pression sur le bras. Il serre contre lui le visage de son père. C'est contre son coeur qu'il tient maintenant son père. Il reste ainsi, les yeux fermés avec son père qui a fermé les siens.
La suite, Léo la vit comme dans un rêve. Des nuages assombrissent le ciel. La lumière du jour faiblit. La chambre s'obscurcit. Ses gestes se font lents, comme s'il évoluait dans les profondeurs. Il prend l'oreiller et le glisse entre sa poitrine et le visage de son père. Il passe les deux mains derrière son crâne et il serre. Les yeux, le nez, la bouche contre le duvet, son père esquisse un timide mouvement de recul. Puis il s'abandonne. Il se laisse faire. Il laisse s'enfoncer sa tête dans l'épaisseur de l'oreiller. Il entend battre son sang. Ou peut-être est-ce celui de son fils dont il est si proche maintenant? Léo continue de serrer. Il serre de plus en plus fort. Il n'arrête pas quand il sent les mains de son père s'agripper à ses bras. Il n'arrête pas quand il sent tressaillir les jambes de son père sous le drap. Il pose les lèvres sur les cheveux de son père. Il attend que tout se calme. Il attend longtemps après le dernier sursaut. Il tient son père contre lui, fermement, comme un noyé qu'il ramènerait au rivage. Il tire l'oreiller chiffonné qui tombe à côté du lit. Il regarde son père. Ses yeux sont ouverts. Sa bouche est ouverte. Il l'étend. Il ramène ses bras le long de son corps. Il remonte le drap. il se relève.
Il voit, debout contre le mur, sous la croix noire, Suzie qui n'a pas bougé : Laissez-moi seule avec lui. Je vais m'asseoir près de lui. C'est mon tour maintenant. Dépêchez-vous de rentrer avant l'orage."







Lien : Alzheimer. Un poème. (2)

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MES ROMANS et RECUEILS




D'un père l'autre    (2ème partie)

Entre deux

La deuxième partie du roman couvre presque trente ans. Elle est courte et ne comprend que trois chapitres.
Le bac en poche, Léo est parti de chez lui. Il est allé aussi loin qu'il a pu pour oublier son enfance. Mais sa haine reste bien ancrée en lui malgré sa vie voyageuse et l'amour qu'il trouvera enfin. Il se mariera avec Faranak, une belle Iranienne avec laquelle il partagera une vie insouciante d'étudiant prolongé...
 Avant de la rencontrer, il est guidé guidé vers sa vie d'homme par Chloé, étudiante comme lui à la fac d'Aix.


Extrait :

Chloé

"...Ce que vécut Léo, ses amours, ses réussites, ses échecs, ses lâchetés, il les consigna dans son journal. Il raconta comment il trichait avec les sentiments. Comment persistait en lui ce besoin d'être aimé et cette incapacité d'aimer. Il exposa sans complaisance ses ambigüités et ses fuites. Il eut avec quelques hommes des amours qui durèrent une saison et puis un jour, il fut choisi par une jeune fille un peu folle qui l'aima dès le premier regard, le dragua, le coucha dans son lit et le fit entrer dans l'amour des femmes. Elle avait jeté son dévolu sur l'étudiant mélancolique qui suivait les mêmes cours de littérature comparée. elle s'était assise à côté de lui, ava
it étalé sur la table en empiétant sur son espace, un gros classeur à spirale, une trousse de cuir rouge, une petite bouteille d'eau minérale, un paquet de chewing-gum, un miroir de poche, la reproduction d'un tableau de Klee, un couteau corse à cran d'arrêt... Elle avait attendu sa réaction. Il avait souri et lui avait demandé si elle avait l'intention d'utiliser son arme. A la fin du cours, elle lui avait proposé d'aller boire un café. D'accord pour gazouiller, avait-il répondu. Il avait reconnu le tableau de Klee, la machine à gazouiller et n'avait pu s'empêcher d'étaler sa science. Qu'importe, Chloé dont il avait lu le nom gravé sur le manche de corne, n'avait qu'une envie : coucher le garçon ténébreux dans son lit. Après le café, elle l'avait invité à monter chez elle. Léo aurait parlé pendant des heures si Chloé qui avait bien compris qu'il fuyait dans le labyrinthe des mots, ne s'était approchée de lui et n'avait posé les lèvres sur sa bouche. Chloé était une grande amoureuse des hommes. Elle sut entraîner celui-là, si peu expérimenté et si peu audacieux, dans les caresses les plus sensuelles et dans la découverte du corps de l'autre. Léo, guidé par elle, connut enfin ce qu'était l'amour partagé, le plaisir donné et reçu dans la même étreinte. Il découvrit la jouissance de la femme. Il comprit qu'il pouvait en être l'artisan. Il en fut si bouleversé qu'il voulut plusieurs fois faire l'amour. Chloé, amusée et ravie avait fini par le calmer en posant les lèvres sur son sexe, comme elle les avait posées sur sa bouche bavarde pour la faire taire. (...)



