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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

montmartre. rues et places.

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.



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   A l'écart du flot touristique, la rue Feutrier dévale la pente Est de Montmartre, entre la rue Paul Albert et la rue André Del Sarte (
rue André Del Sarte Montmartre. )


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   Elle s'ouvre sur le ciel et les arbres du square Louise Michel.
  
      Mais qui était ce Feutrier dont elle porte le nom?
 
      Il y a bien à Beauvais une artère à la gloire de François-Jean-Hyacinthe Feutrier, évêque de cette bonne ville et fils héritier de Jean
  le propriétaire des terrains qui furent lotis dans la première moitié du XIXème et dont la partie basse était incluse dans la commune de Montmartre. C'est vraisemblablement de ce propriétaire que la rue perpétue le nom...  

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    Le dernier immeuble abrite au numéro 40, un lieu convivial qui porte un nom exotique (le français est ringard paraît-il). Ce n'est pas une école d'art mais une Art school. Précisément : Paglieri Art School. 
 On y "customise des fringues, crée des accessoires, apprend la peinture, achète des créations..."

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    On y apprend peut-être à consolider les immeubles de la rue qui ont une fâcheuse tendance à se disloquer, comme tant d'autres dans ce quartier construit sur les carrières.


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   Mais je vous invite à descendre la rue et à vous arrêter un instant devant le 21.

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   Petit immeuble montmartrois à la porte bleue que des touristes allemands viennent photographier.
  De 1894 à 1896, il abrita Rosa Luxembourg. Elle y reçut quelques amis engagés dans la rédaction du journal social-démocrate : La Cause Ouvrière.

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    Si j'en crois les délibérations des élus parisiens, une plaque commémorative devrait être apposée sur la façade :
"Lors de son exil parisien, Rosa Luxembourg (1871-1919) militante internationaliste, a résidé ici."
Cette inauguration est prévue le 8 mars 2010, journée de la femme.

Voir : inauguration du 8 mars : Rue Feutrier. Rosa Luxembourg.

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Quelques jolies portes de fonte...

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Un tournant d'où l'on aperçoit le Sacré-Coeur...

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   Et au croisement avec la rue Müller, le Blue Note, bar musical, ancien Jazz'O'Brasil, venu de la rue Mouffetard, pour s'installer en 2001 sur les pentes de la Butte.

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Une brocante...

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Un bar et un hôtel meublé (il faut payer très cher quand on est pauvre pour pouvoir habiter Paris).

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Un immeuble pittoresque comme on dit...

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Quelques couleurs dans le gris dominant...

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Et puis un pincement au coeur devant la devanture des Editions Sindbad, liquidées en 1994. Elles faisaient un travail remarquable en traduisant la littérature arabe et persane. Aujourd'hui, le nom s'efface peu à peu... Un bon génie sortira-t-il de la lampe pour lui redonner vie?

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Une boulangerie dont l'entrée donne sur la rue André Del sarte... Elle existe depuis la création de la rue.

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Peut-être Rosa Luxembourg y acheta-t-elle son pain quotidien... 

En quittant cette rue de Montmartre, pourquoi ne pas souhaiter la voir changer de nom? Que le propriétaire Feutrier laisse la place à Rosa Luxembourg qui pourrait ainsi dialoguer avec Louise Michel dont le square n'est qu'à quelques pas...


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            Non ce ne sont pas nos deux révolutionnaires mais des passantes insolites, rue Feutrier...



.. rue Ronsard Montmartre.


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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

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      La rue Ronsard longe les rochers du jardin du Sacré-Coeur. Elle porte le nom du poète des Amours mais les jardiniers n'ont pas planté un seul rosier dans les massifs que l'on découvre à travers les grilles. 
     Pas un montmartrois n'habite cette rue.
     Pas un seul!
     En effet, aucun immeuble n'y a sa porte d'entrée!
Les seules adresses de la rue sont celles de la Halle Saint-Pierre, le musée d'art naïf, du gymnase et de l'atelier du tapissier, Elie. 

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       Au début du XXème siècle, la grotte permettait aux promeneurs d'entrer dans le jardin. Elle est aujourd'hui condamnée et sert de remise à outils aux jardiniers.
      Dommage! On se demande ce qui a poussé nos têtes d'oeuf, responsables du site, à condamner cette curiosité, comme a été condamnée également la cascade qui donnait aux falaises un air alpestre.

 
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    La rue Ronsard vient se terminer sur les escaliers de la rue Paul Albert, appelés autrefois escaliers Sainte-Marie. (voir : les escaliers de Montmartre côté est. (1)

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On aperçoit sur la gauche, avant les escaliers le chemin qui passait sous la grotte.



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     Le bel immeuble de pierres, le seul de la rue, n'ouvre ses portes que sur la rue Cazotte (voir  rue Cazotte.)
 et sur la rue Charles Nodier, mais les plus heureux locataires et propriétaires ont leurs fenêtres sur les jardins, plein ouest. 

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     La Halle Saint-Pierre, édifiée en 1868 par un élève de Baltard, plus heureux que son maître puisque son oeuvre a survécu à la bêtise et à l'appétit des promoteurs et des élus (merci Pompidou!) abrite aujourd'hui le musée d'Art naïf.
     La collection de max Fourny, remarquable, laisse souvent  place à des artistes divers et variés...représentants de l'art brut ou de l'art naïf. Drôle de classification d'ailleurs, comme si l'on pouvait saucissonner la création, comme si l'acte, le geste de créer pouvait se mettre dans des casiers.
 

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     La Halle, les jardins, la rue avec ses passants...
    C'est presque la même image à plus d'un siècle de distance, les voitures en plus et l'espace Velib, sur la gauche, presque toujours vide... Les vélos descendent le matin mais ne remontent pas! Les cyclistes seraient-ils paresseux? Qu'ils aillent s'entraîner dans le gymnase et muscler leurs mollets déficients!


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     Les jardins au pied du Sacré-Coeur.
     Les arbres se sont élevés et leur feuillage cache en partie la Basilique.        Quelques chats se font les griffes sur leur tronc. Ils nous rappellent Louise Michel, revenue de Nouvelle Calédonie avec quelques vieux matous qu'elle ne pouvait abandonner et qui fut raillée en chanson pour son amour des félins :  
            "C'est la Mère Michel qui a perdu son chat..."



