Remarquable réalisation de Jean-François Poussard. Laissez-vous prendre par le charme nostalgique de cette balade, guidée par Léon Paul Fargue.
Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.
Remarquable réalisation de Jean-François Poussard. Laissez-vous prendre par le charme nostalgique de cette balade, guidée par Léon Paul Fargue.
C'est une courte rue (60 mètres) qui va du boulevard Rochechouart à la place Charles Dullin.
Elle reçoit son nom en 1868. Elle s'appelait auparavant rue du Théâtre. Elle avait été ouverte pour faciliter l'accès au théâtre de Montmartre, aujourd'hui théâtre de l'Atelier.
Ce théâtre, un de plus anciens de Paris fut construit en 1822 par Seveste et c'est un siècle plus tard en 1922 qu'il fut repris par Charles Dullin et baptisé théâtre de l'Atelier.
Le nom de la rue est celui d'un comédien-auteur qui connut la gloire en son temps : Florent Carton, dit Dancourt (1661-1725).
Sociétaire de la Comédie Française, il écrivit des dizaines de comédies dont certaines furent de grands succès. Il est aujourd'hui tombé dans l'oubli bien que quelques spécialistes voient en lui un des inspirateurs du vaudeville. Ses contemporains indulgents ou flatteurs en firent le successeur de Molière!
Côté pair après le café Jin Yi Fa, s'ouvre un petit restaurant qui malgré sa modestie est le plus intéressant de la rue.
Il s'agit du Bon Bock ouvert en 1879 et qui n'a presque pas bougé depuis. Toulouse Lautrec le fréquenta ainsi que Picasso et Apollinaire qui appréciaient son absinthe.
Les peintres sans argent laissaient pour payer l'addition, des croquis ou des toiles. Certains sont restés accrochés aux murs. Hélas ni Picasso ni Lautrec n'en font partie!
Un détail amusant que vous trouverez sur certains sites "spécialisés": Manet aurait peint dans ce café, son homme à la pipe intitulé "le bon bock".
L'ennui, c'est que la toile de Manet a été peinte six ans avant l'ouverture de cet établissement. Son titre a suffi pour créer un amalgame!
Nous passerons vite devant les autres immeubles qui à l'exception du 8 ne présentent guère d'intérêt architectural.
Le côté impair est un peu triste et tente avec "la Madrague" d'appeler à son aide l'azur méditerranéen....
Après le garage s'ouvre sur la rue Dancourt la villa du même nom.
Un mini supermarché donne quelques couleurs à l'ensemble austère et gris construit en 1933.
Les bâtiments ont écrasé plusieurs allées anciennes bordées de petites maisons et un établissement de bains datant du vieux village (1853).
Une plaque rappelle l'existence de la "Cité des Bains" dont rien ne subsiste...
On peut voir sur cette carte postale, à droite, après l'immeuble de pierre, l'entrée de la Cité des Bains au début du XXème siècle.
La Cité des Bains en 1902.
Le charme du vieux village et sa guitariste ont été enfouis sous les lourds immeubles de briques grises.
Les constructions costaudes et sans grâce ont hélas fait beaucoup de "petits" sur la Butte aux dépens de l'habitat villageois.
Pour se faire pardonner, elles ont a abrité entre leurs murs, pendant la guerre, la rayonnante Joséphine Baker, alors mariée à Jo Bouillon.
Michou qui est, bien que Picard d'origine, le Montmartrois par excellence, artiste, fantaisiste, un peu fou dans sa veste bleue et ses lunettes de soleil, aimé de tous sur la Butte, y a vécu un temps lui aussi, non loin de son cabaret de la rue des Martyrs.
La rue s'arrête au croisement avec la rue d'Orsel.
De l'autre côté commence la rue des Trois Frères qui a trois fois plus d'histoires à raconter que notre courte rue Dancourt!
Liens :
Fin mars, de retour de voyage, je découvre ce visage intense sur les portes d'un vieux café qui n'en finit pas de mourir depuis plus de dix ans, à l'angle des rues André Del Sarte et Feutrier...
Portes de la nuit, portes du rêve... désir d'entrer dans ce regard encadré par les ombres...
... ou de passer vite pour ne pas se laisser prendre à la toile où une séduisante araignée pourrait vous prendre au piège!
Le street art donne ici la preuve, l'évidence de sa valeur, quand des artistes parviennent à intégrer ainsi leur œuvre dans la rue.
Je ne connaissais pas Softtwix dont je guetterai maintenant les créations.
Rue Feutrier. Collaboration entre Mr Renard et Jae Ray Mie.
Jae Ray Mie aime jouer avec les mots, avec les formules toutes faites.
A trop se moquer de tout, on risque l'indifférence, c'est à dire l'absence au monde, c'est ce que dit ce texte...
Illustration ironique et cubiste de Mr Renard!
Jae ray Mie et la sorcière de Kirikou pour vous jeter un sort en anglais et en chanson rue Piemontesi...
Jae ray mie, passage Cottin. Clint Esatwood, Dirty Harry, voit son arme se transformer un en bouquet de roses...
Quelques messages de Jae ray Mie qui aime jouer sur les mots et sur les maux...
