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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

abbesses

                                        Carte postale de la rue des Abbesses (1902)

La rue des Abbesses est le centre vivant de Montmartre plus que l'avenue Junot large et froide ou la rue Caulaincourt opulente et bourgeoise.

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Elle va de la rue des Martyrs à la rue Lepic, au coeur de ce quartier qui est resté "artiste" à défaut d'être resté populaire.

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                                                   Rue des Abbesses (utrillo)

L'étroit chemin médiéval s'élargit au XVIIème siècle pour devenir au XVIIIème rue de la Cure puis rue de l'Abbaye. Ce n'est qu'en 1867 que la rue reçoit le nom qui est toujours le sien, en souvenir des 43 abbesses qui dirigèrent l'Abbaye de Montmartre fondée en 1155 par Louis le Gros.

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                              Gravure d'après un portrait de Marie-Louise de Montmorency-Laval

La dernière abbesse, Marie Louise de Montmorency Laval fut arrêtée pendant la Révolution, internée à Saint-lazare et guillotinée à la Barrière du Trône (Place de la Nation).

Elle avait alors 71 ans et était depuis quelques années sourde, aveugle et paralysée. Elle fut traînée devant le Tribunal Révolutionnaire où Fouquier- Tinville, jamais à court d'esprit, l'accusa d'avoir comploté "sourdement et aveuglément". Il s'en est peut-être souvenu lorsqu'il fut accusé à son tour et guillotiné un an plus tard.

 

1ère partie de la rue : des Martyrs à la rue Germain Pilon

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                     La rue prise de la Place des Abbesses. Au fond, la rue des Martyrs.

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La rue commence, côté pair, avec un bistro, "Le Carillon".

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Il est resté fidèle au poste à travers les années...

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...Avant de devenir "Le Nouveau Carillon"...

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                                                         Le 2

Côté pair un bel immeuble à pan coupé du XIXème siècle.

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      La plupart des immeubles dans cette partie de la rue datent du XIXème siècle. Ils sont moins exceptionnels que l'église Saint-Jean, étonnant édifice dû à anatole de Baudot qui utilise pour la première fois à grande échelle le ciment armé.

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Les Montmartrois eurent du mal à l'accepter et tentèrent d'obtenir sa démolition. Il y a encore des gens aujourd'hui qui font la grimace devant elle. Cette église à la fois austère et fantaisiste mérite qu'on s'y aventure, qu'on admires ses volumes, sa décoration orientaliste art nouveau, ses vitraux... (Eglise Saint-jean de Montmartre)

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Parmi les commerces de ce début de rue, je fais un choix très personnel en vous recommandant le Naoko et ses yakitori succulents servis avec le sourire de Qinfei... 

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La boulangerie du 6, Au levain d'Antan, vous permettra de croquer les mêmes baguettes que notre Président et ses invités à l'Elysée. 

En effet, Pascal Barillon a obtenu le prix de la meilleure baguette parisienne 2011, ce qui l'engage à fournir à l'Elysée son pain quotidien. Il a succédé à un autre boulanger, Djibril Bodian du Grenier à Pain, au 38 de la même rue.

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                                                            Charles d'Alvray

Un autre grenier était établi au 6, c'était le Grenier de Gringoire, cabaret animé par l'anarchiste Charles d'Alvray, soupçonné d'y avoir hébergé, en 1923, le jeune Philippe Daudet, fils de Léon, avant son suicide dans un taxi sur le boulevard Magenta. Une affaire qui défraya la chronique...

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Au 11, l'écrivain Roger Vaillant a vécu pendant la guerre alors qu'il était résistant. C'est là qu'il commença la rédaction de "Drôle de Jeu".

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                                                                    Roger Vaillant

Son autre adresse montmartroise était également au 11, mais rue Ravignan, à trois cents mètre de là...

Savait-il que vivait sur la Butte, en voisin, rue Girardon, Céline occupé à commettre ses pamphlets antisémites ?

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Les 15 et 17 sont de petits immeubles de la première moitié du XIXème siècle, typiques  de Montmartre. Ils donnent sur la Place des Abbesses.

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                               La station "Guimard" transplantée sur la Place en 1974

... et sur la station de métro la plus photographiée de Paris mais qui est une exilée de la place de l'Hôtel de Ville où elle a peut-être assisté au Baiser de Doisneau !

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Au 14 de la rue s'élevait la vieille mairie de Montmartre qui fut pendant la Commune un haut-lieu de résistance. Jean-Baptiste Clément y fut maire...

Il serait juste de planter aujourd'hui sur la place quelques cerisiers....

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Les 16 et 18 ...

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Le 20 où l'on trouvait jadis le restaurant de la Mère Bataille fréquenté par les peintres : Vincent Van Gogh qui habitait non loin de là, chez Théo, rue Lepic, Gauguin de passage à Montmartre. On y rencontrait également des poètes comme Coppée ou Catulle Mendès et des politiques comme Jaurès...

 

... et le Passage des Abbesses, anciennement Passage de l'Arcade...

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Le 21 est un petit Hôtel du début du XIXème siècle, aujourd'hui annexe de l'église. Il fut un temps la demeure de la Malibran dont la voix émut les poètes romantiques et dont la beauté suscita bien des passions...

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                                                                   La Malibran

L'hôtel servit également de résidence privée aux maires de Montmartre qui n'avaient que trente mètres à franchir pous se retrouver dans leur mairie...



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Au 31, Le théâtre des Abbesses, deuxième salle du Théâtre de la Ville...

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                                       Commerces remplacés par le théâtre

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                Les petits immeubles et le "Cochon rose" peints par Gilbert Fleury en 1956

La salle a été inaugurée en 1996 et dresse sa façade néo-classique due à l'architecte Charles Vandenhove à l'emplacement d'une boucherie et d'une charcuterie "le cochon Rose" ...

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Est-ce en souvenir de ce cochon que le théâtre s'est mis en rose?

Des artistes comme Olivier Debré (peintures des murs des galeries) et Daniel Buren (cour, foyer) ont participé à sa décoration.

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La rue Germain Pilon descend vers Pigalle et longe le théâtre. C'est à cet endroit qu'eut lieu le 23 mai 1871 le massacre de plusieurs dizaines de Communards.

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                                             28 rue des Abbesses. Le Café Fauvet.

De l'autre côté de la rue, il y avait au 28 un café très fréquenté par les artistes de la Butte : le Café Fauvet.

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Il fut remplacé par un hôtel : le Bouquet de Montmartre, lui même supplanté par un commerce de cosmétigues...

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...à suivre : 2ème partie de la rue: De Germain Pilon à Lepic.

Montmartre. Rue des abbesses (2)

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      Lien : Tous les articles sur les rues de Montmartre :

Rues de Montmartre. Classement alphabétique.

 

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités, #Peintres

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                                                Delacroix : La Mort de Sardanapale.

      Jacques Brissot aime s'inspirer des chefs d'oeuvre de la peinture. S'il a une prédilection pour Bosch ou Memling, il ne dédaigne pas les Romantiques et c'est Delacroix qu'il prend pour modèle pour son "Sardanapale" que vous pouvez voir au Musée de l'érotisme, boulevard de Clichy, où une exposition lui est consacrée

Le tableau de Delacroix a pour titre : "La mort de Sardanapale" et représente le suicide du roi assyrien avec ses femmes, ses favorites, ses esclaves et ses chevaux, après sa défaîte et l'incendie de Babylone. 

 

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                                                     Jacques Brissot : Sardanapale.

   Jacques Brissot qui fut lui-même cinéaste, enlève "la mort" de son titre pour représenter Jean-Luc Godard avec autour de lui l'univers qu'il sacrifie, tandis qu'à l'arrière plan ce n'est pas Babylone mais les studios d'Hollywood qui sont en feu !