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       Une grotte et un maigre filet d'eau en abrite quelques uns que de braves femmes viennent nourrir.

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      C'est en passant devant cette grotte que nous quittons la rue Ronsard, avec un clin d'oeil au poète qui aimait la grotte de Meudon et les rochers du Vendômois. 
       Un peu plus haut, rue Paul Albert habitait la grande Monique Morelli qui consacra au poète un de ses plus beaux albums. ( Monique Morelli n'a pas quitté Montmartre


Autres rues du quartier : rue Ronsard Montmartre.

Montmartre.La rue Andre Del Sarte (rue Saint-André) au 19ème siècle.

Montmartre. Rue Feutrier.

Montmartre. Rue Barsacq.

Montmartre. Rue Chappe.

Montmartre. Rue Utrillo (ancienne rue Muller).


lien : Montmartre. Neige de décembre.

 







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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

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Aujourd'hui encore, il fait un froid vif et clair sur Montmartre, un froid à enfiler une bonne canadienne et à se lancer à l'assaut de la rue Paul Albert, rue bien raide et qui file vers le campanile et sa grosse Savoyarde. Les faux rochers qui limitent le square Louise Michel cachent l'endroit où fut découvert par un carrier de Montmartre un bloc de gypse où des empreintes fossiles bien conservées permirent à Cuvier de rapprocher l'animal mystérieux de mammifères marsupiaux vivant il y a fort longtemps en Amérique du Sud ! Ainsi notre butte connut-elle un climat tropical, hypothèse confirmée par la découverte peu de temps après de crocodiles fossiles! C'est agréable d'y penser à soufflant dans nos doigts endoloris et en se frottant des oreilles en voie d'ankylose.

 

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 La rue Paul Albert, alors Escaliers Sainte-Marie, par Utrillo.

 

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  Et puis la rue commence son ascension par une volée de marches qui au début du siècle portaient le nom d"escalier Notre Dame". Si les escaliers de la butte sont durs aux miséreux, ils le sont encore plus aux éboueurs, ces hommes verts de nos villes, souvent venus d'Afrique. "Ces grands Seigneurs en exil qui balayent nos trottoirs" comme écrit Prévert (je crois).


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 Au début de la rue, un  immeuble de pierres et de briques et qui m'a toujours semblé  mystérieux. Il abrite en effet de très belles et très petites personnes et notamment une femme toujours  élégante et souriante dont la taille ne doit pas dépasser le mètre 10 et qui, je ne sais pourquoi me semble être la maîtresse des lieux et régner sur un monde poétique et menacé.

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  Et puis on arrive sur une petite place avec des restaurants variés. La passerelle, L'été en pente douce (qui a pris la place d'une ancienne boulangerie aux plafonds de verre peint et qui en a gardé le décor), le Botak café qui a remplacé Les Canons de Montmartre (Pourquoi ont-ils caché les fresques représentant cet épisode héroïque de l'histoire de la butte? J'espère qu'ils ne les ont pas détruites) et  enfin Le Soleil de la Butte... Bref, vous aurez l'embarras du choix si une petite faim vous tenaille au cours de votre périple ascendant.

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 Voilà Le Soleil de la Butte entre les deux rues qui viennent rejoindre cette placette : la rue Müller et la rue Feutrier. Ce côté ci de la butte est moins coté, moins touristique et sans doute plus authentique. Le quartier file vers la rue de Clignancourt, Chateau Rouge, Barbès et la Goutte d'Or. Il change certes mais reste mêlé et vivant.

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 De l'autre côté de la placette, les escaliers de la rue Utrillo. Elle continue la rue Müller dont elle gardait le nom au début du siècle. Depuis le bas de la rue Paul Albert, vous aurez 320 marches à gravir si vous voulez atteindre le Sacré Coeur. J'ai habité quelque temps à quelques pas de là. Je voyais de ma fenêtre l'envolée des escaliers et au loin les coupoles blanches. J'appelais cette rue l'Echelle de Jacob et certains soirs il était difficile de savoir si c'étaient des enfants ou des anges qui survolaient les marches.

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  Continuez votre route et passez devant un restaurant très sympathique, un des rares restaurants afghans de Paris. Vu son nom, vous ne pouvez pas vous tromper. Si vous voulez, un jour je vous parlerai de ce pays sublime d'aridité et de lumière, des rencontres humaines, des fantômes bleus.

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Au 17 de la rue, la maison où vivaient Monique Morelli et Leonardi. Dimanche, je vous raconterai ma rencontre avec elle, avec cette femme rare au talent aussi profond et passionné que sa voix. Je ne sais pas qui habite désormais cette maison. La voix de Morelli est présente ici. Elle chante les poètes et les complaintes. Elle est pour moi comme une sirène de brume. Vous ne la voyez plus mais c'est elle qui vous guide.

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  Nous arrivons maintenant en haut de la rue Paul Albert, à l'endroit où comme une rivière elle va perdre son nom en se jetant dans la rue du Chevalier de la Barre, cette rue qui file vers la rue Ramey de ce côté et vers le campanile de l'autre.

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     Ce petit immeuble très montmartrois avec ses stucs de silènes... Il abritait, il y a quelques année un restaurant convivial : Atmosphère. Peut-être avec un nom comme celui là aurait-il été plus à sa place vers le canal et l'hôtel du Nord ?
 

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    Votre petit périple est terminé puisqu'apparaît le campanile contre ce ciel hivernal. Avant de s'embarquer dans une autre rue, regardez l'immeuble de gauche qui donne en partie rue Paul Albert et en partie rue du Chevalier de la Barre. C'est le Centre Israélite qui abrite une école et un restaurant ouvert à ceux qui n'ont pas de quoi se nourrir. Une plaque rappelle une triste époque et des enfants de Montmartre arrachés à l'amour et à la vie :
 

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     Leurs rires et leurs courses joyeuses hantent toujours le quartier. Ils ont aujourd'hui leur prénom et leur nom sur les écoles. Mais leurs étoiles brillent sur un ciel noir.