On le guette à Montmartre depuis qu'il a collé rue d'Orsel tout un monde séchant sur des cordes à linge...
Levalet fait marcher un homme qui n'existe que pas son costume
Costume qui s'effeuille à chaque pas... seul survole un dernier instant le chapeau....
Chapeau Levalet!
Ils n'ont survécu que quelques jours, mal protégés par leur parapluie, les trois hommes, les trois "sages" qui sont un groupe de hip hop originaire de Boulogne Billancourt.
Rue Houdon, une boutique poétique a invité Miss Tik et Mr Lolo...
Mr Lolo.
Pas de revue mensuelle de l'Art des rues sans une rencontre avec les animaux fantastiques de Codex Urbanus!
Sans eux, Montmartre serait comme une jungle du Douanier Rousseau sans ses fauves!
Tenebrio bison, rue Gabrielle est le fruit d'une chaude rencontre entre un bison et un coléoptère dont la carapace nocturne est ici éclaircie...
Chaetodon caïman est comme son nom l'indique un hybride de crocodilien et de poisson tropical comme on en rencontre dans l'océan Indien, heureusement pour les adeptes de snorkeling, sans la mâchoire des caïmans!
Rue du Chevalier de la Barre, Chelonoidis hemilepistus est à la fois tortue et cloporte...
Rue Poulbot, la bestiole a beau s'accrocher de toutes ses pattes, elle a perdu sous les graffitis son nom latin!
Rue Ramey, une sauterelle-gnou sourit aux passants qui doutent du darwinisme de Codex Urbanus.
Bulld'O rend hommage à Hergé. Tintin ramassera t-il la crotte de Milou?
TnT rue Gabrielle
Liens. Art de rues à Montmartre :
Art des rues. Hérard et Levalet rue Véron
C'est un coin pittoresque, mi provincial mi londonien, qui se greffe sue l'avenue Junot, à l'emplacement du Maquis misérable et mythique....
Il y eut à son emplacement, au temps où la Butte était une campagne offerte aux vents venus de la plaine, un moulin (le 11ème à Montmartre), construit en 1724 par Nicolas Ménessier, meunier des Batignolles, déjà propriétaire du Boute à Fin, le futur Blute Fin.
Ce moulin fut appelé Moulin des prés, environné qu'il était de terrains herbeux où l'on menait paître quelques vaches. Il était appelé plus communément par les villageois, Moulin de la béquille.
La béquille est une perche de bois fixée sur le corps du moulin qui permettait de le faire pivoter et de l'orienter en fonction des vents.
Ce moulin, exploité entre 1780 et 1793 par un membre de la célèbre famille des meuniers de Montmartre, Pierre-Charles Debray, cessa d'être exploité au XIXème siècle. Il se dégrada peu à peu avant d'être détruit.
Les terrains vagues où il s'élevait furent rendus aux herbes folles et bien qu'incertains à cause des carrières qui provoquèrent quelques effondrements, se recouvrirent de bicoques hétéroclites peuplés par les pauvres gens et les marginaux du Maquis.
Il faut attendre l'expulsion des maquisards et le lotissement excessif de la Butte pour voir se construire en 1926 des maisons et de petits immeubles sur ce terrain qui reçoit alors le nom de "villa Junot".
Il s'agit en fait d'une impasse qui se haussant du col, se baptisa Villa !
En 1936, la courte artère (69 mètres de long) changea de nom et abandonna Junot au profit de Léandre.
Elle rendait hommage à Charles Léandre, dessinateur, caricaturiste et peintre, né en1862 et mort en 1934, deux ans avant que l'on ne donne son nom à la Villa.
Cet artiste, connu aujourd'hui surtout pour ses caricatures (dans le chat noir, le Rire, le Figaro...) bien que normand, a vécu toute sa vie de peintre à Montmartre. Rue Cauchois où il fréquenta l'atelier d'Emile Bin, rue Houdon, rue Lepic où il eut son premier atelier, rue Caulaincourt enfin, adresse de son dernier atelier dans lequel il rendit l'âme, à deux cents mètres de l'impasse qui porte aujourd'hui son nom.
Une de ses caricatures les plus célèbres et les plus utilisées par les antisémites reste celle de Rotschild. Tous les poncifs du racisme le plus nauséabond y sont rassemblés.
Il fit partie des anti dreyfusards (bien qu'il caricaturât également Drumont en ogre dévoreur de Juifs) . Il représenta Zola en tâcheron gâteux, occupé à faire des gribouillis sur un rouleau.
Il est plus inspiré quand il ne prétend pas délivrer des messages politiques douteux. Ses tableaux nostalgiques sont souvent empreints de poésie, bien qu'ils soient indifférents aux grands courants picturaux qui révolutionnaient la peinture, sur cette Butte où il habitait pourtant.
La petite voie qui rappelle son existence et son œuvre est composée, côté pair, de maisonnettes serrées les unes contre les autres pour faire face aux armées de touristes qui les mitraillent, et côté impair, de petits immeubles. L'ensemble est classé, plus pour l'originalité du site que pour la valeur architecturale des bâtiments.