   S'il est peut-être fait allusion au côté despotique du cinéaste, cet anéantissement programmé de son oeuvre et des femmes et des hommes qui y ont participé, résonne plutôt, du moins est-ce ainsi que je le ressens, comme un adieu à une époque où le cinéma était exigence et audace, où l'artiste était à la fois démiurge et iconoclaste.

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                       Détail de "l'Entrée des Croisés" de Delacroix vus par Godard (Passion). On reconnaît, à droite Myriem Roussel.

        Notons que Godard lui-même dans son film "Passion" met en scène des oeuvres célèbres de la peinture : La ronde de Nuit de Rembrandt, le 3 mai de Goya ou l'Entrée des Croisés à Jérusalem de Delacroix...

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Au sommet de la composition de Brissot, allongé sur le lit, pellicules dans une main, verre levé dans l'autre, Godard-Sardanapale, le coude et le pied appuyés sur les bobines de ses films, assiste à l'anéantissement...

Les têtes d'éléphant aux angles du divan de Sardanapale deviennent ici des têtes de Mickey...

Devant lui, bras ouverts et mourante, une des femmes du roi...

J'hésite sur son identité. Le visage n'est pas vraiment net. Je pencherais sans en être absolument certain pour Marina Vlady qui joua un rôle de femme qui se prostitue par nécessité dans "Deux ou trois choses que je sais d'elle". 

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               Bardot est représentée, au premier plan, dans un groupe qui reproduit avec exactitude celui qui a été peint par Delacroix. Eddie Constantine (Alphaville) s'apprête à sacrifier l'héroïne du Mépris (chef d'oeuvre entre les chefs d'oeuvre, film mythique, apothéose de Bardot).

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Au centre, coiffée à la Louise Brooks de "Vivre sa Vie", Anna Karina, première épouse de Godard.

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A droite, Juliette Binoche (Je vous salue Marie), Maruschka Detmers (Prénom carmen) et sur le côté Anne Wiazemsky (la Chinoise, Week-End, One plus One), deuxième femme de Godard.

    Au fait n'oubliez pas de lire son dernier livre "Une année studieuse"dans lequel elle parle avec tendresse et lucidité de cette période de sa vie et où elle dépeint un Godard passionné et jaloux, insupportable et adolescent...

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A droite d'Eddie Constantine, Johnny Hallyday (Détective) et Michel Piccoli (Le Mépris) près de la tête de ce Mickey si présent dans l'oeuvre de Brissot pour qui notre monde est en passe de devenir un immense Disneyland.

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      Au premier plan à gauche, à la place de l'esclave qui tire les rênes d'un cheval cabré, Belmondo, le visage bleu de "Pierrot le Fou" essaie de manoeuvrer une caméra de travelling.

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Au-dessus, Jacques Dutronc (Sauve qui peut la vie) et Jean Seberg (A Bout de Souffle)..

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Près de Godard, juliet Berto (la Chinoise) et de profil Macha Méryl (Une Femme  Mariée)...

Tout ce monde est en train de sombrer avec les bobines des chefs d'oeuvre fragiles.

Sept  ans après ce tableau de Brissot, un autre naufrage a lieu sur les récifs de l'île de Giglio, celui d'un navire de croisière avec ses salles de jeux, de cinéma, de théâtre...

Le Costa Concordia sur lequel Godard a tourné "Film Socialisme". Son dernier film.

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  Liste et liens: Peintres et personnages de Montmartre. Classement alphabétique.

 

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Publié le par christian wacrenier
Publié dans : #album
Les enfants, les moines, les statues, le Mékong, les temples...
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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités

 

Le Baron Pigeard !

Encore un original dont notre quartier a le secret. 

Etait-il baron?

Rien n'est moins sûr !

Mais le titre a un petit air impérial et sied à un artiste fauché qui aime plus que tout les canulars et frétille comme un poisson dans l'eau dans un Montmartre où il s'acoquine avec Jarry, Satie ou Max jacob !

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                                                                    Dans le maquis

Le "Baron" (de son vrai nom Georges Francisco Victor Joseph Pigeard), est peintre à ses heures...

Il produit quelques toiles de facture classique, des paysages campagnards ou urbains qu'il entrepose dans son atelier de l'impasse Girardon..

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                                                Impasse Girardon (le Maquis)

...Toiles qui ont pris le vent pour s'échouer dans je ne sais quel grenier... J'en ai trouvé quelques traces dans des ventes aux enchères, hélas sans reproduction. 

Le Baron passe plus de temps à confectionner méticuleusement des maquettes de yoles de course qui  elles aussi se sont fait la belle...

Il ne reste rien du personnage sinon les récits de ses initiatives dans le goût provocateur et foutraque du Montmartre de la bohême.

Son plus grand exploit est d'avoir fondé avec deux acolytes (Anselin et Fournier) après avoir pris une bonne cure de "verte", l'immortelle U.M.B.M.

Est-il utile de préciser qu'il s'agit de l'Union Maritime de la Butte Montmartre ?

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                                                   Hôtel du Tertre (Bouscarat) par Utrillo

Les membres se réunissent place du Tertre chez Bouscarat, dans le restaurant de l'hôtel aujourd'hui disparu.

Au milieu de la table, un hareng saur dans une cage préside aux réunions, à côté du crâne de Christophe Colomb à 25 ans, pièce rare que les curieux peuvent toucher comme une relique sacrée, moyennant quelque obole. 

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                                                 Place du Tertre. Hôtel du Tertre (Bouscarat) à gauche.

   La sélection pour faire partie de l'Union (inscrite très officiellement dans l'annuaire du yachting) est sévère. Ne peuvent postuler que ceux qui sont allés au bord de la mer, ne serait-ce qu'une fois dans leur existence. Ils sont soumis à un interrogatoire en règle et s'ils s'évèrent crédibles, ils doivent, avant d'être acceptés, avaler un plein verre d'eau de mer.

  La mer étant un peu éloignée de Montmartre, on se contente d'eau salée. 

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                                  Tableau breton de Max Jacob : La procession

L'Union Maritime connaît un vif succès et attire les peintres bretons de la Butte. Y viennent également Modigliani né en Toscane, au bord de la Méditerranée et bien sûr Max Jacob, breton de Quimper et membre à vie, bien que Quimper que je sache ne soit pas situé en bord de mer mais sur les rives de l'Odet!

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                                                              Modigliani et Max Jacob

Chez Bouscarat, les membres de l'Union se réunissent autour d'un repas de poissons et sont priés de chanter des chants de marins à la fin du repas. Ils ne sont autorisés à manger qu'après avoir chiqué et craché dans un crachoir posé à deux bons mètres d'eux. S'ils manquent la cible, ils sont vertement houspillés par un douanier... jeux de gamins qui réjouissent l'assemblée!

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                                                              Max Jacob par Modigliani

Les Unionistes s'engagent également à apprendre la natation aux gamins de la Butte. Faute de piscine, le Baron enseigne les mouvements de la brasse aux poulbots allongés à plat ventre sur des chaises.

Bouscarat impressionné par le succès de l'union Maritime, rebaptise, en commerçant avisé, les trois chambres de l'étage : Hôtel de la Marine

Mais le Baron ne se contente pas de chiquer... Il apprécie d'autres drogues qu'il partage avec quelques amateurs dans son repaire du Maquis où Modigliani vient parfois... et où Picasso ne fait que passer...

Ce qu'est devenu le Baron quand les dernières maisons du Maquis furent détruites, nul ne le sait.

Peut-être prit-il la mer en vieux capitaine un soir d'opium et de rêveries...

 

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      Lien :  Liste et liens: Peintres et personnages de Montmartre. Classement alphabetique.

 

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités

       

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                         Chanson de Jules Jouy le p'tit loupiot, contemporaine des Loupiots de Bruant...

