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Montmartre secret

Montmartre secret

Pour les Amoureux de Montmartre sans oublier les voyages lointains, l'île d'Oléron, les chats de tous les jours. Pour les amis inconnus et les poètes.

Résultat pour “catherine de la rochefoucaud

Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Peintres.Artistes.Clébrités, #MONTMARTRE. Rues et places.
La belle façade du 29

La belle façade du 29

Le 32

Le 32

     Nous reprenons notre visite de la rue Catherine de la Rochefoucauld avec le 32 où mourut en 1889, dans l'apparttement de sa soeur, Olivier Metra. Il fut l'un des compositeurs les plus populaires de son temps et ses valses étaient jouées dans tous les bals à la mode, notamment la célèbre valse des Roses, évoquée par Proust dans "Du côté de chez Swann".

 

    Olivier Métra dirigea de nombreux bals : le bal Mabille, celui de l'Opéra Comique, des Folies Bergères et enfin de l'Opéra de Paris. 

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

 Le 33 est une des nombreuses adresses où Renoir a eu son atelier. L'immeuble fait l'angle avec la rue La Bruyère et c'est au 26 de cette dernière que la plaque commémorative a été apposée

 

Jean Renoir lisant

Jean Renoir lisant

     Nombreuses sont les toiles peintes pendant cette période de presque 5 ans. Parmi elles plusieurs représentent son fils Jean.... 

                                                                Le Pierrot blanc 

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

    Le 37 est d'une laideur affligeante. Il s'est élevé à l'emplacement d'un vieil immeuble envoyé ad patres par les promoteurs et qui avait abrité dans un hangar sur cour le dernier cabaret créé par Maxime Lisbonne : le Casino des Contributions directes!

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     Le "colonel" Maxime Lisbonne (1839-1905) est un des personnages flamboyants de la Commune. Blessé sur la barricade de la rue Amelot pendant la Semaine Sanglante, il est amputé d'une jambe. Ce qui n'empêche pas les Versaillais de le torturer et de le condamner à Mort. La peine sera commuée en déportation et c'est à son retour en 1880 que Lisbonne se lance dans une vie active et engagée, dans le théâtre, le journalisme et la création de plusieurs cabarets, parmi lesquels "la Taverne du Bagne", "le Casino des concierges" ou "les Frites Révolutionnaires". 

Le Casino des Contributions directes sera son dernier cabaret et il ne lui apportera pas la fortune! Ruiné, Maxime Lisbonne se retirera à la Ferté Allais où il tiendra un débit de tabac.

"Le citoyen Maxime Lisbonne, directeur du Casino des concierges, se rend dare-dare à l'Elysée pour se faire conférer par le Président, le Grand-Cordon-S'il-Vous-Plaît." (Caricature de Léandre)

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.
Le 47

Le 47

Le 49

Le 49

     Le 49, le café Matisse, bien tristounet en cette période de confinement, fut le café Laroche, abréviation de La Rochefoucauld, fréquenté par de nombreux peintres académiques prompts à dénigrer les nouvelles écoles. Henner ou Cormon en faisaient partie, comme d'autres de l'école de Barbizon (Harpignies).

 Parfois quelques écrivains comme les Goncourt ou Maupassant s'y trouvaient à d'autres tables.

C'est encore en cet endroit que les peintres rencontraient leurs modèles parmi lesquels Ellen André tant appréciée de Manet ou Renoir.

Les Goncourt bien qu'ils n'aient pas dédaigné y passer quelques moments en observateurs, se moquèrent de ce "petit mauvais lieu fort bête fréquenté par des gens qui sont aux Lettres ce que sont les courtiers d'un journal au journal." Parmi ces courtiers  il n'y avait pas moins que Baudelaire, Henri Murger ou Aurélien Scholl! 

Le 58

Le 58

   Au 58, le photographe Robert Jefferson Bingham (1824-1870) ouvrit son studio à son arrivée à Paris. Il fit de nombreuses photos des expositions universelles de 1851 et 1855 ainsi que des artistes de son temps. 

                                                                    Gérôme 

                           

                                                                     Cabanel

Le 62

Le 62

    Au 62 nous rencontrons un homme dont le nom, oralement peut prêter à confusion :  Louis L'épine. Il ne s'agit pas du fameux préfet de police qui créa la Brigade Criminelle et le fameux concours Lépine....

 

 Non, notre homme est Louis L'Epine (n'en déplaise à certains sites comme Paris Révolutionnaire), sculpteur de son état. Il est mentionné pour avoir produit des portraits en médaillon mais il n'a pas laissé d'oeuvres qui seraient suceptibles de lui assurer une miette d'éternité artistique. Même ces fameux médaillons sont quasi impossibles à dénicher. Pourtant celui qu'il fit d'Alfred Meyer, vétéran de la 1ère guerre et futur dignitaire du Parti Nazi devrait bien subsister quelque part entre Mein Kampf et les films de Lenny Riefenstahl! Je n'ai trouvé qu'une statuette de Joseph Osbach qui fut son maître... 

