Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

montmartre. rues et places.

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

   Rue  Ramey, par ce jour gris et froid je découvre, à l'angle de la rue du baigneur, un marin qui met soudain du rouge dans l'uniformité du paysage. Il tient contre vents et marées sur le mur d'une ancienne poissonnerie des années trente.

 

 

 

 

 

 

 Il est venu dans cet océan de pierres et de pavés avec le ciel et les nuages de sa Bretagne idéale, avec le phare et les oiseaux.

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un goéland guette sa proie 

  

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Le pêcheur est vigilant et surveille son poisson. Pas question de le laisser emporter dans le ciel. Il est destiné aux braves gens du quartier.

....Mais le quartier a changé. Les vieilles boutiques disparaissent au profit de grandes surfaces  et leur saumon d'élevage. Les poissons sauvages se font rares; ils sont comme cette mosaïque  qui peu à peu se dégrade et perd ses écailles une à une. 

 

Un jour il ne restera plus rien du pêcheur et de son décor.  Paris perd peu à peu sa mémoire.

  

 

 

 

 

 

 

Dans la boutique, des chats ont élu domicile. Sans doute ont-ils été attirés par la poissonnerie et l'espoir de proies bien fraîches. Mais ils n'ont rien trouvé et se sont vitrifiés sous les caresses de leur amie Agathe qui a offert à certains d'entre eux des "charcophages" multicolores.  

 

 

 

 

 

 Alors tout espoir n'est pas perdu. Si une artiste a pris possession de la poissonnerie avec ses animaux fantaisistes et sérieux, le pêcheur au ciré rouge et le goéland criard seront peut-être protégés et continueront de mettre des couleurs dans la grise rue Ramey!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

     C'est assurément un des noms les plus poétiques de la butte et un des endroits les mieux préservés. Depuis un certain temps les touristes y sont de plus en plus nombreux car après avoir touché les seins de Dalida sur la placette qui porte son nom, ils ne peuvent qu'être attirés par cette allée ombragée et mystérieuse qui échappa à la démolition programmée lors du projet de prolongation de la rue Simon Dereure jusqu'à la rue de l'Abreuvoir en 1922. Le propriétaire, un certain Perrot était alors Président du Vieux Montmartre et il obtint l'annulation de cette jonction.



..
















Le Château a sans doute besoin pour mériter ce titre d'une bonne brume pour tromper le passant et lui dissimuler sa modestie toute campagnarde. A ses côtés plusieurs petites maisons très recherchées aujourd'hui sont venues en 1850 se serrer contre lui.






















L'allée des brouillards donne sur la place Dalida qui est en fait le coude de la rue de l'Abreuvoir, une des rues les plus anciennes et les plus authentiques du quartier. Le point d'eau était proche du Château.   Les troupeaux et les chevaux venaient boire escortés de chiens de la butte qui retrouvaient à cette occasion leur vocation de chiens de bergers... L'origine du nom vient sans doute de cette proximité de l'abreuvoir dont s'élevaient par temps froids des brouillards qui enveloppaient la proche demeure.  





La rue de l'Abreuvoir en hiver.









     Voyageons dans le temps et arrêtons-nous au XVIème siècle. Pas de Château en cet endroit mais un moulin qui avait servi de pressoir et qu'on appelait "le Moulin du Vin" plus souvent que "Moulin des Brouillards" son nom plus ancien. En 1772, le moulin est en ruine  et il est vendu à un avocat au Parlement qui n'a aucune vocation de meunier mais se montre très intéressé par les quelques 7000 mètres carrés qui entourent la ruine. Il y construit sa demeure qui
est très vite appelée Château des Brouillards. Il faut dire que les "folies" n'étaient pas nombreuses dans les parages et que les maisons de la butte étaient modestes quand elles n'étaient pas les misérables cabanes du maquis.
















La folie est vendue avant la Révolution et le domaine partagé. Les communs seront détruits en 1850 pour laisser place aux maisons dont nous avons parlé tandis que le Château qui se dégrade devient le refuge d'artistes désargentés et de toute une faune qui mène en cet endroit une vie de Bohême. Gérard de Nerval qui connaît bien Montmartre pour y avoir séjourné à plusieurs reprises : chez Théophile Gautier, rue de Navarin, dans la maison du Docteur Blanche rue Norvins (alors rue Traînée), rue Pigalle et rue des Martyrs y reviendra en 1846 pour habiter rue Girardon dans le Château des Brouillards dont malgré son court séjour il semble le fantôme le plus vivant. Est-ce dû au nom du lieu qui lui va si bien ou aux réverbères qui évoquent des gibets ?





Voir les commentaires

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.