La collaboration de Jules Jouy avec Bruant mériterait d'être étudiée dans le détail.

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                                                            La Scala, bd de Strasbourg.

 Le style de Bruant, à l'époque où il chante à la Scala, se modifie manifestement au contact de son ami.

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                                                            Bruant par Nadar

Patrick Biau, auteur d'un ouvrage de référence consacré à Jules Jouy  laisse entendre que certains textes de Bruant seraient en partie influencés sinon écrits par Jules Jouy ! :

" Ils écrivirent ensemble plusieurs chansons à succès et il ne serait pas surprenant d'apprendre que Jouy ait écrit des chansons que seul Bruant a signées."

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Sur les conseils de Jouy, Bruant achète le Lapin Agile menacé de destruction. Jules Jouy avait une tendresse particulière pour cet établissement qu'il avait fréquenté du temps où il était encore le Cabaret des Assassins.  Il y avait créé en 1883 le dîner mensuel "la soupe et le Boeuf"On prétend qu'il aurait été l'amant d'Adèle Decerf, ancienne danseuse de french cancan et propriétaire du Lapin où elle était connue sous le surnom de "la mère Adèle".

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En 1893, Jules Jouy dirige pendant trois ans, 16 bis rue Fontaine, le Concert de Décadents (si vous allez à cete adresse, en amoureux du vieux Paris, vous trouverez un super marché!)

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                                     Le Youtre : Nous sommes fichus, la galère fait eau partout!

Dans le même temps, il publie dans le journal de Drumont des chansons violemment antisémites ("violemment" fait pléonasme!).

Il est trop facile de l'excuser (comme on peut le lire sur les pages de quelques sites et blogs qui parlent de lui) en prétextant qu'à cette époque l'antisémitisme était "culturel" et que bien des anarchistes et des militants socialistes le professaient sans complexe, assimilant banquiers et Juifs.

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Le site le plus complet consacré à Jouy va jusqu'à remplacer le mot "juif" de ses chansons par "riche", en ayant l'honnêteté, il est vrai d'en avertir le lecteur par une minusculissime note en fin d'article!

 

Jules jouy voit sa santé décliner rapidement et ne s'en étonne pas tant il use et abuse du tabac et de l'absinthe. Il perd parfois tout contrôle et entre dans des crises violentes qui épouvantent ses amis.

Il passe de plus en plus de temps à assister aux procès d'assises, ceux où le tribunal est susceptible de prononcer une peine de mort. Il scrute le visage des accusés, fasciné par leur réaction à l'énoncé du verdict.

Il quitte les procès pour se rendre dans les églises, notamment à Saint-Gervais, lui l'anticlérical notoire, et écouter, ravi, les cantiques à l'eau de rose, si éloignés de sa poésie violente.

Il assiste aux exécutions au milieu de la "populace" qu'il dénonce pourtant dans un de ses poèmes les plus violents et les plus forts :  la Veuve:

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La veuve auprès d'une prison                                                                                      Dans un hangar sombre demeure.                                                                          Elle ne sort de sa maison                                                                                            Que lorsqu'il faut qu'un bandit meure.                                                                     Dans sa voiture de gala                                                                                             Qu'accompagne la populace,                                                                                     Elle se rend non loin de là,                                                                                              Et triste, descend sur la place.

 

Avec des airs d'enterrement,                                                                                      Qu'il vente, qu'il gèle ou qu'il pleuve,                                                                             Elle s'habille lentement                                                                                                    La veuve.

 

Les témoins, le prêtre et la loi,                                                                                    Voyez tout est prêt pour la noce ;                                                                             Chaque objet trouve son emploi :                                                                                 Ce fourgon noir c'est le carrosse.                                                                                Tous les accessoires y sont :                                                                                           Les deux chevaux pour le voyage                                                                                 Et le grand panier plein de son :                                                                                     La corbeille de mariage.

 

Alors tendant ses longs bras roux,                                                                             Bichonnée, ayant fait peau neuve,                                                                               Elle attend son nouvel époux,                                                                                       La veuve.

 

Voici venir le prétendu                                                                                                 Sous le porche de la Roquette.                                                                                    Appelant le mâle attendu,                                                                                             La veuve, à lui s'offre, coquette.                                                                                 Tandis que la foule autour d'eux,                                                                                 Regarde, frissonnante et pâle,                                                                                     Dans un accouplement hideux,                                                                                    L'homme cracher son dernier râle.

 

Car les amants, claquant du bec,                                                                                 Tués dès la première épreuve,                                                                                     Ne couchent qu'une fois avec                                                                                         La veuve.

 

Tranquille sous l'oeil badaud,                                                                                      Comme en son boudoir, une fille,                                                                                   La veuve se lave à grande eau,                                                                                     Se dévêt et se démaquille.                                                                                              Impassible, au milieu des cris,                                                                                      Elle retourne dans son bouge.                                                                                      De ses innombrables amis,                                                                                             Elle porte le deuil en rouge.

 

Dans sa voiture se hissant,                                                                                          Goule horrible que l'homme abreuve,                                                                          Elle rentre cuver son sang,                                                                                            La veuve.

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 En 1895, les crises devenant de plus en plus fréquentes, ses amis ont recours à une ruse pour qu'il accepte de se rendre à la clinique du docteur Goujon à Picpus:  Ils lui disent qu'il y est réclamé de toute urgence par  le Président de la République!

Jules Jouy y est interné et y meurt moins de deux ans plus tard, atteint de paralysie générale. Il a 42 ans.

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La valeur de ce poète était reconnue de son vivant. Les chansonniers montmartrois ne s'y sont pas trompés; ils ont suivi son convoi jusqu'à la division 53 du Père Lachaise où se trouve sa tombe.

Aujourd'hui peu de visiteurs s'y rendent et quand par hasard on en voit un, c'est qu'il est intéréssé par le buste de bronze de Dalou qui orne le monument funéraire.

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                      Couverture de Willette pour les chansons de Jules Jouy: "les enfants et les Mères....

Pourtant cet homme-là a selon les critiques et les spécialistes de cette époque, révolutionné la chanson française. Donnay écrit dans son ouvrage "Autour du Chat noir" (1926) :

" Jouy a fait dans la chanson une révolution analogue à celle que les Naturalistes et les Impressionistes ont faite dans le roman et la peinture."

Il est vrai qu'avec près de 4000 textes écrits en moins de 20 ans, Jules Jouy a créé un nouveau style avec ses phrases taillées au couteau, tranchantes, blessantes, ses images sombres et contrastées qui évoquent plus l'expressionisme que l'impressionisme dont parle Donnay.

S'il n'est pas justement reconnu aujourd'hui, je pense que ce n'est pas pour la raison que j'ai lue, ici ou là... Il n'aurait pas eu pour faire sa publicité et concevoir ses affiches un Toulouse Lautrec, comme Bruant! Il n'aurait pas possédé assez longtemps un cabaret bien à lui, comme Bruant !... Non! Je crois que son oeuvre a été mangée par la lèpre qu'il y avait lui même inoculée... par cet antisémistisme qui ne trouve plus d'écho dans notre pays que dans quelques groupuscules d'extrême droite ou parfois d'extrême gauche...

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                                La Marche Lorraine. Paroles de Jules Jouy et Octave pradels.

Quand fut inauguré sur sa tombe le buste de bronze de Dalou, le poète et parolier Octave Pradels (co-auteur avec Jules Jouy d' "Une Marche Lorraine") déclara :      "Il avait à sa lyre toutes les cordes, celle qui rend un son joyeux, celle qui vibre et enflamme les coeurs en chantant la Patrie ou les revendications des déshérités, celle qui siffle comme une lanière, flagellant les ridicules et les imbecillités du jour..."