Le 64. Premier immeuble à droite.

Le 64. Premier immeuble à droite.

     Je mentionne le 64 parce qu'il est cité parfois (Paris révolutionnaire) pour avoir abrité, comme son collègue du 33, un des nombreux ateliers d'Auguste Renoir sans doute avant 1875. Il y serait resté peu de temps, si peu qu'aucune plaque commémorative ne viendra signaler son passage à cette adresse.

Dernière partie de la rue et rencontre avec la rue Pigalle. A droite le dernier immeuble le 66.

Dernière partie de la rue et rencontre avec la rue Pigalle. A droite le dernier immeuble le 66.

     Pas de doute en revanche pour le 66, dernier immeuble de la rue La Rochefoucauld.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     Un géant y a vécu à son retour d'exil : Victor Hugo. Nous sommes en 1871. Le poète va être frappé d'une terrible épreuve. Alors qu'il attend son fils Charles dans un café de Bordeaux, il voit arriver le fiacre et, à l'intérieur son fils mort. Charles avait été frappé d'apoplexie foudroyante.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     C'est peu après cet événement terrible que Victor Hugo vient habiter rue La Rochefoucauld. Il loue le premier étage de l'hôtel Rousseau, idéalement situé dans ce quartier où il connaît de nombreux peintres et écrivains.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     L'hôtel a été édifié par l'architecte Pierre Rousseau (1751-1829) pour lui-même. Habitant Paris, il désirait pouvoir se réfugier à la campagne, sur les pentes verdoyantes de Montmartre qui ne sera annexé à Paris que bien des années après sa mort.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

   L'architecte est connu pour quelques réalisations remarquables dont la moindre n'est certes pas l'hôtel de Salm, Palais de la légion d'honneur, chef d'oeuvre d'architecture de la fin du XVIIIème.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

    Plusieurs peintres auront leur atelier dans l'hôtel Rousseau. François Edouard Picot (1786-1868), peintre néo classique y vécut et y travailla. Il décora de fresques quelques églises et palais (Saint-Vincent de Paul, Saint Denys du Saint Sacrement, Versailles, le Louvre, le Luxembourg).

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     Après 1830, c'est Isabey qui occupa les lieux. Eugène Isabey (1803-1886) est le fils du célèbre miniaturiste Jean-Baptiste Isabey très apprécié sous l'Empire. On peut le classer parmi les romantiques tant il est attiré par les scènes de tempêtes, de ciels tourmentés, de naufrages dans une touche influencée par Delacroix.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

     Ce n'est pas un hasard s'il a pour élèves Boudin ou Jongkind et si dans ses dernières années, ayant abandonné l'huile pour l'aquarelle, il est avant-coureur de l'impressionnisme. On considère qu'il "découvrit" le site d'Etretat qui allait devenir un lieu chéri de l'Impressionnisme.

 

    Revenons à Victor Hugo qui habita de 1871 à 1874 dans cet hôtel et qui s'y attela à l'écriture de deux de ses romans les plus impressionnants : "l'Année terrible" et "Quatrevingt-treize".  

55 rue Pigalle. Juliette Drouet.

55 rue Pigalle. Juliette Drouet.

Evidemment la fidèle Juliette Drouet l'avait suivi toujours amoureuse et toujours aimée contre vents et marées...

                                Elle habitait presque en face, 55 rue Pigalle.

Rue Catherine de La Rochefoucauld (2ème partie). Olivier Métra. Renoir. Maxime Lisbonne. Victor Hugo.

    La rue La Rochefoucauld s'arrête là, non loin de la place Pigalle qui connut les barricades de la Commune, à proximité de la Butte où Louise Michel enseigna. Victor Hugo admirait cette Louise Michel qu'il appelait "ma chère fille"  et avec laquelle il entreprit une correspondance suivie. 

 

                   J'aime que ces deux-là soient liés à notre quartier.

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Publié le par chriswac
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Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

     C'est le plus charmant hôtel de la rue qui en compte plusieurs. Il est harmonieux et ressemble à un château de contes de fées. C'est l'hôtel de la grande tragédienne du début du XIXème siècle : Mademoiselle Duchesnois (1777-1835).

 

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

     Quelle rue que cette rue de la Tour des Dames où vécurent tant de gloires du XIXème siècle et où, au 1, au 3 et au 9 vécurent trois des acteurs les plus fameux du Théâtre Français : Mademoiselle  Mars, Mademoiselle Duchesnois et Talma!

Et que dire, à quelques mètres de là, rue La Rochefoucaud de la maison, devenue musée, de Gustave Moreau, le peintre du rêve et du mystère?

 

Mademoiselle George (Baron Gérard)

Mademoiselle George (Baron Gérard)

Saint Saulve. Une rue porte son nom de tragédienne.