Côté pair, le 2 aurait été habité par Richard Berry. Dans ce quartier, les acteurs célèbres vont et viennent. Parfois ils s'installent vraiment et deviennent Montmartrois. Les gens du quartier respectent alors leur tranquillité et se contentent de les saluer.
On évoque parfois parmi les habitants temporaires célèbres, Jacques Jouanneau ou Olivier Sitruk.
Le 4 villa Léandre
Le 6 villa Léandre
Les 8 et 8 bis Villa Léandre
Le 8 bis est le numéro le plus "historique" de l'impasse. Les beaux parents de Roger Vailland y habitaient et c'est chez eux que l'écrivain-résistant eut son port d'attache parisien de 1934 à la fin de la guerre.
C'est aussi à cette adresse que Roman Czerniawski, alias Armand Borni, alors qu'une petite réception était donnée pour fêter le 1er anniversaire du réseau Interralié dont il était chef, fut arrêté ainsi que Renée Borni qui lui avait donné les papiers d'identité de son défunt mari.
Sur les indications de Renée, les agents de l'Abwher arrêteront également Mathilde Carré, la fameuse "chatte" qui habitait rue Cortot.
Les 10 et 10 bis villa Léandre
Le 10 fait un clin d'œil au 10 Downing Street, demeure du 1er ministre du Royaume Uni.
Ce qui ne séduisit guère Juliette Gréco qui reçut en cadeau se son mari Michel Piccoli cette maison qui ne lui plut pas et où elle ne vécut jamais, Montmartre étant trop éloigné de St Germain des prés!
Le 12 villa Léandre
Le 14 villa Léandre
Un beau chat y faisait les yeux craintifs et charmeurs. L'impasse est un paradis pour les petits félins qui se souviennent par delà les générations de leur grand ami Steinlen, le peintre amoureux des chats dont le Cat's Cottage était stué un peu plus bas, rue Caulaincourt.
Le 16 villa Léandre.
C'est la maison qui ressemble le plus à une villa balnéaire, avec ses volets bleus.
Au fond de l'impasse nous trouvons les numéros impairs.
Les 15 et 17, sur la ligne de crête où se construisaient les moulins, sont à l'emplacement du moulin de la béquille.
Le 13 a un certain style.
Un chat est perché au-dessus de l'entrée...
... Et quelques décors de céramique et de terre cuite l'agrémentent.
Le 11 villa Léandre.
Le 9 villa Léandre.
Le 7 villa Léandre.
Les autres petits immeubles déclinent à leur manière modeste les codes de l'architecture post art déco. Ils sont à taille humaine, ce qui permet au chien court sur pattes de passer en confiance à leur pied!
Au moment de quitter l'impasse, je remarque un détail qui m'avait échappé au moment d'y entrer....
Montmartre garde son sens de l'humour...
... et de l'ironie, car il ne doit pas être trop crucifiant d'habiter une telle impasse!
La rue Coustou portait un joli nom lorsqu'elle faisait partie du village et était séparée de Paris par le mur des Fermiers Généraux : rue Florentine.... (moi qui habite rue André Del Sarte, Florentin illustre, j'aurais aimé qu'elle ne change pas....)
Mais ne soyons pas trop difficile, cette fois, ce n'est pas le propriétaire des terrains lotis qui lui a donné son nom en 1864, mais un sculpteur, frère et père de sculpteur qui travailla pour le roi Soleil.
Un des chevaux de Marly. Place de la Concorde. Guillaume Coustou. (copie... l'original est au Louvre)
Guillaume Coustou (1677-1746) reçut des commandes pour la chapelle de Versailles, le Trianon, les Tuileries et surtout pour le parc de Marly où fut créé son chef d'œuvre : les chevaux de Marly aujourd'hui au Musée du Louvre.
La rue commence avec deux imposants immeubles qui ont remplacé les petites constructions du début du XXème siècle. A gauche une construction banale, plutôt laide, avec en rez de chaussée un "Chat Noir 1881" qui n'a rien de 1881 et rien de Chat noir! Certains touristes se laissent prendre par l'enseigne mythique aujourd'hui disparue.
A droite, l'immeuble qui a remplacé en 1925 les petits bâtiments est un bel exemple de l'architecture Art-Déco.
Il est classé et mérite notre attention à plus d'un titre.
Son architecte est célèbre. Il s'agit de Charles Lemaresquier (1870-1972) qui est l'auteur à Paris de bâtiments remarquables comme le siège de Félix Potin, rue Réaumur, ou le Palais Berlitz qui abrita, bien malgré lui, l'ignoble exposition antisémite, organisée pendant l'occupation nazie.
Le Radio Hôtel a eu pour client en 1928 Jacques et Simone Prévert.
Le poète y écrivit quelques uns de ses premiers poèmes.
C'est en 1947 que cet immeuble devient la pépinière des nouveaux talents poétiques de la chanson française.
Jacques Canetti dont ne dira jamais assez l'audace et le flair, ouvre une salle de spectacle : Les Trois Baudets, au 2 rue Coustou.
Il y invite des artistes inconnus et dont aucune maison de production ne veut. Félix Leclerc, ignoré au Québec, connaît aux Trois Baudets ses premiers succès. Jacques Brel que Philips ne veut pas produire est poussé sur la scène, six jours de suite par Canetti.