Si Pradels revenait un siècle plus tard  pour terminer son discours, ajouterait-il, averti par l'histoire, une autre corde :

 "Celle qui méprise et insulte, faisant de son crachat le mortier des briques des chambres à gaz et des fours crématoires...?"

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          1ère partie de l'article :

Jules Jouy. Chansonnier de Montmartre. (1)

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Liens : personnages de Montmartre :

Liste et liens: Peintres et personnages de Montmartre. Classement alphabetique.

Frédé et l'Âne Lolo.

Steinlen.

Bibi la Purée.

Poulbot.

Jules Dépaquit.

Adolphe Willette.

André Gill. 

Eugénie Buffet.

Marcel Legay.

La Goulue et Toulouse Lautrec.

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La Veuve par Damia :

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                                                         Dessin de Georges Redon

                                              Il est le créateur de chansons le plus prolifique de Montmartre, dans cette deuxième moitié du XIXème siècle pourtant si féconde...

Sa vie , son oeuvre sont totalement liées à notre quartier et il est impossible d'évoquer la vie foisonnante des cabarets, des journaux, des artistes sans lui donner la place qu'il mérite, une des premières avec Bruant...

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Petit de taille (il en éprouve un vrai complexe), la barbiche agressive et le regard que certains trouvent "louche" il transforme en agressivité sa crainte de n'être pas aimé. Certes il ne peut modifier son regard, ayant été éborgné par l'épine d'un fagot qu'enfant il manipulait sans précaution. Sur tous ses portraits, on remarque cet oeil fixe et trop ouvert.

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          Savonnage infructueux : -Juifs, chez nous, en France, le sang, seul, lave une tache comme celle-là !

Ce personnage excessif, fasciné par la mort et son instrument d'alors, la guillotine, à laquelle il consacre plusieurs poèmes dont la célèbre "Veuve" qu'interprétera Damia, était comme Willette son ami, un antisémite notoire dont les textes violents publiés dans La Libre Parole Illustrée de Drumont jettent une ombre noire sur toute l'oeuvre...

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Jules Théodore Louis Jouy est né à Paris (non pas sur la Butte mais du côté de Bercy) en 1855. Il commence sa vie professionnelle comme garçon boucher. Est-ce le spectacle d'animaux égorgés et le dépeçage de cadavres qui l'ont marqué alors qu'il était encore adolescent, au point de hanter ses poèmes et de suspendre au-dessus de sa tête comme une obsession, le couperet tranchant de la guillotine?

Plus tard, il passe du métier de découpeur de cadavre à celui de peintre sur porcelaine. Ces deux professions vont bien avec ses textes, à la fois violents et précis, sanglants et ciselés.

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Il compose ses poèmes avec une facilité qui époustoufle ses amis. Il écrit d'un seul jet, sans ratures. Il produit des chansons "comme un pommier des pommes".

Il commence sa carrière en collaborant à des journaux comme il en fleurit tant à Paris. Il a 21 ans quand il publie dans "Le Tintamarre" des textes anticléricaux sans nuances. Il collabore ensuite au "Sans-Culotte" avant de fréquenter le fameux Cercle des Hydropathes de Goudeau et de devenir rédacteur en chef du Journal des Hydropathes.

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                                                          Sapeck "Roi des Fumistes" 

A 26 ans, il rejoint le groupe des Hirsutes avant de fonder avec Sapeck, chef de file des Fumistes, l'Anti Concierge, journal éphémère de défense des locataires ; ce qui ne l'empêche pas d'écrire : 

Bah! j'm'en fich' d'avoir pas d'foyer                                                                                              Car si j'n'ai pas d'rond dans ma poche,                                                                                   Au moins j'n'ai pas d'terme à payer.

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                                                              L'Anti-Concierge

Parmi les journaux auxquels il collabore ou qu'il fonde, le Journal des Merdeux (vite censuré pour pornographie) est un des plus radicaux puisque tous les textes et tous les dessins y sont consacrés à la merde. Certains journaux actuels, sur papier ou sur la toile, pourraient sans se déjuger porter ce titre !

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                                                                Rodolphe Salis

Jules Jouy rencontre Salis et devient chansonnier au Chat Noir où il connaît quelque succès. Mais son caractère est tel qu'il ne peut s'entendre longtemps avec Salis qu'il surnomme "le pouacre" et qu'il cherche à concurrencer en créant avec quelques autres chansonniers dissidents un nouveau cabaret, place Vendôme : le Chien Noir. Cabaret où Théodore Botrel fait ses débuts en 1893.

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Son premier grand succès date de cette époque. C'est "Derrière l'omnibus" chanté par Paulus.

 

Une rencontre plus forte que les autres marque Jules Jouy. C'est celle de Jules Vallès. il collabore à quelques numéros de son journal "Le cri du Peuple".

C'est son époque la plus prolifique. Il écrit chaque jour une nouvelle chanson! Certaines sont des petits chefs d'oeuvre, comme "la Fille d'Ouvrier", raccourci saisissant de la vie d'une fille du peuple, (à écouter en fin d'article) successivement chair à guignon, chair à pavé, chair à travail, chair à patron, chair à client, chair à trottoir, chair à roussin, chair à prison, chair à savant, chair à scalpel....

(...) A quinze ans ça entre à l'usine                                                                                   Sans éventail                                                                                                                          Du matin au soir ça turbine                                                                                              Chair à travail                                                                                                                 Fleur des fortifs, ça s'étiole,                                                                                         Quand c'est girond                                                                                                           Dans un guet-apens ça se viole                                                                                               Chair à patron.

 

(...)D'un mal lent souffrant le supplice                                                                             Vieux et tremblant,                                                                                                             ça va geindre dans un hospice                                                                                       Chair à savant.                                                                                                                  Enfin ayant vidé la coupe                                                                                                   Bu tout le fiel,                                                                                                                      Quand c'est crevé ça se découpe                                                                                               Chair à scalpel                              

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                                                                    La guillotine (Willette)                                            

Il écrit "La Veuve", un texte violent sur cette putain sanglante qu'est  la guillotine : "Damia le chantera plus tard après en avoir demandé la mise en musique à Pierre Larrieu.

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                                 Couverture du recueil "Les Chansons de l'année". Illustration de willette.

En 1888, il quitte le Cri du peuple pour un autre journal : Le parti Ouvrier. C'est cette même année qu'il publie son premier recueil : Les Chansons de l'Année. Trois autres suivront : Les Chansons de Bataille (1889), La chanson des Joujoux (1890), La Muse à bébé (1891).

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Pendant ces années d'intense production, il rencontre un succès qui ne se dément pas. Il est interprété par les plus grandes vedettes de son temps : Yvette Guilbert, Thérésa, Fragson, Paulus, Bruant...

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                                                         Boulanger par Gabriel Roques 

C'est aussi pendant ces années qu'il écrit un nombre considérable d'articles contre Boulanger qu'il surnomme "l'Infâme à barbe"...

 ...et qu'il écrit hélas sa chanson "les Accaparés" véritable appel au meurtre des "nuisibles" que sont les Juifs en général et le baron Rothschild en particulier...

(...)Sachez-le gros barons, nous vous rattraperons,                                                          Mauvaise teigne,                                                                                                            Nous serrerons à mort :                                                                                                 Quand le Juif saigne,                                                                                                        C'est notre argent qui sort !

                                                               

      Ces tristes paroles, ces sinistres appels au meurtre justifient le relatif oubli dans lequel est tombé Jules Jouy.

Pourtant, il n'a pas à se plaindre, il a sa rue à Montmartre, contrairement à Willette qu'on a chassé, à juste titre, du square du Sacré Coeur pour le remplacer par Louise Michel et contrairement à Céline, Montmartrois de la rue Lepic et de la rue Girardon qu'aucune plaque ne rappelle au passant qui ignore ainsi que c'est là sur notre butte sanctifiée par la Commune, qu'il a produit quelques uns de ses pamphlets les plus ignobles...