Lien : D'un père l'autre. La mort du père. 3ème roman (3ème partie)


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Publié le par chriswac
Publié dans : #MES ROMANS et RECUEILS








Roman : D'un père l'autre.




Avant qu'il ne paraisse en février 2010, je vous présente mon troisième roman. Il se compose de trois parties. La première est celle de l'enfance. Un garçon tue son père. enfin, il rêve de le tuer tant sa haine est forte. Il n' a pas reçu d'amour. Il n'a reçu que du mépris et de la violence. Il raconte son enfance et la mort de sa mère dont il rend son père responsable.

Le roman s'ouvre sur un parricide. Le père est étranglé dans son lit par son fils. Le roman se ferme sur un parricide. Le père, malade et condamné, se laisse étrangler par son fils, dans un acte d'amour partagé. C'est donc l'histoire d'un parcours qui va de la haine à l'amour. Du crime de haine au crime d'amour.

Ière partie : D'un père.

Extrait : les poupées.

" C'est bien souvent que Léo se sent rejeté par ses frères. Il n'en souffre pas vraiment. Il n'aime pas leurs jeux. Les pistolets, les sabres, les ballons de foot le laissent indifférent. Il ne sort jamais de leur boîte à chaussures les petits soldats que son père lui a offerts. Il préfère les poupons de celluloïd qu'il habille et déshabille sans se lasser. il a pour eux une garde-robe complète qu'il a rangée dans un grand tiroir de la commode de bois sombre. les petits pulls de laine tricotée, les pantalons de coton, les bonnets de couleurs vives sont soigneusement pliés par tailles. Sur la droite, les vêtements minuscules destinés aux baigneurs roses, sur la gauche, les plus grandes tailles, celles qui conviennent à Boubou, le géant de la bande, un enfant noir de quarante centimètres. C'est le préféré de Léo qui s'est mis en tête d'organiser un orphelinat dont sa soeur, Lou, est l'infirmière et lui le médecin. Pas question de jouer au papa et à la maman. Léo ne supporte pas l'idée de ressembler à son père, à n'importe quel père. Il recueille les malheureux, les abandonnés, les enfants victimes de parents tortionnaires. David se moque de lui quand il le surprend, dans la chambre de Lou, occupé à parler à des poupées. Son père s'en irrite et accuse sa femme de mal élever ce garçon qui ressemble à une fille. Un jour, alors qu'il cherche Léo pour l'emmener avec ses deux frères à un match de foot de l'équipe locale, il le trouve, assis sur le lit de sa soeur, avec sur les genoux, le poupon noir auquel il fredonne une berceuse. Il se précipite sur lui, arrache le négrillon qu'il saisit par un bras et balance par la fenêtre avec une telle force que le membre détaché lui reste dans la main. Léo bondit à la fenêtre. Il voit, à côté de la bordure de grès du trottoir, Boubou, sur le dos, le bras levé comme pour un appel. Il ferme les yeux quand passe une camionnette. Quand il les rouvre, la petite main est toujours tendue vers le ciel, le corps est aplati et au-dessus de l'écharpe de laine rouge, la tête a explosé, projetant de tous côtés des écailles noires. Léo se précipite sur son père. Il s'acharne contre lui, à coups de pied, à coups de poing. Il ne peut s'arrêter. Il ne le veut pas. Il veut faire reculer cet homme sans coeur. Il veut frapper et frapper encore. Une gifle magistrale, un aller-retour violent l'arrête net, l'envoie en arrière. Il gardera jusqu'au lendemain la trace rouge de la main de son père sur le visage. Mais il n'a pas eu mal. Il n'a rien senti."