 Avant de partir pour les vacances de printemps pour aller explorer les îles charentaises (sans doute moins aventureuses que Bornéo ou Sumatra) je m'offre une petite balade dans le marché Saint Pierre au pied de la butte. Cette photo est prise du 4ème étage du magasin Dreyfus. Elle permet de voir le toit de la halle, les jardins, le clocher de St Pierre qui paraît minuscule à côté de l'opulente basilique.




 
Un petit rappel historique afin de mieux connaître cet endroit où se côtoient femmes d'intérieurs (ou hommes) soucieux de rénover leur home, sweet home, costumiers de théâtre, créateurs de revues et amateurs de carnavals. A l'origine, il y a cette halle de fonte et de briques qui sert de marché à tout le quartier. Marché traditionnel où l'on trouve fruits et légumes, viande et fromages. Deux commerçants, Armand Moline et Edmond Dreyfus venaient vendre des tissus sur les trottoirs à proximité de la halle.




 
Les deux homme arrivaient de Levallois avec leur charrette surchargée de coupons. Leur commerce marchait assez bien et lorsqu'une loge de concierge fut à louer à proximité, ils eurent l'idée d'y stocker leurs tissus.



 
Quand des terrains furent à vendre dans les années 20, Dreyfus est acheteur et fonde la célèbre enseigne en accaparant le nom même de marché Saint Pierre. Aujourd'hui la famille n'est plus propriétaire mais le nom est comme un label et reste fiérement accroché à la façade. C'est un beau nom de France dont les lettres se détachent sur le ciel du Sacré Coeur et rappellent une époque que l'on espère tout à fait révolue où des catholiques français s'acharnèrent, au nom de l'honneur de l'armée nationale contre ce capitaine homonyme qui incarne aujourd'hui la probité et l'innocence bafouée.


Assez rapidement, d'autre marchands vinrent s'installer. Le succès fut considérable car les prix étaient plus qu'avantageux. En effet, la plupart des tissus provenaient de fins de série ou de surstockage d'usine.



 
Aujourd'hui vous jouirez d'une promenade colorée entre strass, paillettes et rideaux en arpentant les quelques rues qui composent le marché. Vous descendez au métro Anvers et prenez la rue de Steinkerque qui monte vers le square Louise Michel, au pied du Sacré Coeur. La 1ère rue à droite est la rue d'Orsel où vous trouverez de nombreuse boutiques de taille assez modeste.


 
Vous arriverez rue Livingstone,  Place Saint Pierre, avec la plupart des enseignes célèbres : Reine, Moline, Dreyfus.


  
Vous découvrirez d'autres enseignes qui pourront vous faire sourire, comme celle-ci qui fait allusion peut-être à un certain Arsène et qui rappelle en jouant sur les mots la proximité de la Basilique!


Si vous voulez participer au Carnaval de Rio, poussez la porte de cette boutique rue Picard. Vous y serez accueilli par un sourire qui vous donnera envie de tout dévaliser !
 
 Et maintenant bonnes vacances à tous et bonne balade dans le marché des couleurs !

Voir les commentaires

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

Aujourd'hui, je viens dire au revoir aux quelques visiteurs qui sont entrés chez moi  par la porte qui 
reste ouverte et qui ne connaît pas les serrures. Je prépare mon sac de voyage, je plie mes teeshirts et mes futes. Je tasse, j'entasse. A nous deux l'Indonésie, Java et ses volcans, Bali et ses sourires.
Avant de m'évanouir dans les airs, à bord de la Singapour Airline, je suis passé rue Nicolet à deux pas de chez moi et j'ai rencontré Verlaine. L'âme grise de Verlaine comme chante Barbara.
 

saint-vincent-054.JPG

Le petit hôtel est resté tel que Verlaine l'a connu. Il était habité par son ami, Charles de Sivry, musicien au Chat Noir et demi frère de Mathilde Mauté dont Verlaine tombe amoureux et qu'il épouse en 1870 alors qu'elle a à peine 17 ans. Quelques poèmes de la Bonne Chanson lui sont consacrés. 

     ...J'ai presque peur en vérité
     Tant je sens ma vie enlacée
     A la radieuse pensée
     Qui m'a pris l'âme l'autre été...

   
L'irruption de Rimbaud dans la vie de Verlaine va fracasser l'apparent bonheur familial. La naissance d'un fils, Georges, ne change rien au combat impossible du poète fasciné par l'adolescent génial. L'histoire est connue, des départs, des retours, des luttes. Mathilde qui accepte après la Commune de reprendre la vie conjugale mais subit des violences terribles de Verlaine constamment îvre. Mathilde qui ira en Belgique tenter de ramener avec elle un mari qu'elle persiste à aimer. Mathile qui finira par abandonner tout espoir et refusera les repentances et les poèmes...