Suite :

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" Fille d'ouvriers" interprété par Michèle Bernard :

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Lien: classement alphabétique des artistes et personnalités de Montmartre dans ce blog :


 

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Suite de l'article Les Litanies de la Vierge (1).

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                                                  Vase spirituel, priez pour nous. La colombe de l'esprit Saint envoie ses rayons dans le nid... allusion à la fécondation de Marie par ce même esprit.

Après la série des "Mère" et des "Vierge" commence celle des "Vase". Certes ce n'est pas la métaphore la plus poétique. Elle prend cependant le contrepied de l'image dévalorisante de la femme, vase impur, sinon "cloaque"!

Le vase, image fortement sexuelle concerne plus ici le ventre de Marie, la fécondité de la femme qui porte le sauveur du monde. 

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                                            Vase honorable, priez pour nous. (C'est le Saint-Sacrement qui est représenté ici. L'hostie est enchassée dans l'or du présentoir. Jésus est offert au monde par Marie).

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                                               Vase insigne de dévotion, priez pour nous. (Nouvelle allusion à l'Eucharistie. Le ciboire porte le sang du Christ. Marie, mère du Christ est comparée à ce "vase" devant lequel on s'agenouille).

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                                          Rose mystique, priez pour nous. Représentation banale d'une fleur ouverte. L'imagination n'est pas au pouvoir!

Après les "Vierge" et les "Vase" viennent une série de métaphores dont certaines sont poétiques et font chanter ces litanies...

On trouve très tôt cette image de la "Rosa Mystica" dont la couleur peut varier, blanche quand elle évoque la virginité, rouge quand elle évoque l'incarnation. 

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                                                       Tour de David, priez pour nous.(Le peintre représente une vraie tour orientalo-médiévale, comme un donjon, dernier refuge en cas de siège)

Cette métaphore est déjà utilisée au XIIème siècle dans les litanies de Néophyte le Reclus. Il existe une vraie tour de David à Jérusalem, maintes fois détruite, maintes fois reconsdtruite. Celle dont il s'agit ici est toujours debout et indestructible

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                                                       Tour d'ivoire, priez pour nous.(encore une tour, blanche bien sûr, comme le Taj mahal).

L'ivoire est une matière précieuse qui évoque la royauté. Le trône de Salomon par exemple est en ivoire. Aujourd'hui cette métaphore a pris un coup de vieux alorsqu'on tente de sauver les éléphants et qu'on interdit le commerce de leurs défenses.

 

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                                                     Maison d'or, priez pour nous. (Ici le peintre représente le tabernacle dont la porte s'ouvre sur l'hostie rayonnante).

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                                                     Arche d'alliance, priez pour nous. (Représentation de l'Arche du Temple, couronnée de deux chérubins)

L'Arche d'Alliance sacrée du peuple d'Israël renfermait les Tables de la Loi, la parole de Dieu gravée dans la pierre. Marie, Arche de l'Alliance nouvelle porte la parole de Dieu dans sa chair.


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                                                     Etoile du matin, priez pour nous.(Bon, encore une fois le dessin n'est pas à la hauteur du poème... et se passe de commentaire).

Si l'étoile du matin est le surnom de la planète Vénus, la métaphore quand elle désigne Marie signifie que la Vierge, comme l'étoile nous oriente et précède, à l'aurore, le lever du grand soleil. Marie précède l'apparition du Sauveur. 

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                                                    Salut des infirmes, priez pour nous. (onguents, pots à pharmacie, sirops ... représentation très triviale dominée par la flamme qui ressemble à une dent, les racines en l'air) !

 

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                                                   Refuge des pécheurs, priez pour nous. (la main du naufragé entre les ancres et les cordages s'accroche à l'anneau qui va lui permettre de sortir des flots).

Jeu de mots sur pécheur et pêcheur. Mais il s'agit bien ici du péché qui n'a rien à voir avec les poissons. L'homme se tourne vers Marie quand il ne sait plus prier ou quand il se juge indigne (à tort) de s'adresser à Dieu. "Sainte-Marie, mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort".


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                                                 Consolatrice des affligés, priez pour nous. (Sont évoqués ici les souffrances de la perte de ceux que nous aimons. La couronne funéraire, bleue pour la mort civile et verte de lauriers, avec le ruban tricolore pour la mort au combat).

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                                                   Secours des chrétiens, priez pour nous. ( le médaillon représente une bataille navale et le navire capitaine qui protège les autres).

Il est fait allusion à la bataille de Lépante. Les Chrétiens demandent l'intercession de Marie qui leur offre la victoire décisive sur les Turcs. C'est le pape Pie V qui ordonna que fût rajoutée cette invocation "Auxilium Christianorum" dans les Litanies.

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                                     Reine des Anges, priez pour nous. (les ailes et les étoiles pour évoquer les divines créatures).

Les dix derniers vitraux représentent chacun une couronne ! Un petit coup de fatigue, un léger manque d'imagination du peintre arrivé presque au terme d'une série un peu longue ! Mais symboliser la royauté par une couronne, ce n'est franchement pas très original !

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                                         Reine des Patriarches, priez pour nous. (la dignité des Patriarches est symbolisée par le collier d'or. Leur âge et la fécondité de leur vie par les ceps et la vigne).

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                                 Reine des Prophètes, priez pour nous.

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                                            Reine des Apôtres, priez pour nous. (Les flammes qui entourent la couronne font allusion à la Pentecôte. Les apôtres réunis autour de Marie reçurent alors le feu de l'Esprit Saint.)

..."Des langues semblables à des langues de feu leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux."

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                                    Reine des Martyrs, priez pour nous. (Quelques instruments de torture, les chaînes des prisons, , les palmes du martyre...)

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                                            Reine des Confesseurs, priez pour nous. (Le livre ouvert à la page du Credo et le crucifix qui rappelle que le confesseur n'est qu'un intermédiaire et que celui qui permet l'absolution, c'est le Christ...)

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                                                Reine des Vierges, priez pour nous. (Encore une fois une profusion de lys  et de fleurs blanches pour symboliser la virginité. La couronne elle-même est une orfévrerie de fleurs...)

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                                                    Reine des Saints, priez pour nous. (Les clés du Paradis ouvrent le ciel où volètent les saints innombrables dont chacun de nous fera partie...)

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                                                    Reine conçue sans la tache originelle, priez pour nous. (Le serpent du mal pendouille dans les branches de l'arbre de la connaissance. Marie, la nouvelle Eve a écrasé sa tête sous son talon.)

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                                                   Reine du Saint Rosaire, priez pour nous.

c'est le dernier des 48 vitraux. On y voit le chapelet dans un bouquet de roses. Les dernières invocations n'ont pas reçu d'illustration. Il aurait fallu agrandir l'église pour leur trouver de la place !

Reine élevée au ciel

Reine des familles

Reine de la paix .... Et pourtant plus que jamais la grande boucherie de 14-18 aurait nécessité qu'on lui demandât d'intervenir et d'imposer sa royauté....

 

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Liens: église Saint-Jean. Vitraux Litanies de la Vierge. Eglise Saint-jean. Montmartre. (1)

Listes des liens des monuments et lieux typiques de Montmartre historique et moderne.

 

 

 

 

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48 vitraux font le tour de l'église Saint-Jean de Montmartre.

Ils illustrent Les Litanies de la Vierge.

C'est un ensemble rare, offert pendant la première guerre par les habitants du quartier désireux de placer la France sous la protection de la Vierge.                                                 

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             Le premier vitrail porte le message des maîtres verriers :

" Ces litanies ont été offertes à la Vierge Très Pure par la piété des amis de Saint-jean de Montmartre à l'époque terrible de la guerre mondiale 1914-1918. Pascal Blanchard composa les dessins. Jac-Galland exécuta les vitraux."