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Lien : D'un père l'autre. La mort du père. 3ème roman (2ème partie)

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #POEMES ENFANTS




Le chagrin

Viens dans mes bras mon tout petit
Ne pleure pas je t'en supplie

Avec tes larmes de loupiot
Tu fais déborder le ruisseau

Le ruisseau court dans la rivière
Qui gonfle et se jette à la mer

La mer se déchaîne en hurlant
Et recouvre les continents

tous les enfants et leurs parents
Les chats, les chiens et les panthères

Essayent de nager dans la mer
Avec les poissons, les baleines

Ils nagent, nagent à perdre haleine
En espérant gagner à temps

Le grand bateau où les attend
Noé avec ses éléphants

Mais si Noé part le premier
Tu sais, ils seront tous noyés

Alors surtout ne pleure pas
Sèche tes larmes et souris-moi

Quand tu souris le ciel est bleu
Et tout le monde est amoureux.

 




Liens :

 

Liste des poèmes pour les enfants. Liens.


Poème enfant. Peur de la nuit.  



 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #POEMES...Divers


Devant les murs de la maison Jeanne Garnier (soins palliatifs)


Prière pour Elisabeth

Emportez-la très loin d'ici
Arrachez-la de l'hôpital
N'attendez pas je vous en prie
Que son cancer lui soit fatal

Remettez-la dans l'escalier
Avec son chat sur les genoux
Que les vivants pas trop pressés 
Fassent l'aumône de quelques sous

Vous savez bien qu'elle donnait
La moitié de ce qu'elle gagnait
A des mendiants plus pauvres qu'elle
Qui l'appelaient Mademoiselle

Vous savez bien qu'elle gardait
Du pain pour nourrir les moineaux
Quand l'hiver glaçait les pavés
A la sortie de son métro

Fermez le café-bar d'en bas
Où elle achetait le tabac
Et la fumée et le goudron
Qui ont englué ses poumons

Emportez-la très loin d'ici
Arrachez-la de l'hôpital
N'attendez pas je vous en prie
Que son cancer lui soit fatal. 

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Lien : Une amie en soins palliatifs

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.



 Les premiers escaliers attendent les touristes qui montent la rue de Steinkerque, à la sortie du métro Anvers. Sur les marches, vous aurez du mal à échapper aux "tresseurs" qui saisiront votre bras pour y confectionner en quelques minutes un bracelet de brins de laines multicolores. Les tresseurs sont des immigrés africains qui essayent de survivre ainsi...
Il y a quelques jours, une surprise! Le square avait pris des airs d'occupation. Le manège et le jardin étaient de nouveau interdits aux Juifs... Heureusement le cauchemar n'était que cinématographique!

 



Pour échapper à la montée fastidieuse par le jardin, le visiteur se dirige vers le funiculaire. Si ce dernier est en panne, selon sa vieille habitude, il se trouve devant la rue Foyatier et ses deux cents marches...

 



La rue porte le nom d'un sculpteur du XIXème siècle aujourd'hui oublié. Pour éviter l'interminable ascension, vous pouvez emprunter, à gauche l'escalier de la rue Barsacq (modeste) et déboucher sur celui de la rue  Chappe.

 


La rue s'appelait rue du télégraphe avant d'élire son inventeur. Chappe, en effet conçut un système étonnant de communications par sémaphore aérien à l'aide de bras mobiles montés sur des tours. Plus de 500 tours (dites Chappe) permettaient vers 1840 de relier entre elles sur plus de 5000 km les principales villes françaises. Le clocher de l'église Saint-Pierre, à quelques pas de là, fut une de ces tours...