.... Le meilleur de la chanson est lancé ici, dans ce Montmartre qui retrouve sa vocation. On ne saurait citer tous ceux qui doivent à Canetti et aux Trois Baudets le lancement de leur carrière : Brassens, Béart, Aznavour, Gainsbourg, Boris Vian, Mouloudji, Nougaro....
Heureux temps où l'on chantait en français et où le talent était si manifeste qu'il s'exportait bien au-delà de nos frontières!
(...On s'amusera à reconnaître sur la photo prise aux Trois Baudets, des humoristes, des chanteurs, groupés autour de Canetti!)
On sait que c'est sur cette scène que Mouloudji auquel Vian avait confié sa chanson "Le déserteur" écrite après Dien Bien Phu, conseilla à son ami d'en changer la dernière phrase qu'il jugeait en contradiction avec le poème pacifiste :
... "Prévenez vos gendarmes que je tiendrai une arme et que je sais tirer."
par :
..."Prévenez vos gendarmes que je serai sans arme et qu'ils pourront tirer."
Au 4, un autre bâtiment classé surprend par son architecture fonctionnelle et épurée. Il s'agit d'un garage construit en 1927 par Gabriel Veyssière, réalisation harmonieuse du Mouvement Moderne.
Le 5 a besoin d'être étayé en attendant que sur le terrain vague voisin s'édifie un autre immeuble qui viendra l'épauler! Espérons qu'il tiendra jusque là, dans ce quartier au sous-sol en gruyère de gypse!
Un atelier-théâtre est établi au 7. C'est un lieu comme il y en a hélas de moins en moins à Montmartre, ouvert à la créativité, à l'audace. Le mini théâtre propose des spectacles pour enfants ou pour adultes, souvent originaux et décapants.
Au 9 vous pourrez vous faire masser que vous soyez Yin ou Yang...
Le 9 bis aujourd'hui en déshérence fut un café populaire qui selon les spécialistes de Zola, aurait pu, avec quelques autres, inspirer l'écrivain pour son Assommoir. On ne prête qu'aux riches!
Il s'est appelé au milieu du XXème siècle l'Aero.
Une boîte de nuit lui a succédé avant de péricliter : "le Pin Up Bar" dont il reste l'enseigne qui s'envoie en l'air et les mots poétiques sous la jolie dame : "A l'ombre des murmures".
Au numéro 11, un immeuble à pan coupé sur les rues Coustou et Puget a gardé la mémoire d'un jeune homme qui y habita alors qu'il commençait à écrire.
Un jeune homme aujourd'hui prix Nobel de littérature : Patrick Modiano.
Il est émouvant de rencontrer ici cet homme sensible au temps qui fuit, aux traces que laissent les humains dans la ville. Pas moins de trois de ses romans évoquent la rue Coustou :
"Remise de peine" (1988) récit autobiographique sur l'enfance écrit alors que Modiano avait 20 ans et qu'il vivait dans un petit appartement de cet immeuble.
"La Petite Bijou" (2001) dont l'héroïne est née et habite au 11.
"Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier" (2014) dans lequel l'écrivain revient dans cette rue où il a commencé à écrire..
"Il avait rédigé les vingt pages de "Place Blanche" dans une chambre, au 11 de la rue Coustou, un ancien hôtel....."
Comme des travaux étaient engagés pour transformer les chambres en studios, le jeune homme se réfugiait pour écrire à l'Aero :
"Pour écrire son livre sans entendre les coups de marteau, il se réfugiait dans un café de la rue Puget qui faisait l'angle avec la rue Coustou et sur lequel donnait la fenêtre de sa chambre."
(Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier".)
Difficile après cette évocation de continuer à explorer la rue. En fait, il n'y a plus grand chose à en dire.
Côté pair le 8 coupe les cheveux en quatre...
Le 10 livre des pizzas. Le livreur que j'ai rencontré alors qu'il partait en expédition m'a demandé de l'immortaliser...
Le 12 possède une porte comme je les aime avec un moucharabieh de fonte.... qui tangue avec la rue...
Le dernier immeuble côté pair abrite une boulangerie qui s'est fait ravaler la façade mais qui existait déjà en 1902...
Côté impair, c'est le célèbre Lux Bar de Bernard Dimey dont il y a bien de choses à dire.... mais son adresse est rue Lepic... alors rendez-vous dans cette rue si l'on veut les connaître!
Entre le boulevard de Clichy bruyant et noctambule et la rue Lepic commerçante et colorée, la petite rue Coustou, toute modeste qu'elle paraisse, résonne des grandes voix de la chanson française et de la voix en sourdine, douce et triste à la fois du poète et romancier dont l'œuvre accompagne, année après année les hommes de ma génération... et les autres.
Mais j'y pense... ces mots écrits sur l'enseigne du Pin Up Bar ne conviennent-ils pas à La petite musique de Modiano : l'ombre des murmures?
Cette petite rue de Montmartre ressemble comme une jumelle à sa voisine, la rue Cauchois.
Comme elle , elle fait un angle droit et possède une impasse....
Mais alors que l'impasse Cauchois a été rattachée à la rue, l'impasse Marie-Blanche a gardé son nom et son autonomie.