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                                        Sainte-Marie priez pour nous. (plusieurs symboles sont ici assez conventionnellement représentés : couronne, étoile, rose...)

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                                             Sainte Mère de Dieu, priez pour nous. (Entre les lys de la virginité, les trois anneaux rayonnants représentent la trinité.)

Ces petits vitraux curvilignes éclairant l'église aux murs sombres, forment un ensemble impressionnant. Du point de vue artistique, ils ne sont pas convaincants et beaucoup moins originaux que les autres verrières de l'église dont les cartons sont pourtant dûs au même artiste.

Mais lorsqu'il s'agit de représenter Marie, les artistes manquent d'audace. Il faut s'appeler Caravage pour oser prendre pour modèle de la Vierge une prostituée retrouvée noyée dans le Tibre ! ("la Mort de la vierge" au Musée du Louvre).

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                                           Sainte Vierge des vierges, priez pour nous. (le triple lys fleurit au milieu des bouquets de fleurs blanches) 

Ici, la plupart des symboles sont convenus et dans la droite ligne de l'iconographie mariale du XIXème.

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                                    Mère du Christ, priez pour nous. (la mangeoire de la crèche et l'agneau aux pattes liées. Le berceau improvisé dans l'étable symbolise aussi le ventre de la mère. )

Pascal Blanchard s'est illustré (le mot est juste!) en dessinant les cartons de nombreuses mosaïques et vitraux. Ce peintre académique emportait les suffrages des commanditaires frileux.

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                                             Mère de la Divine Grâce, priez pour nous. (la fontaine reçoit l'eau divine qu'elle fait ruisseler de vasque en vasque jusqu'à la terre.)

Il a réalisé des panneaux de mosaïques pour le Sacré-Coeur (chapelle Saint-Louis, chapelle Saint-Vincent), le carton pour la verrière du musée du vieux Honfleur... 

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                                                  Mère Très Pure, priez pour nous. (Une nouvelle fois les lys trinitaires)

... On lui doit les autres vitraux de l'église Saint-Jean : "la femme adultère", "la Résurrection de Lazare", "la multiplication des pains".

Ces trois verrières bien qu'académiques ne manquent ni de force ni d'harmonie. Elles sont plus originales et plus "artistes" que la série consacrée à Marie.

 Plus impressionnants encore sont les cavaliers de l'Apocalypse (voir: Eglise Saint-Jean. Verrières de Blanchard. Apocalypse.)

    

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                                    Mère très chaste, priez pour nous (le lys fleurit malgré le dragon du péché, celui qui dans l'Apocalypse de Jean, guette la femme enceinte pour s'emparer de son enfant. Les fleurs blanches sont plantées dans son flanc comme un épée).

 Jac Galland est le peintre décorateur qui peignit le verre en s'inspirant des cartons de Blanchard. Il fait preuve d'un talent qui allie précision et coloris. L'homme est apprécié et reçoit de nombreuses commandes, tant religieuses ( les vitraux consacrés à Jeanne d'Arc dans la cathédrale d'Orléans) que laïques (les vitraux du Musée de l'Extrême-orient à Bruxelles ou ceux de la salle de jeux du Casino d'Aix les Bains).

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                                          Mère sans tâche, priez pour nous. (On voit ici l'action de l'Esprit Saint qui touche de son rayon le miroir qui l'accueille et le renvoie vers le monde. Chaste métaphore de la fécondation céleste!)

Les Litanies de la Vierge font partie des cinq autorisées par l'église avec les Litanies des Saints, les Litanies du Saint nom de Jésus, les Litanies de Saint-Joseh et les Litanies du Sacré-Coeur.

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                                         Mère sans corruption, priez pour nous. (Ici Marie est symbolisée par le jardin clos. Le mot "paradis" vient du persan "pairideeza" qui signifie jardin clos. Le jardin est l'image de la mère appelée à porter du fruit, la clôture rappelle la viirginité...)

On les appelle aussi Litanies de Lorette, rappel du transfert miraculeux de la maison de la Vierge, de Nazareth à la forêt de Lorette en Italie, le 10 décembre 1294.

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                                                  Mère aimable, priez pour nous. ( tout ce qui est aimable est représenté : parfums, encens, fruits, fleurs!)

L'aspect incantatoire, l'automatisme des "priez pour nous" apparente ces litanies aux mantras. Comme la récitation du rosaire, elles favorisent un relâchement, un "lâcher prise" qui écarte un moment les préocupations et les soucis.

Toutes les religions utilisent cet automatisme qu'on peut juger libérateur ou décervelant selon notre sensibilité! 

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                                                  Mère admirable, priez pour nous (le dessin n'est pas très clair. Langues de feu, rayons, fleurs...)

Cette prière facile est donc utile à ceux qui n'arrivent pas à prier avec leurs mots, avec leurs maux. C'est la prière des malades, des prisonniers, des tourmentés...

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                                                       Mère du bon conseil, priez pour nous. (encore un symbolisme obscur. Des ailes, un poisson volant. Il s'agit d'une allusion à un cantique. Dans les épreuves Marie conseille et permet de sortir des gouffres de l'océan (le poisson volant) ou de franchir les obstacles (les ailes).

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                                                                 Mère du Créateur, priez pour nous. (Dieu au sommet, avec le triangle sacré et au-dessous les mondes innombrables, planètes et étoiles.)

Prière qui porte son âge, témoignage d'une époque de famines et de guerres où le christianisme se tourne vers la femme, vers la tendresse et la consolation, période où s'élèvent des cathédrales en l'honneur de Notre-Dame.

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                                                          Mère du Sauveur, priez pour nous; (les instruments de la passion du Christ sont représentés ici : le vase de vinaigre, l'éponge, la lance, les clous....)

Ici se termine la première série des incantations qui commencent par "Mère". Dans chacun des vitraux apparaît le mot en latin : "Mater".

Chaque incantation de la deuxième série commence par "Vierge" (Virgo).


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                                                  Vierge très prudente, priez pour nous ( la prudence est symbolisée par la lampe allumée, allusion aux vierges sages et aux vierges folles, le coq qui guette le lever du jour, la longue vue, le serpent dont la malice ne peut agir et qui passe son chemin.)

 

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                                                          Vierge vénérable, priez pour nous.

Une représentation dogmatique qui irrite ceux qui accusent le catholicisme de diviniser Marie : Le trône royal de Marie est à côté de celui de son fils...

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                                                Vierge digne de louanges, priez pour nous.

Jouez hautbois, résonnez musettes! Les instruments de musique sont réunis pour chanter la gloire de Marie. Trompettes de la renommée...

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                                                   Vierge puissante, priez pour nous.

La puissance étant virile, paraît-il, les symboles choisis ici sont ceux de la force et du combat : le lion, la massue, le glaive et autres armes délicieuses...

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                                                           Vierge clémente, priez pour nous.

Le pélican nourrit ses petits. Il leur donne son coeur. Allusion au sacré-coeur du fils de Marie.

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                                                             Vierge fidèle, priez pour nous.

L'animal fidèle au-delà du raisonnable, c'est le bon chien. Ici, le brave animal sanctifié prend sa place malgré les textes prétendument divins où il est considéré comme impur. Alors que l'insulte "chien " est si répandue, il est réconfortant de voir ce même chien servir de comparaison à l'une des plus grandes qualités de Marie!

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                                                     Miroir de justice, priez pour nous.

Après la série des "vierge" nous trouvons quelques métaphores... La balance, le glaive et le miroir où se reflète la qualité mariale. Ce miroir ressemble ici à l'ostensoir.

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                                            Siège de la sagesse, priez pour nous.