Parallèle à la rue Chappe, la rue Drevet. Ce Drevet est un graveur, à cheval sur le XVIIème et le XVIIIème siècles. A l'origine, l'escalier avait le nom de la rue dont il est l'affluent : Les trois frères. Ne cherchez pas dans les contes de fées ou les romans de cape et d'épée... Les trois frères sont les sieurs Dufour, anciens propriétaires du secteur!



Rue Gabrielle (Hélas ce n'est pas la Belle Gabrielle mais la femme d'un...PROPRIETAIRE!!!) vous voyez l'escalier du Calvaire, qui vous conduit sur la place du...Calvaire, le musée Dali, la place du Tertre. Le jardin sur la gauche est celui de la maison de Neumont  la plus haute de Paris et qui mérite un article complet tant elle est étonnante.


 

Le peintre y avait son atelier sous le toit en terrasse. Il y vécut plus de soixante ans et c'es là qu'il mourut en 1930. Un de ses amis, peintre lui aussi, Louis Icart, y vécut jusqu'en 1950. Une plaque près de la porte d'entrée rappelle au passant le nom oublié de ces artistes amoureux de Montmartre.
Dans la rue Gabrielle, les petits immeubles plâtreux ont souvent abrité poètes et peintres. Et non des moindres! Max Jacob au 17, Picasso au 49...



Un peu plus loin, donnant sur la rue Lepic, l'escalier de la rue de la Mire. Une ruelle plutôt de 46 mètres de long qui rappelle la présence dans le parc du Moulin de la Galette de la mire du nord érigée en 1736 et qui marquait le méridien de Paris, appelé aussi méridienne de France (de Dunkerque à Perpignan). Les Anglais obtinrent grâce à leur clientélisme habituel qu'il fût abandonné, à la fin du XIXème, au profit de celui de Greenwich. Le méridien de Paris garde une grande importance historique puisqu'il servit de base à la détermination de la longueur exacte du mètre, à la fin du XVIIIème siècle.



Place Emile Goudeau (où se trouve le célèbre bateau-lavoir) et rue Ravignan...
La rue qui porte le nom d'un jésuite prédicateur est une des plus vieilles de Montmartre. C'était le chemin Sacalie, devenu Vieux chemin qui menait vers les moulins. Sur un mur de cette rue, max Jacob raconte qu'il a vu apparaître le Christ. Cette apparition sera le prélude de sa conversion.
Sur la place, un immeuble de 5 étages remplace l'hôtel du Poirier où vécurent, entre autres, Reverdy, Mac orlan et Modigliani.



Le dernier escalier débouche rue des Abbesses. C'est celui de la rue Antoine.



A l'emplacement de cet immeuble s'élevait une salle construite en bois qui accueillait le Théâtre Libre créé par Antoine.
Et maintenant, vous pouvez jeter dans le ciel vos "semelles de vent" et redescendre vers Paris et ses grandes avenues sans escaliers!



Lien : les escaliers de Montmartre côté est. (1)

Escaliers de Montmartre (3) Côté Nord.

Les escaliers de Montmartre. Cartes et photos anciennes. (1)

Les escaliers de Montmartre (2). Cartes postales. Passage Cottin. Rue Chevalier de la Barre. Rue de la Fontaine du But. Girardon.

Escaliers de Montmartre (3) cartes postales, photos anciennes. Rue du Calvaire, rue Drevet, rue Antoine.

Escaliers de Montmartre (4) Cartes postales, photos anciennes. Rue Chappe. Rue de la Bonne. Saules. etc...

Escalier rue Muller (rue Utrillo) Photos de François Gabriel. Le réverbère.

 

Rues de Montmartre. Classement alphabétique.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #WACRENIER



Laisse-toi aller. Tu peux crier si tu le veux. Il n'y a personne dans la rue. Tu peux marcher
vite, courir vers la gare. Tu as vu ton père et tu t'enfuis. Tu rentres à Montmartre, dans le ciel, les arbres et la lumière.

Descente lente du corps malade vers la paralysie et vers la nuit. Une étape est franchie. Aujourd'hui, 18 juin, je sais que le pire n'en finit pas de se creuser. On n'est jamais au fond. Le fond, c'est le trou dans la terre.