Notre rue est longue de 140 mètres et large de 8,40, ce qui fait d'elle une voie modeste mais fière de son emplacement, entre les rues Lepic et Joseph de Maistre, dans un quartier vivant et touristique.
Son classement date de 1863 mais aucun renseignement ne nous est donné sur l'origine de son nom. S'agit-il d'un propriétaire comme Monsieur Cauchois voisin, de la femme ou de la fille d'un propriétaire comme Mlle Berthe de la rue Berthe? Mystère et boule de gomme. Peut-être un Montmartrois érudit pourra t-il nous renseigner!
Mise à jour : Deux Montmartrois plus savants que moi (Hélène et Pierre) m'ont informé que la mystérieuse Constance n'est autre que la fille de Mr Doré, propriétaire des terrains sur lesquels la rue a été bâtie.
Ce que nous savons en revanche, c'est qu'à l'origine elle s'appelait rue Sainte-Marie Blanche.
Ce qui signifie, à mon avis, Sainte-Marie près de la barrière Blanche (place Blanche) afin de la distinguer de la rue Sainte-Marie à l'est de la Butte (aujourd'hui Paul Albert).
Plus étonnante encore est l'impasse qui fut tout à tour : impasse Constance, passage Sainte-Marie, impasse Sainte-Marie Blanche avant de terminer en 1873 en impasse Marie Blanche.
La rue a pour premier numéro une biscuiterie de luxe qui revendique la résurrection des galettes qu'aurait fabriquées la mère Debray, célèbre meunière de Montmartre.
Pourquoi pas? La Butte n'est pas à une légende près!
La biscuiterie a été créée par Gilles Marchal, le pâtissier que nous avons déjà rencontré à l'angle des rues Ravignan et Garreau où les gâteaux dispendieux font des caresses aux papilles et des trous aux porte-monnaie!
A côté du Véjuice, un bar à jus bio, le numéro trois a perdu sa teinturerie. Le souvenir de la boutique est conservé grâce à une vieille photo de 1902. Elle s'appelait "A l'Espérance" ! De quelle espérance s'agissait-il? D'une teinture réussie? D'un commerce qui marcherait bien?
De l'autre côté, au 2, le Marylin Institut vous propose lui aussi des teintures, mais pour vos cils...
Au 5, une vieille boutique est celle d'un bottier. L'enseigne est une botte de sept lieues, très utile pour grimper sur la Butte.
Le 6 est un "hôtel de charme" qui vend sa situation "à deux pas du café des 2 moulins où a été tourné le film Amélie Poulain"! Qui aurait cru que cette Amélie ferait partie un jour des gloires mythiques de Montmartre avec la Goulue et Mimi Pinson!
Le 7 a abrité en 1880, à son retour d'exil, Jean Baptiste Clément, notre poète communard du Temps des Cerises.
Le 10, immeuble à pan coupé construit au milieu du XIXème siècle a pendant quelques années abrité l'atelier de Fernand Cormon où Van Gogh et Toulouse Lautrec firent quelques visites.
Fernand Cormon (1845-1924) y travailla avant de s'installer dans de plus vastes espaces, 104 boulevard de Clichy.
Peintre académique très apprécié puisqu'il reçut des commandes pour, entre autres, des plafonds du Petit Palais, des fresques de l'hötel de ville, du Museum d'histoire naturelle... il est néanmoins célèbre grâce à l'œuvre qui est, toutes proportions gardées, sa Joconde :
Caïn, (conservée au Musée d'Orsay.)
La rue fait un angle droit, laissant devant elle l'impasse Marie Blanche où se dresse ce qu'il reste de l'hôtel gothique de l'Escalopier (voir article sur ce lieu étonnant).
Nous regretterons qu'en face de ce qu'il reste du petit hôtel particulier, des promoteurs aient eu l'autorisation de lancer un lourd programme de construction, appartements de luxe donnant, comme le dit la pub sur "un parc arboré".
Le parc arboré, c'est le cimetière!
Nous prenons maintenant la portion de rue qui va vers la rue Joseph de Maistre. L'immeuble le plus remarquable est le 14.
Il est dû à l'architecte Cambon (1894) qui a réalisé non loin de là, en 1890, la Villa des Arts, le plus vaste ensemble d'ateliers d'artistes construit à la fin du XIXème siècle et qui vit passer, entre autres, Toulouse Lautrec, Cézanne, Signac, Renoir, Dufy....
A l'entresol vécut un de nos Montmartrois les plus emblématiques : Pierre Mac Orlan (1882-1970). Lui qui avait connu sur la Butte une existence difficile s'était juré de n'y jamais revenir après avoir épousé Marguerite Luc, la fille de Berthe du Lapin Agile.
Il y revint pourtant en 1957 pour y acheter un entresol dans cet immeuble cossu. Mais le temps avait passé, la Butte s'était embourgeoisée et Mac Orlan s'y ennuya.
Il reçut souvent, pour tromper son ennui, son ami Blondin et sa chanteuse préférée, Monique Morelli.
Elle venait lui soumettre les versions (orchestrées par Léonardi) de ses poèmes.