La sagesse trône, une fois encore, dans un temple antique rayonnant. Les 7 colonnes font allusion au livre des Proverbes (11-1). Elles symbolisent également les 7 dons de l'Esprit, tandis que la science est représentée par la mappemonde, le globe céleste, le compas...

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                                                   Cause de notre joie, priez pour nous.

Le flambeau, la mandoline, la harpe, les fleurs... évocation de la fête et de la danse.

 

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A suivre : les autres vitraux de l'ensemble consacré à la Vierge.  vitraux. Saint Jean de Montmartre. Litanies de la Vierge (2)


Montmartre. Eglise Saint-Jean. Vitraux.

Saint Jean de Montmartre. L'autel d'Anatole de Baudot.

Saint Jean de Montmartre, les peintures.

Listes des liens des monuments et lieux typiques de Montmartre historique et moderne.

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Liens : eglise Saint-Jean:

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                                   Les Trois Anges reçus par Abraham. Gouache sur papier. (1931)

                                                       Chagall a peint à de nombreuses reprises "l'Hospitalité d'Abraham".

L'enfant de Vitebsk allait souvent rendre visite à un peintre d'icônes avant de devenir à son tour peintre d'icônes juives, humanistes,universelles...

...Un peintre qui représente parfois le Christ tel qu'il était, un Juif semblable à tous ceux qui siècle après siècle ont été poursuivis, spoliés, insultés, assassinés.

                                                        Le thème de l'Hospitalité d'Abraham revient souvent dans l'oeuvre de Chagall. L'épisode est relaté dans la Genèse, chapitre 18.   

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                                                Abraham et les anges. Huile; (1940)

Abraham est assis à l'entrée de sa tente, près du chêne de Mambré. Il reçoit la visite de trois hommes dont la tradition a fait des anges. Il se précipite à leurs pieds et leur offre un repas. Sarah, sa femme prépare des galettes, tandis qu'un serviteur est chargé d'apprêter un veau (Dieu n'est pas végétarien, hélas!)

Après avoir mangé, les trois hommes annoncent à Sarah qu'elle aura un fils dans l'année.  En elle-même Sarah ne peut s'empêcher de rire, elle qui n'a jamais pu avoir d'enfant et dont l'âge est désormais vénérable.

Son rire tout intérieur est perçu par les visiteurs.

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                                    Abraham se prosterne devant les Anges. huile et gouache sur papier. (1931)

                     Chagall s'intéresse tant à ce passage de la Genèse qu'il représente ce qui le précède, l'arrivée des anges, et Abraham se prosternant à leurs pieds. Le vieil homme impressionné se précipite vers les visiteurs qui semblent sortir de la nuit.

Les anges avancent sans hâte, d'un pas assuré.  

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                                  Abraham et les Anges. descente vers sodome. Gouache sur papier. (1931)

                                      La même diagonale barre la toile quand Chagall peint la scène qui suit leur visite. Cette fois Abraham ne monte pas vers les visiteurs, il les accompagne et descend vers Sodome que selon les légendes talmudiques, ils ont pour mission de châtier.

Le premier ange désigne en contrebas la ville maudite. Abraham, les mains jointes devant lui est l'image de la compassion. Il n'est plus prosterné, il est debout et confiant. Il commence à comprendre. Il sait qu'il peut toucher le coeur de Dieu.

Il sait qu'il peut marchander pour que la ville soit épargnée... Il suffit de quelques justes pour sauver l'humanité.

 

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                                      Abraham et les Anges (Le repas rouge). Huile sur toile. (1960)

                                          Dans cette toile, la plus célèbre des représentations, mais à mon goût moins forte que celles qui l'on précédées, la scène est plus complète.

 Les trois anges sont désignés dans le texte tantôt par un pluriel, tantôt par un singulier, ce qui a permis aux Chrétiens d'y voir une préfiguration de la Trinité. 

 Il est vrai que le début du passage est frappant : "Le Seigneur apparut à Abraham. Ayant levé les yeux, voilà qu'il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui."

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Les créateurs d'icônes ont souvent peint ces trois visiteurs pour représenter la Trinité, comme l'a fait Roublev dans son oeuvre la plus célèbre et la plus sublime.

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                                                     Repas rouge. Détail. La maison.

De gauche à droite, le fond de la toile est occupé par la maison d'Abraham dont on voit le seuil et les murs recouverts de végétation. Allusion au texte biblique et à l'ordre donné par Dieu à Abraham de quitter la maison paternelle. ("Le Seigneur dit à Abraham : "Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père"...) Genèse XII-1

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                                                  Repas rouge. détail. Voyage d'Abraham.

Abraham est ensuite représenté sur son chameau, il est guidé par Dieu vers un pays nouveau, le territoire de Sichem et la plaine de Moré.

 

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Abraham suit la main divine que l'on peut voir, rouge comme les collines sur le ciel sombre.

Cette main semble désigner l'ange de droite vu de profil et qui a un pied nu et un pied chaussé.

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                                                 Repas Rouge. Détail. Reconduction des Anges.

A la droite de la toile, comme apparaissant dans une bulle onirique, la reconduction des anges est peinte sur un fond de nuages. Une tache orangée marque la ville menacée par la foudre divine tandis qu'Abraham, respectueux et modeste s'ouvre à la compassion.

Dans la version plus ancienne de l'Hospitalité (voir 2ème photo) Chagall a représenté dans la bulle de droite le sacrifice d'Isaac.

Sur chaque toile, Sarah occupe une place modeste. Elle apporte la galette préparée pour les visiteurs. Image de la servante qui obéit et qui cependant va mettre au monde l'humanité... Image de la femme soumise qu'imposent les religions du Livre et à qui elles ne concèdent que le rôle maternel...

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                               Le songe de Jacob. Huile sur toile. (1956). détail. Les anges.

                                                    Les trois anges sont présents sur d'autres toiles de Chagall, comme ici avec "Le Songe de Jacob".

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                                                                 Sarah et les Anges

Le thème de l'hospitalité d'Abraham ne pouvait que fasciner Chagall. C'est le thème du miracle de la rencontre. Le miracle de l'accueil de l'étranger et de l'étrange.  Recevoir et ouvrir sa porte, c'est accueillir l'humanité et le divin qui ne font qu'un. 

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Texte de la Genése :

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                                                                 Rembrandt

 

"Le Seigneur lui apparut aux chênes de Mambré, tandis qu'il était assis à l'entrée de la tente, au plus chaud du jour. Ayant levé les yeux, voilà qu'il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui; dès qu'il les vit, il courut de l'entrée de la tente à leur rencontre et se prosterna à terre. Il dit "Monseigneur, je t'en prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, veuille ne pas passer près de ton serviteur sans t'arrêter. Qu'on apporte un peu d'eau, vous vous laverez les pieds et vous vous étendrez sous l'arbre. Que j'aille chercher un morceau de pain et vous vous réconforterez le coeur avant d'aller plus loin; c'est bien pour cela que vous êtes passés près de votre serviteur!" Ils répondirent :"Fais donc comme tu as dit".

Abraham se hâta vers la tente auprès de Sarah et dit : "Prends vite trois boisseaux de farine, de fleur de farine, pétris et fais des galettes;" Puis Abraham courut au troupeau et prit un veau tendre et bon; il le donna au serviteur qui se hâta de le préparer. Il prit du caillé, du lait, le veau qu'il avait apprêté et plaça le tout devant eux; il se tenait debout près d'eux, sous l'arbre et ils mangèrent.

Ils lui demandèrent : "Où est Sarah, ta femme?" Il répondit : "Elle est dans la tente." L'hôte dit : "Je reviendrai vers toi l'an prochain; alors ta femme Sarah aura un fils." Sarah écoutait, à l'entrée de la tente qui se trouvait derrière lui. Or Abraham et Sarah étaient vieux, avancés en âge, et Sarah avait cessé d'avoir ce qu'ont les femmes.