Quand je suis arrivé dans le studio, l'odeur m'a fait reculer. Non plus l'odeur de pissotière mais celle des feuillées militaires. Pour la première fois. J'ai nettoyé la salle de bains. Des linges, des mouchoirs souillés. Des taches sur le lavabo et sur le sol. Comme il a dû souffrir de cette débâcle! Il a tenté d'en effacer les traces. Il a les yeux humides.

Je veux le raser. Une barbe de plusieurs jours. Rien à faire. Il y a sept rasoirs sans lame. Je ne parviens pas à trouver la bonne lame pour le bon rasoir. je téléphone à mon petit frère qui chaque dimanche joue les barbiers. Il se moque gentiment de moi. Mais non, je n'arrive pas à trouver l'astuce. Je prends un vieux rasoir. La lame glisse. Ne t'en fais pas, me dit-il, avec toi, c'est bien. C'est fait avec amour. Mais les autres, ceux qui viennent me violer, je ne peux plus accepter. Il faut que je parte d'ici. Le plus vite possible.
- Oui papa, bientôt tu viendras à Montmartre.

Comme il m'est difficile de nettoyer mon père. Je me rappelle Michel, malade du SIDA. Ce n'était pas facile mais j'y arrivais. Mon père, c'est autre chose. C'est violent et sacrilège.



Le repas. Aujourd'hui est jour de fête, peut-être en l'honneur de l'appel du 18 juin ou d'un de mes frères dont c'est l'anniversaire? Papa, c'est l'anniversaire de Bruno aujourd'hui.
-C'est bien. Il est trop jeune pour avoir des enfants.
- Il a 61 ans papa!
- Ah bon! Moi j'ai 54 ans.
Un buffet a été installé sous la verrière. Un buffet genre grand restaurant. Les pensionnaires trottinent vers lui. Ils se feront remplir des assiettes impressionnantes dans lesquelles se mêleront saumon, gigot, jambon, crevettes, bulots... Ils doivent d'abord laisser passer devant eux le directeur et ses secrétaires qui semblent n'avoir pas mangé depuis dix jours.



Mon père mange. Il apprécie. Il saisit les morceaux avec les doigts. Il met dans sa poche plusieurs petits pains de la corbeille. C'est pour les oiseaux papa?
- Non, le pain est sacré. Il ne faut pas jeter le pain. 
Me reviennent en mémoire les repas de famille. Ma grand mère mettait le soir, dans notre serviette de table, le bout de pain que nous n'avions pas mangé à midi.

Il mâche avec application. Il parle peu. Il est ailleurs. 


                                        

Je le raccompagne dans sa chambre. Je reste près de lui. Longtemps. Je lui tiens la main. Il s'endort. Je me lève pour partir. Il se réveille. Il m'attire à lui et m'embrasse. Il s'accroche à moi comme quelqu'un qui se noie. 



Je pars. Dans le jardin, je vois les roses qu'il a tant aimées. Il avait planté plus de vingt rosiers dans son jardin. Elles lui rappelaient son père, le cercle poétique des Rosati dont il fut président.
Les roses meurent et renaissent. Elles sont moins éphémères que les hommes.
Je marche vite sous les arbres du parc. La nature est belle et indifférente. Les enfants tournent sur des manèges. La terre tourne avec ses fleurs, ses enfants, ses mourants.

 Qu'elle ne se fasse pas trop d'illusion la Terre. Elle aussi, elle file un mauvais coton. Ce n'est qu'une question de temps, une question d'échelle. Une vie d'homme, une vie de planète.... au bout du compte, même fin.




Lien : Visite à mon père. alzheimer. 2juin.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #WACRENIER
Je viens de voir Elisabeth. Elle a été transportée lundi dernier à Jeanne Garnier, maison de soins palliatifs, avenue Emile Zola, à Paris. A l'entrée, une plaque rappelle que Jean-Marie Lustiger a posé la première pierre de cette institution en 1994. Aucune plaque n'indique qu'il y est mort il y a moins de deux ans.
Quand on entre dans le bâtiment, tout est paisible et clair. Le plafond est un ciel bleu avec quelques nuages, les fenêtres donnent sur un jardin de fleurs. Dans les chambres, des femmes, des hommes, des enfants attendent. Ils ont un sursis de trois semaines en moyenne avant de devenir cadavres.