Mac Orlan revendit en 1961 son entresol et s'installa définitivement avec Marguerite à saint Cyr sur Morin. Elle y mourra 7 ans avant lui, après 50 ans de mariage.
Un dernier immeuble mérite notre attention, c'est le 17, construit par l'architecte Emile Dalmand en 1904. Dalmand quelques années plus tôt, en 1900, avait constuit le 48 rue Joseph de Maistre.
Rue où nous arrivons maintenant...
... J'avoue que ce qui m'a le plus ému dans cette petite rue, c'est de savoir que mon ancienne voisine de la rue Paul Albert, Monique Morelli y était venue, y avait chanté... elle qui est restée fidèle à Montmartre et qui repose à une centaine de mètres plus bas, dans le cimetière, sous une pierre où est gravé un poème d'Aragon écrit pour elle.
Un cadeau rue Seveste.... Un oiseau fantastique, une "grue demoiselle" s'ébouriffe... C'est une œuvre d'Horor (Thomas Dechoux) Un peintre qui est pour moi le Goya du street art!
Ce dessin, nonobstant sa valeur artistique, n'est pas à sa place.... Il y a d'autres endroits pour s'exprimer, des murs tristes et gris qui ne demandent qu'à vivre....
Des vélos cabossés sont accrochés en haut des murs de Montmartre...
Objets surréalistes, ils sont un oxymore de la petite reine à la fois rêve et cauchemar! Elle risque tous les dangers dans les rues de Paris et en même temps, elle s'envole vers les toits.
L'auteur de "Ride in peace" est un jeune homme, fou de vélo, collectionneur à qui on proposa un jour de 2013 de vider une cave où se morfondaient des dizaines de ces machines!
Il eut l'idée de les suspendre dans les rues, entre trottoir et ciel.
La signature est à l'image du geste créatif. Elle a double sens. "Fais du vélo paisiblement" c'est à dire avec prudence et plaisir et "Fais du vélo en paix" comme on dit "repose en paix"....
Aux frontières de Montmartre, près de la place Clichy, la rue Biot accueille plusieurs artistes qui ont mis leur travail en commun. Il s'agit de Mosko et associés, Aérosol et Mesnager. Autant dire, pour les deux derniers, des ancêtres de l'Art urbain! Ils sont en effet reconnus, célébrés, muséïfiés...
Pas sûr qu'ils aient réussi à faire œuvre commune mais chacun est resté tel qu'en lui même...
Mosko et associés peuple la ville d'animaux sauvages. Certes les rues voient passer des prédateurs ou des proies, mais pas de ceux qui vivent innocemment dans la jungle....
Les girafes paisibles, les zèbres nerveux ne s'enfuient pas à notre approche....
Deux artistes collaborent dans ce repeuplement sauvage: Gérard Laux et Michel Allemand, ouvriers du Livre, typographes... et poètes...
Leurs pochoirs sont à la fois nostalgie d'un monde libre et appréhension de le voir menacé et près de disparaître.
Inutile de présenter Jérôme Mesnager dont le bonhomme articulé fait partie du paysage urbain depuis 1983...
Son personnage est connu comme "l'homme en blanc".
Corps aérien, libre, toujours prêt à s'envoler, il entraîne notre regard de piétons vers les hauteurs...
Il parcourt aujourd'hui le monde et a été invité sur la Muraille de Chine!
Aérosol aime offrir les murs aux enfants, aux mendiants des rues...
Comme il aime représenter des artistes qu'il admire....
De son vrai nom Jean-François Perroy, il est un des premiers peintres des rues puisqu'il a commencé en 1982.
Des surfaces impressionnantes lui ont été confiées comme un mur de 350 m2 près de Beaubourg.
Des flèches rouges dirigent le regard, comme ici vers ce trader en prière sous la "trinité" du fric. "Pray the holy Trinity"!
Des étoiles rouges comme une éclaboussure de sang sont projetées sur le mur...
Un autre artiste urbain s'est exprimé sur le mur de la rue Biot. Il s'agit de Jae Ray Mie que nous avons déjà rencontré rue du Calvaire. Le cinéma est présent une nouvelle fois sans son pochoir, Sylvester Stallone faisant face à Mohammed Ali...
Ninin, l'argentin, continue de coller sur les murs ses créatures pré colombiennes...
... et ses étranges têtes aux yeux psychédéliques et à la bouche interdite de paroles...
Rue Coustou, un vieux Café agonise en même temps que ses danseuses murales...
Pas de revue mensuelle sans apparition d'un animal hybride de Codex Urbanus. Cette fois-ci, il s'agit du fruit des amours incestueuses d'une tortue et d'un cloporte!
Cet animal a perdu son nom sous les graffitis de la rue Poulbot!
Emilla est bien chez elle, non loin de la rue où vécut Nadja, aimée de Breton. Les oiseaux, la chouette chevêche, les requins l'accompagnent, elle qui s'est parée d'un collier de saucisses! Drôle et poétique, le collage se dégrade et pour une fois ce sont les requins qui sont mangés en premier!
Je ne connais pas le nom de l'auteur de ces "fresques" collées au pied de la Butte, dans le Montmartre encore un peu populaire. Des visages du monde nous regardent au-dessus de scènes de migrants confrontés aux barbelés, aux naufrages...