Un chat vient se frotter à mes jambes. Il attend l'arrivée des veuves nourricières.
J'emporte chez moi sa chaleur soyeuse et ma tristesse survenue.

 

 

 

Lien : Monique Morelli n'a pas quitté Montmartre

 

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.




    Paris est fait de mille villages...
    Au coeur de Pigalle, à deux pas du Moulin Rouge, l'un d'eux s'ouvre à vous : la Cité du Midi.

 

     Un gardien vous surveille du coin de l'oeil.
     Son oreille déchirée vous avertit qu'il est prêt à en découdre pour garantir la quiétude des villageois de la Cité...

 

     Sans doute n'a-t-il pas connu la Belle Epoque des bains Douches Pigalle dont ne subsistent que les carreaux de faïence, style Métro...



   Il connaît bien par contre les étonnants jardins qui rappellent le maquis de Montmartre et permettent à cette ruelle parisienne de vivre au rythme des saisons...




 

    La villa Amandine ouvre ses volets maritimes et fleuris.
    Elle me fait penser au conte de Michel Tournier, "Amandine et les deux jardins" dans lequel un chat montre à la fillette le chemin du jardin sauvage... 



     L'allée s'ouvre sur une minuscule place ronde dont les immeubles suivent la courbe.  Elle se ferme harmonieusement sur une autre placette que l'ombre et le soleil se partagent.



Côté impair :





     Un vieil atelier de bois garde le souvenir d'un Paris populaire.
     Un Paris qui aimait ses artisans...
     Un Paris qui chantait et grondait avec eux...


 
   Un petit immeuble et son arbre qui hésite entre deux saisons...



    Des amoureux du jazz habitent là...
    Ils sont discrets et on n'entend pas la  le saxo, ni le piano de ces gens-là.
    Chut... !
     Ils font des recherches, ils sont plongés dans des bouquins et des revues dont le papier n'a qu'une idée, c'est de frémir et s'envoler sous la tempête d'une trompette...

 

     Côté pair, de petits immeubles romantiques, des cours et des arbres...

 

 

 

     ...Et "The box", un nom bien français ! Il est vrai que "La boîte" sonnerait moins branché!
     C'est une maison d'art contemporain qui s'est installée dans ce qui fut un cabaret puis un musée de trains miniatures. 
     "La box" ou "The boîte" se revendique comme un lieu d'échanges et de rencontres, artistiques et culinaires. (miam miam).


     Les habitants de la Cité ont un goût prononcé pour la numérotation émaillée comme le prouvent ces quelques photos  :











     Et maintenant vous retrouvez le boulevard animé et bruyant...
     Vous avez respiré dans cette Cité du Midi, un air différent, à la fois très parisien et très champêtre.
     Vous n'avez pas découvert de merveilles mais, peut-être mieux que ça, vous avez rêvé un instant de poser vos valises, en vous disant que les gens qui habitent là ne pouvaient qu'être des amis...






Lien : Musée de l'érotisme. Pigalle.  


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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

                                                                                                                                                                                                                                            


          

Avant de quitter Montmartre pour l'exil estival, je tiens à faire une déclaration d'amour à ma rue, artère modeste au pied de la butte mais plus authentique que bien des rues touristiques encombrées de boutiques surchargées de souvenirs de Paris en toc, made in China. Son charme tient en partie à sa situation et à sa modestie. C'est une petite rue de moins de trente numéros, avec pour fermer la perspective, d'un côté la façade au porche monumental des anciennes galeries Dufayel et de l'autre les rochers et les jardins de la butte.
 



 
L'exubérante façade a été comme il se doit massacrée pour abriter une banque, la B.N.P. en l'occurence. Plus rien d'inutile ou de fantaisiste donc.... La toiture avec sa coupole surmontée d'un phare électrique a disparu comme les vitraux, l'horloge monumentale, les statues de Falguière... Ce massacre s'est accompagné d'un vandalisme plus radical encore de l'architecture intérieure. Disparus le théâtre, les salons, la serre tropicale.... Par miracle subsiste à l'extérieur la sculpture de Dalou.






       Cet Apollon représente en réalité le Progrès entraînant dans sa course le Commerce et l'Industrie. Lointaine époqe où l'on pouvait croire qu'il en serait ainsi et que les ressources de la planète étaient inépuisables !  Dalou était très engagé dans la défense de la République et de la laïcité. Il a participé activement à la Commune. Ses convictions l'ont écarté de bien des commandes auxquelles il aurait pu prétendre sous le Second Empire. Cet élève de Carpeaux et ami de Rodin nous laisse malgré tout quelques oeuvres remarquables comme le Triomphe de la République, place de la Nation ou le gisant de Victor Noir au Père Lachaise, gisant dont le sexe saillant a été caressé par des milliers et des milliers de mains qui pensaient (et pensent encore aujourd'hui) retrouver par ce geste magique une virilité à toute épreuve !




      Ces atlantes eux aussi ont été épargnés et portent vaillamment la corniche du temple de l'argent. Au fait, j'ai oublié de dire un mot du nom de la rue. C'est un beau nom italien francisé à la mode du XIXème siècle. Il s'agit d'un peintre de la fin de la Renaissance italienne dont le vrai nom demande avant d'être prononcé un grand entraînement et une grande capacité pulmonaire : Andréa d'Agnolo di Francesco di Luca di Paolo del Migliore ! Son père étant tailleur, on a jugé préférable de l'appeler Sarto, ce qui vous le devinez signifie tailleur en italien ! Pourquoi cet artiste italien à Montmartre ?  Peut-être parce qu'il fut comme Léonard apprécié de François Ier qui l'invita en France et tenta de le garder auprès de lui. Ce séjour nous vaut quelques oeuvres réalisées pour le roi et qui coulent des jours heureux au Louvre, devant des hordes d'admirateurs.  Le peintre reçut du roi une somme assez considérable pour aller à Florence acheter des toiles pour la collection royale. Andréa ne revint jamais et se fit édifier une villa somptueuse avec l'argent de France ! Mais ce qui a dû pousser les lotisseurs à choisir son nom un peu frauduleux (remarquez avec des promoteurs, c'est très adapté), c'est sans doute le succès de la pièce de Musset qui romança ses aventures et mit l'accent sur la trahison de sa femme Lucrèce qui apprécia beaucoup les bras (et le reste) de son meilleur ami. Donc un nom d'artiste, de filou, d'amoureux.... Un nom montmartrois en somme ! Mais qu'on trouve le plus souvent orthographié à la mode du Mans : Del Sarthe, ou à la mode existentielle : Del Sartre !