Donc Sarah rit en elle-même, se disant : "Maintenant que je suis usée, je connaîtrais le plaisir! Et mon mari qui est un vieillard!" Mais le Seigneur dit à Abraham :"Pourquoi Sarah a-t-elle ri, se disant :"Vraiment, vais-je encore enfanter, alors que je suis devenue vieille?" N'y a-t-il rien de trop merveilleux pour le Seigneur? A la même saison, l'an prochain, je reviendrai chez toi et Sarah aura un fils." Sarah démentit :"Je n"ai pas ri" dit-elle, car elle avait peur, mais il répliqua :"Si, tu as ri."

Les hommes se levèrent de là et se dirigèrent vers Sodome. Abraham marchait avec eux  pour les reconduire. "

Genèse XVIII. 1-16. (Bible de Jérusalem).

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           Liens.  Etude de toiles. Peintres.


Chagall. Les Fables de La Fontaine. (1) Gouaches.


 

Steinlen. (1) Les affiches et les chats.

 Toulouse Lautrec CHA-U-KAO la clownesse.

Gustave Moreau. Prométhée foudroyé.

Toulouse Lautrec. Jane Avril.

Gustave Moreau. Le christ et les deux larrons.

Camille Bombois peintre à Montmartre

Camille Bombois. La femme. (II)

Séraphine de Senlis

Fontevraud. Fresques de Thomas Pot.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

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                                                    La rue Berthe vers l'est

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                                                     La rue Berthe (début, vers l'ouest)

La rue Berthe n'est pas  pas vraiment belle, pas vraiment pittoresque... mais elle témoigne authentiquement du Montmartre du XIXème siècle avec ses immeubles modestes que le soleil éclaire à peine, comme s'il passait par-dessus pour aller se prélasser sur les pierres blanches du Sacré-Coeur.

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L'étroite rue (7,3 m) a été lotie en 1843 et s'appelait à l'origine rue du Poirier, du nom de l'arbre fabuleux qui s'élevait dans les jardins de la guinguette du "Poirier sans Pareil" rue Ravignan ( Rue Ravignan) 

C'est en 1873 qu'elle prit, comme Gabrielle, sa voisine parallèle et supérieure, le nom de la fille, pas forcément au grand pied, d'un propriétaire du terrain loti.

Sa partie orientale, entre les rues Drevet et Foyatier lui a été ravie, en 1978 pour devenir rue André Barsacq.   ( Rue Barsacq).

Mais sa numérotation n'a pas changé et c'est par les n° 18 et 29 qu'elle débute aujourd'hui !

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                                                               Gilbert fleury (1956)

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Au 18, il y eut jusque dans les années 60 une boulangerie-pâtisserie...

 

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Le 29 est un petit immeuble construit en 1840, lors de l'ouverture de la rue Drevet. Il donne en partie sur les escaliers étroits...

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Le 20 est un pavillon édifié en 1882 par l'architecte Garreau pour servir d'atelier de peinture. C'est un lieu qu'on pourrait dire historique car c'est là qu'en 1922 s'ouvrit le premier cabaret de travestis de Montmartre : "La Petite Chaumière".

La boîte n'occupait que deux petites pièces du rez de Chaussée, ce qui facilitait les rapprochements.

 Elle était dirigée par Monsieur Tagada (un nom choisi par plus d'un travesti actuel) et animée par un zèbre au joli nom poétique : Zigouigoui.

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                                     Le travesti Charpini en Manon (de Massenet)

C'est à la petite Chaumière que Gaston Baheux, surnommé bien avant Mitterrand, "Tonton", fit ses premières armes. C'est là qu'il connut Charpini le célèbre travesti qui le suivra plus tard au Liberty's, place Blanche, quand il en fera l'acquisition et y attirera le Tout Paris de Cocteau à Piaf en passant par Mistinguett et Carco...

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                             Baheux (2ème plan, accroupi derrière l'homme auchapeau dans les mains) dans son cabaret en 1951 (il le fermera en 1956). On reconnaît Marcel Aymé à l'arrière-plan.

Le Liberty's ne fut jamais appelé ainsi par les habitués qui préféraient dire qu'ils allaient chez Tonton!

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Au 24 une galerie d'art '"Jeune création"... expose en ce moment (février 2012) des oeuvres d'Adamantios Kafetzis.

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Le 33 se fait remarquer... Il est le seul immeuble dont la façade soit de pierres de taille dans la rue où moellons et plâtre sont la règle... il est plus jeune que ses voisins et date de 1888. Son architecte est Grasset-Lagarde qui a gravé son nom sur quelques rares façades parisiennes (222 faubourg saint-Martin, 17 rue du Canal Saint-Martin). 

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La galerie spécialisée dans les arts de l'Himalaya y était bien à sa place près des sommets de la Butte ! Et pourtant, depuis plusieurs années, elle est redescendue dans la plaine, rue Visconti à St Germain des Près... 

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Les 35-37-39 se suivent et se ressemblent comme bien d'autres immeubles de la rue. Ils sont contemporains de l'ouverture de la rue entre 1840 et 1850.

Immeubles plâtreux qui étaient habités par de petites gens qui avaient du mal à payer leur loyer aux propriétaires des "immeubles de rapport"  construits comme leur nom l'indique, pour "rapporter" un maximum d'argent...

les locataires font partie de ce peuple de Montmartre que l'on retrouve dans les romans de Zola et qui se mobilise pendant la Commune.

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Mêmes immeubles aux 41-43-45-57 et 59...  Ils occupent presque tout le côté impair de la rue et lui confère cet aspect uniforme et triste.

La Butte, au milieu du XIXème siècle était une banlieue bon marché. Ce n'est qu'en 1860 qu'elle fut rattachée à Paris ! 

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Si vous passez la porte du 51, il se peut que vous ayez la surprise de découvrir un jardin secret et une une maison de contes de fées. C'est là que vit Isabeau, chanteuse de Paname à la chevelure de feu et à la voix frémissante  et passionnée...

 

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     Le 46, plein sud, profite de la percée de la rue Androuet ouverte en 1840 et qui s'appelait à l'origine rue de l'Arcade, comme le passage qui la prolonge et qui est aujourd'hui passage des Abbesses.

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Jacques Androuet du Cerceau est un architecte du XVIème siècle qui malgré son air sévère a contribué à la réalisation de plusieurs châteaux de la Loire...                                                                                                                          

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                                                                   Rue Androuet

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                                                                           Le 48 rue Berthe                                                       

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                                          Le 50 (à gauche) typique de l'architecture faubourienne et le 59 (à droite) derniers immeubles avant la place.

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Les cartes postales de la rue permettent de constater qu'elle a peu changé depuis la fin du XIXème. 

Exception faite de l'angle avec la rue Ravignan là où posaient de petits poulbots et où s'élève aujourd'hui à la place du pavillon et de ses jardins, un gros immeuble et une pharmacie...

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      Fin de la rue sur la Place Emile Goudeau et le Bateau-Lavoir. 

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                                                              Utrillo (rue Berthe)

Peu de peintres ont planté leur chevalet dans la rue Berthe. L'un deux pourtant, et non des moindres, y eut au 21 un minuscule pied à terre : Pissaro !

Mais le 21 ne fait plus partie aujourd'hui de la rue Berthe... Il est passé côté Barsacq...

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                                                               Le Lapin Agile. Pissaro.

Avec ses immeubles dont la plupart datent de la première moitié du XIXème, la rue Berthe est sans doute une de celles qui donne le mieux à voir le Montmartre d'avant la légende, la banlieue où venaient vivre employés et artistes fauchés...  

Elle est aujourd'hui comme le chante Berthe Sylva, une rue "où l'on passe".... 

 

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Liens : les rues de Montmartre :  Rues de Montmartre. Classement alphabétique.

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