Il n'y a que les murs pour leur dire "Bienvenue". Il est vrai qu'on ne peut faire de collages sur les cœurs!
Rue Garreau...
Oré et le serpent Quetzacoatl... Place du Calvaire.
Bonne journée de la rue Audran!
Narvaloconnection rue Planquette et passage des Abbesses
Pour terminer en beauté, il faut descendre la rue de Clignancourt et aller à la rencontre d'un mobile de Charlotte Castanier....
Cerf volant, arc en ciel, monstres de papier...
Ou comment une artiste-poète donne à la rue triste un air de fête et d'enfance
A suivre...
Liens pour le street art à Montmartre
Street art (1) 2016 Montmartre
Street (III) art janvier 2017 à Montmartre
Ce n'est pas la rue la plus prestigieuse de Montmartre. Bien des autochtones ne sauraient la situer!
Elle ne descend que sur 70 mètres de la rue Ravignan à la rue Durantin, à deux pas du Montmartre touristique, du Bateau Lavoir et des Abbesses.
Son nom lui vient, comme si souvent hélas, du propriétaire des terrains lotis dans la deuxième moitié du XIXème siècle... Monsieur Garreau.
Je me suis interrogé sur la possibilité que ce sieur Garreau ait pu être également graveur, dans un quartier ou plusieurs rues (Audran, Drevet) rendent hommage à cette profession.
Il existe en effet un Garreau sans prénom qui a réalisé plusieurs gravures au milieu du XIXème siècle.
C'est une hypothèse qui reste discutable bien sûr. Peut-être le sieur Garreau était-il à la fois propriétaire et graveur! Ou sans doute n'était-il, hélas, que propriétaire!
Toujours est-il que la petite rue compte quelques immeubles modestes qui correspondent à l'habitat du vieux village dans les années qui suivirent son annexion (1860).
Commençons par le commencement avec le 1.
Il y eut à cet endroit un établissement connu sous le nom de bar Emile où se réunissaient à l'occasion quelques peintres et écrivains.
Paul Fort, Juan Gris, Metzinger et quelques cubistes aimaient s'y retrouver. Il paraît que c'est autour d'une table commune que Modigliani et Dufy (qui pourtant avait flirté avec le cubisme) se lancèrent dans une provocante diatribe contre ce mouvement pictural, à deux pas de la Mecque où officiait Picasso, le Bateau lavoir!
Le bar Emile a été remplacé au début du XXème siècle par une boulangerie-pâtisserie.
La jolie femme qui vendait les miches et les bâtards eut l'heur d'attirer le regard connaisseur d'Apollinaire qui lui écrivit en ces termes :
"Boulangère de la rue Garreau
Vos tétins sont des bigarreaux"
La belle boulangère n'est plus de ce monde ni sa boulangerie dont le décor fut saccagé. Aujourd'hui c'est une pâtisserie de luxe ouverte par un chef-pâtissier de renom qui y a aussi son atelier.
Mais que pourrait écrire Apollinaire à son sujet?
Au 1 bis dans le même immeuble, une vieille boutique de luthier a cédé la place à l'artisanat japonais.
Elle porte le nom du chat japonais porte bonheur, le Manekineko. "Le chat qui vous invite".
Côté pair, il y eut un café qui donnait sur la place. Le 2 est aujourd'hui une entrée modeste, commune à plusieurs immeubles jadis dissociés.
Son voisin est le seul qui dans la rue porte quelques ornements. Il s'agit de macarons style XVIIIème (siècle) au-dessus des fenêtres.
Ce n'est pas le cas du 6, important bâtiment sans grâce ni imagination bâti en 1979...
Revenons côté impair avec le 3 dont il n'y a rien à dire sinon qu'il est parfois orné de pochoirs ou de tags vite effacés. Ce qui explique pourquoi il est si triste
Le 7 avec son faux décor de briques se hausse du col mais sa porte d'entrée ne saurait dissimuler ses modestes origines.
Pas de souci, dans ce quartier, tout m2 vaut de l'or !
Le 9 est le dernier immeuble côté impair numéroté rue Garreau..Les deux derniers ont leur entrée rue Durantin.
Ils correspondent aux 16 et 18 de la rue Durantin
Cette photo montre l'immeuble à pan coupé dont la proue passe entre les rues Durantin (à droite) et Garreau (à gauche)....
Revenons une dernière fois côté pair!
Le 8 est typique du Montmartre qui tangue et qui bouge! Dans ce secteur les anciennes carrières jouent des tours et malgré les consolidations, certains immeubles ont la bougeotte. La porte du 8 en est un bel exemple.
D'un côté officie un coiffeur Bio, ce qui est naturel dans un quartier bio bio, et de l'autre un grand chef japonais, Eiichi Edakuni qui est paraît-il célèbre au pays du Soleil Levant.
Guilo Guilo est le nom du restaurant où la table fait le tour des installations de cuisine, si bien qu'on peut voir tous les gestes du chef et apprécier sa dextérité et l'art de ses préparations. Mais il faut accepter les règles du jeu, accepter ce qu'on vous sert selon le jour et l'humeur et prendre pour de la classe et du raffinement une certaine froideur et une attente qui demande de la zénitude.