                   
                              

 

         
 De l'autre côté de la rue, fermant la perspective, les rochers du square Louise Michel. Une plaque rappelle que dans le gypse des carrières furent retrouvés des fossiles de mammifères marsupiaux qui permirent à Cuvier d'élaborer ses théories sur l'évolution. Un peu plus tard furent exhumées des empreintes de sauriens. Ainsi la rue André Del Sarte connut-elle il y a quelques années et des poussières un climat tropical avec faune et flore du même tonneau ! Peut-être est-ce parce que nous en éprouvons la nostalgie que Nini et moi nous envolons dès que nous le pouvons vers les tropiques asiatiques !
 









                            



    
    
La rue laisse la place à Charles Nodier et à Ronsard en venant buter contre les rochers. Les escaliers de la butte qui paraît-il sont durs aux miséreux commencent ici avec la rue Paul Albert. Jadis ils s'appelaient escaliers Sainte Marie mais beaucoup de noms religieux ont dû laisser place à des noms laïcs ou même carrément anti religieux comme celui du Chevalier de la Barre dont la rue contourne le Sacré Coeur et dont la statue regarde avec arrogance et superbe la basilique.



          
 Et maintenant je vous propose un coup d'oeil sur quelques commerces de la rue qui vous permettront de faire en quelques centaines de mètres un rapide tour du monde. Au début de la rue, le Monde en couleurs, rideaux baissés en cette heure matinale (j'ai pris les photos ce matin à 8h. Elles sont encore toutes fraîches !)  Cette boutique est une île aux trésors où l'Amérique du sud expose ses bijoux, ses panchos, ses mangeurs de chagrin... Je vous recommande ces derniers car ils ont un rôle bénéfique en ces temps difficiles. Ce sont de minuscules poupées de laines multicolores du Guatemala. Il suffit de leur confier nos peines, nos soucis et de les coucher avant de nous endormir sous notre oreiller. Croyez-moi si vous le voulez mais le matin, très souvent vous vous réveillez tout légers, vos tracas envolés ou plutôt avalés et digérés par les petits sorciers guatémaltèques.
 






 A côté, le Diamahilar, boutique africaine aux multiples trésors : bijoux en pâte de verre, tissus brodés, peintures sur verre et en cadeau le grand sourire chaleureux de l'accueil. De l'autre côté de la rue, des bars et de petits restaurants ainsi que des boutiques de créateurs: No problemo, bar à tapas, Vina Saïgon petit restaurant simplet, Ana Fjord jeune styliste de talent, Ysasu boutique très branchée.....et beaucoup d'autres que vous aurez le plaisir de rencontrer.... 
 


 

     
Un coup d'oeil sur le 14. C'est là que j'ai posé mes valises il y a plus de dix ans...et où je vis avec Nini et les chats. L'immeuble est intéressant car en pleine période 1900, il choisit délibérément d'ignorer la mode florale et souple de Guimard et consorts pour s'orienter vers un style orientaliste aux nombreux symboles francs-maçonniques. A vous de les découvrir après l'évidence des trois pyramides qui surplombent la porte d'entrée.


                                                                                                     


  
    
Et derrière la façade...la belle surprise de jardins enchantés où se promène Lascaux, un chat noir et blanc et où naissent entre les mains d'Hélène d'étranges sculptures tourmentées ou magiques. Avez-vous remarqué que Paris cachait des milliers de jardins derrière ses murailles d'immeubles ?
 







  
  Au 17 bis, une porte cadenassée donne accès à l'un des derniers puits de Montmartre, "le puits des insurgés". Pendant la Commune, la Butte, comme chacun sait, fut un des hauts lieux de la résistance populaire.  De nombreux révoltés trouvaient dans les carrières des cachettes propices. Ce puits leur permettait de puiser l'eau claire qui serait bientôt rougie de leur sang.
    Sacré quartier que celui-là... A deux pas de la rue Del Sarte, rue de Clignancourt (au 41) vivait Théo Ferré, blanquiste, communard et ami de Louise Michel, exécuté à Satory. Un peu plus loin, Eugène Pottier se réfugia, rue Myrrha (au 80) dans une chambre sous les combles. C'est là qu'il composa, en juin 1871, les paroles de l'Internationale.
 



   

  
   
La boulangerie à l'angle de la rue Feutrier. Elle n'a pas beaucoup changé depuis un siècle, mais ce qui a changé c'est le nombre incroyable de débits de vins pour une si rue si courte ! Il y en avait cinq sur 150mètres ! Pourtant à en croire les piquets de fonte qui jouent les tours de Pise sur les trottoirs, les chauffeurs-chauffards parisiens semblent toujours adeptes de la dive bouteille. 
 

   
 


  
    
Il y aurait beaucoup à dire encore de ce bout de rue.... Il faudrait recommander le Mazurka,un des meilleurs restaurant polonais de Paris avec son patron pousseur de mélodies slaves, regretter l'invasion des motos devant la clinique des deux roues pollueuses et pétaradantes, respirer la cuisine du restaurant haïtien...  mais je dois quitter ma rue pour des rivages atlantiques et je demande au crocodile de Cuvier de veiller sur elle pendant l'été comme il veille toute l'année sur les enfants multicolores qui passent en riant sous sa bonne gueule.
Bonnes vacances à tous !


Liens :
La rue au 19ème siècle :

La rue Andre Del Sarte (rue Saint-André) au 19ème siècle.

Rue Andre Del Sarte. Cartes postales anciennes.

Rues de Montmartre. Classement alphabétique.  






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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.