 
Je l'ai rencontrée il y a plus de dix ans. Elle était assise dans un escalier de la station de métro Strasbourg-Saint-Denis. On voyait d'abord son chat. Un imposant chat blanc, bien droit, posé devant une petite corbeille dans laquelle les gens pressés laissaient parfois tomber une pièce de monnaie. J'ai vu le chat et j'ai croisé le regard d'Elisabeth. Alors a commencé une amitié que la mort seule interrompra.

 
Comme je milite (enfin, c'est un grand mot) disons que je fais partie d'une association qui essaye d'apporter un peu d'aide à ceux qui le désirent, je lui ai parlé, j'ai parlé à son chat, Toto. Nous avons réussi à lui redonner une identité perdue car elle n'avait plus un seul papier et vivotait grâce à la mendicité dans des hôtels sordides, propriétés de tenanciers aussi sordides. Nous avons réussi à lui trouver un petit appartement rue oberkampf. Mais ce que nous avons fait n'est rien par rapport à ce qu'elle nous a donné. Son goût de vivre, sa gentillesse, son regard toujours généreux porté sur les autres. Une sacrée leçon de vie! quand elle touchait ses aides sociales, il fallait veiller à ce qu'elle ne les distribue pas le premier jour à "plus pauvre qu'elle".



Elle avait un compagnon de galère venu du Cameroun. Un soir d'ivresse, il s'est battu sur le quai de la station et il est tombé au moment où arrivait la rame. Il est mort sur le coup. Elle avait des parents qu'elle aimait plus qu'elle. Un soir, alors qu'elle vivait encore chez eux, on est venu la prévenir qu'ils avaient eu un accident et qu'ils avaient brûlé dans leur voiture.
Tous ces malheurs... Elisabeth ne se plaignait jamais. Elle parlait aux animaux, elle nourrissait les oiseaux, elle distribuait son argent aux mendiants du Richard-lenoir. Peut-être pour évacuer ses angoisses fumait-elle sans mesure. Le cancer s'est accroché à ses poumons. elle ne peut plus manger. Elle est en soins palliatifs.
Je l'ai vue aujourd'hui. Elle ne pèse presque plus rien. Une enfant, une plume, un chat. Les anges n'auront pas à se fatiguer pour la transporter et pour la poser doucement près de ses parents retrouvés, de son compagnon relevé et des animaux sans malice qui lui ressemblent.

 

Lien : Poème pour un enfant malade.

Lien : Poème pour Elisabeth (cancer)  

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Publié le par chriswac
Publié dans : #POEMES ENFANTS





Mon enfant, mon petit, n'aie pas peur de la nuit
Le loup ne viendra pas, le chasseur l'a tué
avec un long fusil, avec un grand couteau
Il a tué le loup et ses deux louveteaux

Le loup n'est pas méchant mais j'ai peur du chasseur
Avec ses bottes noires il marche sur la terre
Il cherche les petits blottis contre leur mère
Je les entends pleurer, j'entends battre leur coeur

Mon enfant, mon petit, n'aie pas peur de la nuit
Le chasseur est parti avec tous ses copains
Son avion est tombé dans l'Océan Indien
Comme un oiseau frappé par un coup de fusil

Le loup sera content mais j'ai peur de l'avion
tu m'as promis, papa, que j'irais avec toi
Dans les forêts de fleurs, sur les chemins de soie
Dans les îles turquoise aux milliers de poissons

Mon enfant, mon petit, n'aie pas peur de la nuit
Si l'avion est touché par la foudre et l'éclair
Il saura se poser doucement sur la mer
Où viendront te porter les dauphins tes amis.




Liens :

 

Liste des poèmes pour les enfants. Liens.


Poème pour un enfant malade.

 

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