Le dernier numéro est le 10. Il est aujourd'hui occupé par un restaurant sympathique et chaleureux, "La Part des Anges".
Un document de 1905 me rend perplexe. Il y aurait eu à cette adresse un bar, connu sous le nom de "Maison Raulhac". On voit sur la photo un groupe d'enfants droit venus d'une école voisine sous la houlette de leur maîtresse
On a l'impression que le bar est situé en début de rue, comme l'immeuble côté impair. et qu'il n'a pas de voisin. Le dictionnaire des rues de Paris le situe bien au 10, ce que je fais respectueusement mais avec circonspection!
Je peux, grâce à Pierre, Montmartrois perspicace, rétablir la vérité! Le bar, mal situé par la légende de la photo était en réalité 5 Passage des Abbesses, là où s'élève aujourd'hui une maison particulière.
Voilà! Nous sommes vite passés rue Garreau où les Montmartrois célèbres n'ont pas laissé beaucoup de traces... et pourtant...
Du temps où il y avait encore une boulangerie au début de la rue, un autre poète qu'Apollinaire, bien plus tard, y est venu quelques fois acheter son pain...
Boulangère de la rue Garreau
Te souviens-tu de Nougaro?
Photos de février, un mois "noir" comme on dit en Bretagne.
Ciel souvent gris, pavés souvent mouillés, quelques rayons de soleil tout à coup, lumière féérique sur les toits...
Quartier de rencontres, croisement de tous les chemins du monde, Montmartre est riche de ses visiteurs comme de ses habitants...
Comme dans tous les quartiers touristiques, les mendiants sont nombreux. De plus en plus nombreux. Il y a ceux qui s'installent sur les trottoirs. Des familles entières parfois.
Quelle histoire est la leur? Quelle misère les a poussés là?
Il y a ceux qui tentent d'apitoyer avec des chiots de contrebande qu'ils espèrent vendre. Il y a les fausses sourdes-muettes et leurs fausses pétitions ...
Il y a le coup de dés du hasard qui nous a fait naître d'un côté ou de l'autre...
21 février. Mur des "Je t'aime" square Jehan-Rictus. Les joyeuses touristes dévoreuses de baguettes!
Pour la dernière photo, une infidélité à Montmartre! Nous sommes place de la Concorde, sur la statue de Strasbourg, sévère et hautaine, une petite mouette s'est perchée.
Elle regarde dans la même direction, curieuse et prête à s'envoler vers la Butte!
Paris à croquer :
Notre-Dame, l'Arc de Triomphe, la tour Eiffel en chocolat... Tout est possible à Montmartre!
Rue de Steinkerque, sur le chemin qui draine des milliers de touristes, Une boutique-musée invite à la visite...
Larnicol, spécialiste des kouignettes, version miniature du célèbre kouign aman, propose aussi ses chocolats en même temps qu'il expose sous vitrine ses créations artisanales...
Il a été nommé meilleur ouvrier de France et, fort de ce titre prestigieux, s'est lancé dans l'aventure commerciale en installant dans les lieux touristiques des boutiques alléchantes avec ses chocolats en libre service (attirants d'aspect et quelconques de goût!)
Avant de visiter le musée Larnicol, je vous conseillerai si vous voulez manger de bons chocolats, délicats, inventifs, symphoniques d'aller une centaine de mètres plus loin, face au funiculaire et d'entrer chez Christophe Roussel. Une merveille! De quoi damner un saint, de quoi rendre inévitable et voluptueux le péché de gourmandise!
Revenons chez Larnicol où une chimère, descendue des tours de la cathédrale, monte la garde. Il y a fort à parier qu'elle ne saurait cracher de l'huile bouillante sur d'éventuels assaillants.
Notre-Dame protégée des curieux et des gourmands par une vitrine, est orientée vers la rue et les touristes...
Elle est l'œuvre de Jérémy Mazé qui y a consacré 210 heures de travail (un peu moins que les bâtisseurs de la vraie cathédrale!) La maquette est haute de 110cm, longue de140 et large de 51...
A quelques mètres de là, exilé dans un coin, l'Arc de Triomphe fait grise mine (le chocolat en vieillissant change de couleur).
La Marseillaise de Rude...
Un dernier monument, celui qui symbolise Paris et qui faillit être détruit après l'exposition de 1900 tant il faisait hurler les gens de goût (comme plus tard le Musée Pompidou) se dresse comme il peut sur ses pieds friables...
Larnicol n'oublie pas qu'il est breton et donc marin! Il expose des voiliers et un bâtiment célèbre, le Bellérophon.
Peut-être le navire a t-il été choisi pour plaire aux touristes de la perfide Albion puisqu'il infligea de grosses pertes à la flotte française et c'est à son bord que dut aller Napoléon vaincu pour se rendre...
N'oublions pas la Vénus de Milo dont les bras ont déjà été grignotés et qui tente en vain de ressembler à son original de marbre...
Mais... mais... il manque un sacré monument dans ce musée!
Il faut sortir de la boutique et regarder en haut de la rue...
Il est bien là...
Tout en chocolat blanc!