 Les premiers escaliers attendent les touristes qui montent la rue de Steinkerque, à la sortie du métro Anvers. Sur les marches, vous aurez du mal à échapper aux "tresseurs" qui saisiront votre bras pour y confectionner en quelques minutes un bracelet de brins de laines multicolores. Les tresseurs sont des immigrés africains qui essayent de survivre ainsi...
Il y a quelques jours, une surprise! Le square avait pris des airs d'occupation. Le manège et le jardin étaient de nouveau interdits aux Juifs... Heureusement le cauchemar n'était que cinématographique!

 



Pour échapper à la montée fastidieuse par le jardin, le visiteur se dirige vers le funiculaire. Si ce dernier est en panne, selon sa vieille habitude, il se trouve devant la rue Foyatier et ses deux cents marches...

 



La rue porte le nom d'un sculpteur du XIXème siècle aujourd'hui oublié. Pour éviter l'interminable ascension, vous pouvez emprunter, à gauche l'escalier de la rue Barsacq (modeste) et déboucher sur celui de la rue  Chappe.

 


La rue s'appelait rue du télégraphe avant d'élire son inventeur. Chappe, en effet conçut un système étonnant de communications par sémaphore aérien à l'aide de bras mobiles montés sur des tours. Plus de 500 tours (dites Chappe) permettaient vers 1840 de relier entre elles sur plus de 5000 km les principales villes françaises. Le clocher de l'église Saint-Pierre, à quelques pas de là, fut une de ces tours...






Parallèle à la rue Chappe, la rue Drevet. Ce Drevet est un graveur, à cheval sur le XVIIème et le XVIIIème siècles. A l'origine, l'escalier avait le nom de la rue dont il est l'affluent : Les trois frères. Ne cherchez pas dans les contes de fées ou les romans de cape et d'épée... Les trois frères sont les sieurs Dufour, anciens propriétaires du secteur!



Rue Gabrielle (Hélas ce n'est pas la Belle Gabrielle mais la femme d'un...PROPRIETAIRE!!!) vous voyez l'escalier du Calvaire, qui vous conduit sur la place du...Calvaire, le musée Dali, la place du Tertre. Le jardin sur la gauche est celui de la maison de Neumont  la plus haute de Paris et qui mérite un article complet tant elle est étonnante.


 

Le peintre y avait son atelier sous le toit en terrasse. Il y vécut plus de soixante ans et c'es là qu'il mourut en 1930. Un de ses amis, peintre lui aussi, Louis Icart, y vécut jusqu'en 1950. Une plaque près de la porte d'entrée rappelle au passant le nom oublié de ces artistes amoureux de Montmartre.
Dans la rue Gabrielle, les petits immeubles plâtreux ont souvent abrité poètes et peintres. Et non des moindres! Max Jacob au 17, Picasso au 49...



Un peu plus loin, donnant sur la rue Lepic, l'escalier de la rue de la Mire. Une ruelle plutôt de 46 mètres de long qui rappelle la présence dans le parc du Moulin de la Galette de la mire du nord érigée en 1736 et qui marquait le méridien de Paris, appelé aussi méridienne de France (de Dunkerque à Perpignan). Les Anglais obtinrent grâce à leur clientélisme habituel qu'il fût abandonné, à la fin du XIXème, au profit de celui de Greenwich. Le méridien de Paris garde une grande importance historique puisqu'il servit de base à la détermination de la longueur exacte du mètre, à la fin du XVIIIème siècle.



Place Emile Goudeau (où se trouve le célèbre bateau-lavoir) et rue Ravignan...
La rue qui porte le nom d'un jésuite prédicateur est une des plus vieilles de Montmartre. C'était le chemin Sacalie, devenu Vieux chemin qui menait vers les moulins. Sur un mur de cette rue, max Jacob raconte qu'il a vu apparaître le Christ. Cette apparition sera le prélude de sa conversion.
Sur la place, un immeuble de 5 étages remplace l'hôtel du Poirier où vécurent, entre autres, Reverdy, Mac orlan et Modigliani.



Le dernier escalier débouche rue des Abbesses. C'est celui de la rue Antoine.



A l'emplacement de cet immeuble s'élevait une salle construite en bois qui accueillait le Théâtre Libre créé par Antoine.
Et maintenant, vous pouvez jeter dans le ciel vos "semelles de vent" et redescendre vers Paris et ses grandes avenues sans escaliers!



Lien : les escaliers de Montmartre côté est. (1)

Escaliers de Montmartre (3) Côté Nord.

Les escaliers de Montmartre. Cartes et photos anciennes. (1)

Les escaliers de Montmartre (2). Cartes postales. Passage Cottin. Rue Chevalier de la Barre. Rue de la Fontaine du But. Girardon.

Escaliers de Montmartre (3) cartes postales, photos anciennes. Rue du Calvaire, rue Drevet, rue Antoine.

Escaliers de Montmartre (4) Cartes postales, photos anciennes. Rue Chappe. Rue de la Bonne. Saules. etc...

Escalier rue Muller (rue Utrillo) Photos de François Gabriel. Le réverbère.

 

Rues de Montmartre. Classement alphabétique.

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Publié le par chriswac
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Ah! les escaliers de la Butte! Qui ne les a chantés... Ils sont durs paraît-il aux miséreux qui aujourd'hui s'y font rares, remplacés par les touristes numérisés qui n'ont pas le courage d'attendre le funiculaire dont une des cabines est toujours en panne depuis 4 ans!!!


 
L'escalier le plus proche de chez moi, part de la rue André Del Sarte. Il porte le nom de Paul Albert, littérateur (!) et professeur au Collège de France. On le confond parfois avec un autre Paul Albert, fonctionnaire et socialiste (!) né à toulouse et mort à Grasse. Bref, le professeur a remplacé la Vierge qui avait, à l'origine, donné son nom à l'escalier et à la rue qui le prolonge. L'escalier Sainte-Marie ne se nomme plus ainsi que sur les cartes postales anciennes.