     ...Ecoutez la chanson bien douce
        Qui ne pleure que pour vous plaire
       Elle est discrète elle est légère
       Un frisson d'eau sur de la mousse...

saint-vincent-055.JPG

Ce matin, j'ai vu passer des ombres derrière cette fenêtre de la chambre. Paul, Mathilde, Georges, ils étaient là tous les trois dans une parenthèse de bonheur.

   

    

Voir les commentaires

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE. Rues et places.

square-louise-michel-004.JPG

     7 janvier, balade dans le square Louise Michel. Il fait bleu et clair sur Paris et ce cheval blanc aimerait être libéré de l' axe qui le retient et l'empêche de s'envoler.

square-louise-michel-019.JPG

     Le jardin gravit la butte sacrée qui abrita le culte de Mercure et de Mars. Auquel des deux faut-il attribuer la paternité patronymique de "Montmartre"?. Le nom vient-il de Mons Mercurii ou de Mons Martis ? Pour départager les chipoteurs, la légende dorée vint au Moyen Âge apporter sa lumière : Saint Denis et ses compagnons torturés et tués sur la butte auraient donné au lieu son nom : Mont des Martyrs....Montmartre.  La période révolutionnaire ne s'embarrassa pas de scrupules et choisit l'ami du peuple pour enseigne! Montmartre devint pour quelques années Mont Marat...

square-louise-michel-007.JPG

   Le jardin porta longtemps le nom de Willette, dessinateur caricaturiste de talent mais violent antisémite. Il a été remplacé avantageusemant il y a quelques années par la Vierge Rouge, Louise Michel qui fut institutrice à Montmartre et figure de proue de la Commune. Elle revint de l'exil forcé en Nouvelle Calédonie avec ceux des chats qu'elle avait recueillis et qui étaient trop vieux pour survivre seuls. Dans son jardin aujourd'hui vous rencontrerez quelques chats très libres, ceux de la Mère Michel peut-être...

square-louise-michel-010.JPG

   Au sommet de la butte, les visiteurs se penchent sur ces balcons du ciel pour découvrir Paris. Quand la Basilique n'était pas encore un projet, à quelques pas de là, en 1870, pendant le siège de Paris, Nadar installa sa compagnie d'aérostiers chargés d'observer les lignes prussiennes et d'assurer le service postal. Un jour d'octobre, la foule  était rassemblée pour voir s'élever un ballon, l'Armand Barbès, avec à son bord, Gambetta, ministre de la Défense. Il y avait dans cette foule de nombreux artistes dont le moindre n'était certes pas Victor Hugo!

square-louise-michel-008.JPG

Aujourd'hui c'est la foule des touristes qui envahit le jardin où de nombreux immigrés essayent de survivre en étalant sur le sol une camelote made in China qui sera ramassée en un quart de seconde à la moindre alerte. A l'entrée du jardin des jeunes hommes "sans papiers" saisissent le poignet des touristes pour nouer des bracelets de laine en échange d'une pièce de monnaie. 

square-louise-michel-005.JPG

La dernière terrasse est ornée d'une monumentale fontaine (de Gasq) dédiée aux dieux marins. Trois immenses vasques sont soutenues par ces divinités qui ne semblent pas très réjouies de l'effort qui leur est demandé!

square-louise-michel-002.JPG
   Beaucoup plus modeste, la Fontaine des Innocents (de Derre) se cache au bord d'une allée, à gauche du jardin. Elle assume son style 1900 et offre au regard un Manneken Pis qui malheureusement n'a jamais pissé.



  square-louise-michel-017.JPG

Voilà... Une petit balade dans ce jardin, en ce début d'année où les ombres  jouent leur Giacometti mais entament leur lente régression. Je ne peux m'empêcher de vous montrer la station velib à la sortie du square. Je n'y vois jamais un seul vélo! Les montmartrois les empruntent-ils le matin très tôt pour remonter le soir en bus ou en métro? Quelle que soit l'heure de mon passage, je cherche en vain une monture! C'est décidé, je repars en haut de page et j'emprunte le cheval blanc que je libérerai de sa tige de fer.

 

Liens : Montmartre. Neige de décembre.

Monique Morelli n'a pas quitté Montmartre

Montmartre. Fontaine de Gasq. Square Louise Michel.

Montmartre. Place du Tertre.

Montmartre. Square Louise Michel. fontaine des innocents. Derré.

...

 

Voir les commentaires

<< < 10 20 30 31 32

Archives

Articles récents

Hébergé par Overblog