Ah! les escaliers de la Butte! Qui ne les a chantés... Ils sont durs paraît-il aux miséreux qui aujourd'hui s'y font rares, remplacés par les touristes numérisés qui n'ont pas le courage
d'attendre le funiculaire dont une des cabines est toujours en panne depuis 4 ans!!!
L'escalier le plus proche de chez moi, part de la rue André Del Sarte. Il porte le nom de Paul Albert, littérateur (!) et professeur au Collège de France. On le confond parfois avec un autre Paul
Albert, fonctionnaire et socialiste (!) né à toulouse et mort à Grasse. Bref, le professeur a remplacé la Vierge qui avait, à l'origine, donné son nom à l'escalier et à la rue qui le prolonge.
L'escalier Sainte-Marie ne se nomme plus ainsi que sur les cartes postales anciennes.
Que les chastes yeux se ferment et ignorent les lignes qui suivent. Cet escalier aurait des vertus particulières et maintes fois vérifiées. Il suffit de le gravir et d'être un mâle pour, à l'insu
de son plein gré, se retrouver en état d'érection incontrôlable. Je n'ai osé demander à cet homme si son sourire était dû à la magie de ces marches.
Nino, le héros de mon roman, ne manquait pas d'être victime consentante de l'étrange escalier
Lien : Lucie et Nino. Roman. Deux amoureux à
Montmartre.
Arrivé sur la placette, vous trouvez sur votre gauche l'escalier de la rue Utrillo. L'un des plus raides. Lui aussi a changé de nom. Il faisait partie de la rue Muller qui descend vers la rue de
Clignancourt. Muller est un inconnu dont la renommée relative vient de son statut de propriétaire des terrains sur lesquels furent édifiés les immeubles plâtreux, si typiques de Montmartre,
paraît-il.
La partie en escaliers de la rue fut rebaptisée Utrillo. Ce qui est plus montmartrois, il faut bien l'avouer. Maurice, d'ailleurs peignit maintes fois cet endroit...
Sur la placette, vous aurez le choix entre quatre restaurants. Le plus branché, l'Eté en pente douce, a investi une ancienne boulangerie dont subsistent quelques éléments du décor 1900,
comme un plafond de verre peint. Le Botak a remplacé les canons de la Butte. Il possédait un étonnant décor de toiles, représentant un épisode héroïque de la Commune que
l'actuel propriétaire a fait disparaître. Vous trouverez encore, la passerelle, plus simple et le Soleil de la Butte, sympathique et bruyant.
En remontant la rue paul Albert, vous arrivez au Passage Cottin. C'est un escalier étroit qui porte, lui aussi, le nom d'un propriétaire. Ce qui est navrant dans ce quartier qui fut communard.
Utrillo, encore lui, a peint l'endroit. Sa toile s'intitule : Impasse Utrillo!
Sur un mur du passage, un pochoir :
Apparemment, c'est spirituel. En fait c'est idiot! Le créateur de cette pensée immortelle n'a jamais fréquenté les camps naturistes. Il pense que le bonheur de se mettre à poil, de sentir le
soleil sur la peau, de nager nu dans l'océan est réservé aux voyants! Qu'il aille dans mon île, sur la plage de Saint-Trojan...s'il n'est pas aveugle, il changera d'avis!
Un peu plus haut, l'escalier de la rue du Chevalier de la Barre. Il déboule devant le jardin de la Turlure, à deux pas du Sacré-Coeur. Il faut venir la nuit regarder ses pavés qui se transforment
en ciel étoilé. C'est Alekan, chef opérateur, entre autres de Cocteau, Carné, Abel Gance qui y a, avec des fibres optiques, reproduit les constellations du 1er janvier et du 1er juillet.
Lien : Chevalier de la Barre à Montmartre
En redescendant la rue Lamarck, vous tombez sur les escaliers de la rue Becquerel. Cette fois, ce n'est pas un propriétaire mais un physicien qui lui a donné son nom, dans un quartier où ont été
groupés des noms de savants.
De l'autre côté de la rue Lamarck, un terrain de pétanque toujours fréquenté et un autre escalier, rue de la Bonne.
Le nom n'est pas celui d'une employée de maison! Il y avait là une des fontaines de Montmartre dont l'eau était réputée. On l'appelait Fontaine de la bonne eau. N'est restée que la bonne! Qu'est
devenue la fontaine?
Un peu plus bas, l'escalier de la rue du Mont-Cenis. Un des plus longs de la Butte. Il est plus orienté vers le nord que vers l'est, c'est donc le dernier de notre série pour aujourd'hui!
La rue se nommait, dans sa partie haute qui va jusqu'à l'église Saint-Pierre, Petite rue Saint-Denis et dans sa partie basse, rue Saint-Denis! C'était la voie qu'empruntaient les processions qui
allaient de l'abbaye d'en haut jusqu'à la Basilique de Saint-Denis à quelques kilomètres de là, en suivant le chemin qu'aurait emprunté le saint, portant sa tête tranchée.
Une plaque sur un immeuble bourgeois ("Des maisons d' six étages, ascenseur et chauffage, ont r'couvert les anciens talus" comme chante Bruant) rappelle que dans une petite maison rurale, vécut
Hector Berlioz. C'était l'époque où le village de Montmartre accueillait les artistes fauchés.
Aujourd'hui, Berlioz passe son éternité non loin de là, dans le cimetière Montmartre où il discute peut-être avec Truffaut, Delibes, Brauner et....qui sait? Dalida!
lien : cimetière de montmartre (3) promenade aléatoire
Il ne nous reste plus qu'à redescendre par la rue Utrillo et la rue Paul Albert. Un petit verre au No problemo...et retour à la maison où mon chat doit s'impatienter!
A suivre... côté nord...
Lien : Escaliers de Montmartre (2) côté sud.
Escaliers de Montmartre (3) Côté Nord.
Les escaliers de Montmartre. Cartes et photos anciennes. (1)
Escalier rue Muller (rue
Utrillo) Photos de François Gabriel. Le réverbère.
Rues de Montmartre. Classement
alphabétique.
lien : La rue Paul Albert et Monique Morelli
lien : http://www.dixhuitinfo.com/spip.php?article50
A cette adresse, vous découvrirez un photographe montmartrois qui a posé dans les années 20 et au-delà sa caméra dans les escaliers de la Butte et notamment rue Muller. Un véritable
artiste!
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