 

Que les chastes yeux se ferment et ignorent les lignes qui suivent. Cet escalier aurait des vertus particulières et maintes fois vérifiées. Il suffit de le gravir et d'être un mâle pour, à l'insu de son plein gré, se retrouver en état d'érection incontrôlable. Je n'ai osé demander à cet homme si son sourire était dû à la magie de ces marches.
Nino, le héros de mon roman, ne manquait pas d'être victime consentante de l'étrange escalier
Lien :
Lucie et Nino. Roman. Deux amoureux à Montmartre.  



Arrivé sur la placette, vous trouvez sur votre gauche l'escalier de la rue Utrillo. L'un des plus raides. Lui aussi a changé de nom. Il faisait partie de la rue Muller qui descend vers la rue de Clignancourt. Muller est un inconnu dont la renommée relative vient de son statut de propriétaire des terrains sur lesquels furent édifiés les immeubles plâtreux, si typiques de Montmartre, paraît-il.
La partie en escaliers de la rue fut rebaptisée Utrillo. Ce qui est plus montmartrois, il faut bien l'avouer. Maurice, d'ailleurs peignit maintes fois cet endroit... 



Sur la placette, vous aurez le choix entre quatre restaurants. Le plus branché, l'Eté en pente douce, a investi une ancienne boulangerie dont subsistent quelques éléments du décor 1900, comme un plafond de verre peint. Le Botak a remplacé les canons de la Butte. Il possédait un étonnant décor de toiles, représentant un épisode héroïque de la Commune que l'actuel propriétaire a fait disparaître. Vous trouverez encore, la passerelle, plus simple et le Soleil de la Butte, sympathique et bruyant.



En remontant la rue paul Albert, vous arrivez au Passage Cottin. C'est un escalier étroit qui porte, lui aussi, le nom d'un propriétaire. Ce qui est navrant dans ce quartier qui fut communard. Utrillo, encore lui, a peint l'endroit. Sa toile s'intitule : Impasse Utrillo!


 

Sur un mur du passage, un pochoir :

 

Apparemment, c'est spirituel. En fait c'est idiot! Le créateur de cette pensée immortelle n'a jamais fréquenté les camps naturistes. Il pense que le bonheur de se mettre à poil, de sentir le soleil sur la peau, de nager nu dans l'océan est réservé aux voyants! Qu'il aille dans mon île, sur la plage de Saint-Trojan...s'il n'est pas aveugle, il changera d'avis! 



Un peu plus haut, l'escalier de la rue du Chevalier de la Barre. Il déboule devant le jardin de la Turlure, à deux pas du Sacré-Coeur. Il faut venir la nuit regarder ses pavés qui se transforment en ciel étoilé. C'est Alekan, chef opérateur, entre autres de Cocteau, Carné, Abel Gance qui y a, avec des fibres optiques, reproduit les constellations du 1er janvier et du 1er juillet.


Lien :
Chevalier de la Barre à Montmartre

En redescendant la rue Lamarck, vous tombez sur les escaliers de la rue Becquerel. Cette fois, ce n'est pas un propriétaire mais un physicien qui lui a donné son nom, dans un quartier où ont été groupés des noms de savants.



De l'autre côté de la rue Lamarck, un terrain de pétanque toujours fréquenté et un autre escalier, rue de la Bonne.

 

 

Le nom n'est pas celui d'une employée de maison! Il y avait là une des fontaines de Montmartre dont l'eau était réputée. On l'appelait Fontaine de la bonne eau. N'est restée que la bonne! Qu'est devenue la fontaine?

Un peu plus bas, l'escalier de la rue du Mont-Cenis. Un des plus longs de la Butte. Il est plus orienté vers le nord que vers l'est, c'est donc le dernier de notre série pour aujourd'hui!

 


La rue se nommait, dans sa partie haute qui va jusqu'à l'église Saint-Pierre, Petite rue Saint-Denis et dans sa partie basse, rue Saint-Denis! C'était la voie qu'empruntaient les processions qui allaient de l'abbaye d'en haut jusqu'à la Basilique de Saint-Denis à quelques kilomètres de là, en suivant le chemin qu'aurait emprunté le saint, portant sa tête tranchée.
Une plaque sur un immeuble bourgeois ("Des maisons d' six étages, ascenseur et chauffage, ont r'couvert les anciens talus" comme chante Bruant) rappelle que dans une petite maison rurale, vécut Hector Berlioz. C'était l'époque où le village de Montmartre accueillait les artistes fauchés.


 
Aujourd'hui, Berlioz passe son éternité non loin de là, dans le cimetière Montmartre où il discute peut-être avec Truffaut, Delibes, Brauner et....qui sait? Dalida!

lien :
cimetière de montmartre (3) promenade aléatoire



Il ne nous reste plus qu'à redescendre par la rue Utrillo et la rue Paul Albert. Un petit verre au No problemo...et retour à la maison où mon chat doit s'impatienter!

A suivre... côté nord...



Lien :  Escaliers de Montmartre (2) côté sud.

Escaliers de Montmartre (3) Côté Nord.

Les escaliers de Montmartre. Cartes et photos anciennes. (1) 

Les escaliers de Montmartre (2). Cartes postales. Passage Cottin. Rue Chevalier de la Barre. Rue de la Fontaine du But. Girardon.

Escaliers de Montmartre (3) cartes postales, photos anciennes. Rue du Calvaire, rue Drevet, rue Antoine.

Escaliers de Montmartre (4) Cartes postales, photos anciennes. Rue Chappe. Rue de la Bonne. Saules. etc...

Escalier rue Muller (rue Utrillo) Photos de François Gabriel. Le réverbère.

 

Rues de Montmartre. Classement alphabétique.

lien : La rue Paul Albert et Monique Morelli



lien : http://www.dixhuitinfo.com/spip.php?article50

A cette adresse, vous découvrirez un photographe montmartrois qui a posé dans les années 20 et au-delà sa caméra dans les escaliers de la Butte et notamment rue Muller. Un véritable artiste!

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

     Merci Delanoë pour ce boulevard ressuscité, passé de parking à promenade, de béton à plantations.... C'est un plaisir en ce printemps estival de flâner de l'Elysée Montmartre à la place Clichy, sous les arbres et dans le parfum des massifs de fleurs. Avant de m'élancer, je tiens à pousser un grand coup de gueule contre les cyclistes. Quoi ! On s'est battus pour eux, on a fait le siège des mairies, des élus pour qu'ils aient enfin des pistes cyclables dignes de ce nom, on leur livre la ville aux dépens des bagnoles bruyantes et polluantes et eux, au lieu d'être heureux, de planer sur leur vélo, ils agissent en hordes de barbares, roulant sur les trottoirs, prenant les sens interdits, renversant les grands-mères, jouant de la queue de poisson avec les taxis, flirtant avec les bus... N'importe quoi!!!  On va finir par les haïr, foi de piéton. Aujourd'hui j'ai failli me faire renverser par un énergumène qui non content de brûler le feu rouge m'a engueulé alors que je me hâtais dans le passage réservé aux bipèdes! Bon oublions-les un instant et jetons un oeil sur l'Elysée Montmartre qui, au métro Anvers inaugure la promenade.

  L'Elysée Montmartre eut une histoire mouvementée; il peut être considéré comme le véritable temple du French Cancan qui y fut inauguré sous le nom de quadrille naturaliste avec des artistes comme le fameux Valentin le Désossé ou la môme Vide Bouteille, la Goulue. Tous deux seront débauchés par Ollier qui les entraînera dans son Moulin Rouge. Cette agréable leveuse de jambe orne à juste  titre le fronton de l'établissement qui après un incendie fut reconstruit au début du XIXème siècle.


   Et maintenant, nous empruntons la belle promenade appréciée des touristes et des parisiens. Un démenti à Bénichou et Ruquier qui dans leur émission du soir un tantinet démago (et qui est enregistrée non loin de là, au Moulin Rouge) déclaraient que l'espace  offert aux piétons restait désert et qu'il n'y avait pas un chat sur le boulevard!!! Jetez un petit oeil à gauche sur le lycée Jacques Decour, très représentatif des lycées-casernes du XIXème.

 




  Sur votre droite le Trianon.  Sa façade est aujourd'hui dans un triste état. Il serait grand temps de lui redonner un peu de jeunesse... L'intérieur avec son escalier monumental, ses statues, son foyer, sa salle en fer à cheval donne une idée de son ancienne splendeur. Le Trianon fut affublé de différents noms avant de ne garder que l'essentiel : Trianon-Concert (où triompha la Miss), Trianon-Théâtre, Trianon-Victor Hugo, Trianon-Lyrique....Avec tous ses patronymes flatteurs, il ne mérite certes pas qu'on le laisse se dégrader ainsi. La dernière fois que j'y suis allé, c'était pour Brigitte Fontaine, pour un tour de chant déjanté et parfois génial. Mais c'était dans un autre temps car la Diva encourageait ses fans à fumer dans la salle qui se transforma assez vite en Hammam toxique et très vraisemblablement parfumé d'autres parfums que celui de l'herbe à Nicot!

 




  Un peu plus loin, au 120 du boulevard Rochechouart, nous voyons la Cigale. Il est difficile de l'imaginer telle qu'elle était au début du siècle avec son style art nouveau qui ne craignait ni la fantaisie ni l'exubérance. La salle accueillit tout comme sa voisine du Trianon, les grandes stars de la chanson française comme Mistinguett, Maurice Chevalier ou Arletty. Dans les années 40, la salle déchue devint un cinéma un peu louche qui se spécialisa dans les films de Kung-Fu. Il fallut attendre l'initiative des Rita Mitsouko pour qu'elle retrouve sa vocation. Elle fut rénovée par Philippe Starck et est désormais protégée par son classement Monument Historique...



 

 Quelques mètres plus loin s'ouvre la rue des Martyrs où vous aurez le choix entre Michou et Madame Arthur. Mais c'est le Divan du Monde que vous découvrez d'abord. Au 2nd Empire, il y avait là une brasserie qui devint après s'être habillée de rococo japonisant le Divan Japonais. Vous y étiez accueillis par de charmantes hôtesses plus ou moins nippones et plus ou moins geishas... Baudelaire, Lautrec ou Picasso apprécièrent l'endroit. Lautrec lui assura une renommée durable en créant à la demande du directeur une affiche restée célèbre où l'on voit deux de ses modèles fétiches : Jane Avril au premier plan et à l'arrière, Yvette Guilbert et ses longs gants noirs .







 Contrastant avec le kitch de Madame Arthur, de l'autre côté du boulevard, le consternant immeuble le Bouglione. Ce hideux cube gris posé en pleine ville par des concepteurs sans talent a remplacé le très beau cirque Medrano où Boum Boum le clown eut son heure de gloire. Paris a souffert sous Pompidou et consorts de destructions de vandales qui n'ont jamais connu que leurs intérêts et l'obésité de leur porte monnaie. Je me souviens avoir assisté dans le cirque qui allait disparaître peu après à un très beau spectacle d'Ariane Mnouchkine : le Songe d'une Nuit d'Eté. Un cauchemar d'une nuit d'hiver amena grues et promoteurs qui nous imposèrent cette ignominie glaçante.






  Continuons la balade entre les pistes cyclables.... Côté gauche du boulevard les immeubles abritent de nombreux ateliers d'artistes. Ils sont  toujours orientés vers le nord afin d'accueillir la lumière précise propice à la création picturale. Mais je me demande combien de véritables peintres les occupent aujourd'hui où la spéculation prive les artistes de tels lieux au profit des enrichis du CAC 40 qui très souvent n'ont d'artiste que le lieu qu'ils investissent.




           Sur le côté droit grand soleil sur les immeubles dont les balcons s'en donnent à fleur-joie. Nous arrivons place Pigalle (sculpteur dont la dernière demeure est perchée tout en haut de la butte dans le petit cimetière de l'église Saint Pierre). La station de métro de Guimard qui en son temps fit hurler les gens de goût nous surprend toujours par son délire de fonte  et ses fleurs oranges au bout de leurs tiges, à la fois végétales et mantes religieuses. Un petit coup d'oeil au fameux jet d'eau que chanta Ulmer et qui a repris depuis peu son service rafraichissant.








 

  Le cinéma Atlas, connu pour ses rencontres très sexuelles et très gay (lien : cinéma atlas pigalle me rappelle les films de Jacques Nolot : la Chatte à deux têtes et surtout Avant que j'oublie. La fin de ce dernier film se situe dans l'entrée du cinéma où Nolot qui a accepté de se travestir reste un instant contre le mur avant de descendre vers la salle comme vers un gouffre, un appel de la mort.
  Nous ne serions pas à Pigalle si ne se succédaient les boîtes, les clubs, les temples du porno, les super marchés du sexe. Je ne sais pas pourquoi Ganesh s'est perché sur le Moon City, club libertin de 1200m2 avec hammam, sauna, jaccuzi...(comme dit la pub!)





  Un peu plus loin, une plaque rappelle que le peintre Pascin vécut à Pigalle. Ce peintre des femmes qui fréquenta les cabarets de la butte vécut ses dernières années derrière ces murs où il s'ouvrit les veines un jour de juin.
  Impossible de ne pas remarquer la très belle villa des Platanes construite à la fin du XIXème par Edmond Deloeuvre dans un style néo Renaissance. A travers les grilles on peut apercevoir l'escalier à double volée agrémenté de porte-torchères.





  L'étonnant Hôtel Radio construit dans les années 30 et qui a été récemment réhabilité.


 Le musée de l'érotisme vous permettra de parfaire votre culture en ce domaine primordial. De nombreuses oeuvres de différentes cultures permettent de mesurer l'imagination créatrice et fantasmatique de notre espèce. Deux gros bonshommes très peu érotiques vous attendent à l'entrée et ne semblent pas impressionner ces touristes qui vont leur chemin comme si de rien n'était...

    Bon, nous arrivons au métro Blanche près du célèbre Moulin Rouge qui vit sur sa réputation et qui du point de vue esthétique ne présente que peu d'intérêt. Il eut son heure de gloire et fait partie de la mythologie montmartroise. Ayons une petite pensée pour la Goulue qui passe son éternité à proximité.


 Terminons notre balade en regardant avec consternation l'immeuble de castorama et de l'hôtel Ibis. Il y avait là un cinéma Gaumont d'un remarquable style art deco (il avait lui même succédé à l'hippodrome). La salle était un chef d'oeuvre (j'ose à peine dire que j'y ai vu Ben Hur) et par chance l'orgue a été sauvé et a été remonté dans le survivant des pavillons Baltard à Nogent. En ces temps immémoriaux les salles de cinéma assuraient des spectacle d'entracte avec chanteurs, jeux d'eaux, jeux de lumière... Mais gardons un peu d'espoir, sur le chemin de retour, vous pourrez entrer dans la chapelle sainte Rita très fréquentée par les dames de Pigalle et qui est, comme chacun sait, la patronne des causes désespérées...

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Publié le par chriswac
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 18 mars.Avant de parvenir place des Abbesses, je découvre une des voitures du funiculaire sur le pavé ! Elle est donc revenue avec le printemps cette sacrée voiture presque toujours en réparation! Depuis des années, je vous assure que l'on peut compter sur les doigts de la main les jours où les deux voitures ont monté et descendu normalement les pentes de la Butte. Est-ce un tel exploit que de funiculairer sur quelques dizaines de mètres? L'ancêtre doit bien rire, lui qui au début du siècle assurait sans problème sa petite bonne femme d'ascension! Et il le faisait de façon naturelle et écolo... Une cuve de 5m3 d'eau était installée sous le plancher de chaque cabine. Elle était remplie à la station haute, ce qui faisait descendre la cabine lestée et par contrepoids remonter l'autre... C'était lent mais il n'y avait jamais de panne!
Place des Abbesses, la station de Guimard s'est enracinée comme une plante carnivore qui avalerait et recracherait les voyageurs du métro. Les touristes aiment la photographier et ils ont bien raison. Mais ils ignorent qu'elle n'est pas née en cet endroit. C'est une exilée. Elle coulait des jours heureux Place de l'Hôtel de Ville. Elle se rappelle avoir vu passer les amoureux de Doisneau et elle n'a jamais dit qu'ils n'étaient pas de vrais amoureux, mais des figurants choisis par le photographe. Qui a trahi ce secret? En tout cas, elle fut chassée par la construction d'un parking dans les années catastrophiques pour Paris du règne pompidolien. Elle eut cependant plus de chance que les extraordinaires Pavillons des Halles de Baltard, envoyés à la casse pour de sordides raison de fric.
Mais ce qu'ignore peut-être la vedette de la Place des Abbesses, c'est qu'elle-même a pris la place d'un animal disparu. Un fauve qui n'a pas impressionné les fondeurs de statues et fut arraché de cette place où il tendait la patte vers les passants. Ne reste de lui qu'une carte postale et les jours d'orage un rugissement lointain...

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

Dimanche 15 mars, place des Abbesses, dans le petit square...  c'est l'anniversaire de notre mariage (16 ans déjà !) et nous nous promenons en amoureux dans ce Montmartre où un jour de mars très doux nous sommes allés à la mairie...

Le mur de l'amour dit "Je t'aime" dans toutes les langues... Comme si les mots étaient utiles entre ceux qui n'ont qu'à se regarder pour lire Le Cantique des Cantiques...

Le café sur la place. Les chaises au soleil sont chères... On y baille, on y écrit, on y parle, on regarde passer le monde entier...
Les amoureux..
Les enfants qui tournent avec la terre sur leur manège...

Les touristes qui s'asseoient sur un banc pour respirer Paris.
Nous rentrons par la rue d'Orsel où Nicole habita (au 49) et où je me suis réfugié quelques mois. Je ne résiste pas au plaisir photographier quelques boutiques dont les noms forment un poème surréaliste :





A l'angle de la rue d'Orsel et Dancourt la boutique de mode masculine a gardé le vieux décor peint du XIXème
Et l'agence immobilière expose des oeuvres fortes et angoissantes de Tessa Zerbib

Et comme aujourd'hui est un jour de soleil et de fête, nous passons par le square Louise Michel et envoyons des primevères à tous ceux que nous aimons, à tous ceux qui nous oublient, à tous ceux que nous oublions...

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