Saint Saulve. Une rue porte son nom de tragédienne.

     Catherine Joséphine Duchesnois est née en 1777 à Saint-Saulve près de Valenciennes où son père est aubergiste.

Elle occupe de petits empois de couturière et de servante avant de découvrir le théâtre en jouant dans une troupe locale. Elle a vingt ans et c'est le coup de foudre.

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

     Elle vient à Paris où elle suit les cours de Florence, un acteur de la comédie Française qui ne l'encourage pas car elle manque de charme, elle est hommasse et ingrate selon ses détracteurs.

Elle est cependant engagée à l'essai pour quelques mois à la Comédie Française.

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

    Et voilà qu'après des prestations tièdes et sans génie, elle interprète Phèdre et déclenche un tel enthousiasme que peu de temps après elle est engagée et devient sociétaire.

     Phèdre restera son rôle de prédilection et les spectateurs qui ont pu la voir en ont parlé avec des tremblements dans la voix! .... Et chaque fois que la pièce de Racine sera programmée, ce sera à guichets fermés!

Mademoiselle George.

Mademoiselle George.

     Les mauvaises langues ont prétendu que la promotion de Mademoiselle Duchesnois n'était pas due à son seul talent mais aussi à l'influence de Joséphine de Beauharnais qui, mécontente de la relation qu'avait nouée son empereur de mari avec une autre actrice de la Comédie Française, Mademoiselle George, avait tenu à lui donner une rivale de talent...

Mademoiselle George. Héliogravure d'après Gérard.

Mademoiselle George. Héliogravure d'après Gérard.

     D'autres mauvaises langues (espèce invasive) affirment que l'Impératrice eut à s'en mordre les doigts (modérément) car Mademoiselle Duchesnois ne laissa pas l'empereur  indifférent et eut avec lui deux ou trois rendez-vous galants.

     La rivalité entre les deux actrices qui avaient des partisans tapageurs (les Georgiens pour l'une, les Circassiens pour l'autre) donnait du piment aux représentations. 

     Mademoiselle George, belle et sensuelle possédait plus d'atouts que sa "collègue". Elle était soutenue par Napoléon qui la préférait malgré tout à la Duchesnois; elle était également soutenue par une actrice de talent, femme d'influence, Mademoiselle Raucourt, amoureuse de la diva. Mademoiselle Raucourt était une lesbienne qui ne craignait pas de vivre son homosexualité, librement. 

 

    Le départ de Mademoiselle George pour la Russie où elle connaîtra un succès extraordinaire,  va mettre fin aux hostilités et laisser la place libre à Mademoiselle Duchesnois qui règne pendant des années sur la scène du Théâtre Français

 

     Bien qu'elle soit curieuse de la littérature de son temps et reçoive dans son salon les plus célèbres écrivains, comme Victor Hugo, Mademoiselle Duchesnois n'est pas passionnée par le théâtre romantique. Elle crée quelques pièces de ses contemporains mais c'est toujours Racine qui lui procure ses plus grands succès.

 

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

     C'est en 1822, alors qu'elle a 45 ans qu'elle achète l'hôtel de la rue de la Tour des Dames. Ce petit château original a été construit en 1820 par un spéculateur notoire, le receveur Lapeyrière. Il est l'œuvre de l'architecte Auguste Constantin et il est considéré comme une des plus belles réalisations de l'architecture de la Restauration.

L'architecte Auguste Constantin (Fragonard).

L'architecte Auguste Constantin (Fragonard).

     Auguste Constantin (1790-1842) est associé avec Lapeyrière au lotissement du quartier Saint-Georges. Elève de Percier (auteur avec Fontaine qui a sa rue non loin de là, de l'arc de triomphe du Carrousel) il est aussi l'architecte du 7 rue de la tour des Dames.

 

Facade sur jardin

Facade sur jardin

     L'hôtel est élégant et romantique avec sa façade sur jardin et son avant-corps qui rythme le bâtiment. Sur rue la réussite est évidente. La façade concave est précédée d'une cour en hémicycle, ce qui lui donne son allure de petit château romantique. 

 

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

Le portail est en pierres et prend l'allure d'un arc de triomphe miniature.

L'intérieur est richement décoré. Malheureusement l'hôtel ne se visite pas. Il appartient à des particuliers qui veillent sur lui jalousement. 

 

 

 

Plafond du salon.

Plafond du salon.

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.
Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

    Mademoiselle Duchesnois habite pendant une dizaine d'années dans cette maison qu'elle aime et où elle reçoit artistes et romanciers.

Sa vie sentimentale n'est pas marquée par de grands éclats bien qu'elle eût mis au monde trois enfants de géniteurs différents sans jamais éprouver la nécessité de se marier.

Les zouaves à Philippeville;

Les zouaves à Philippeville;

    Son premier garçon, Henri Raffin Duchesnois passe pour être le fruit d'un amour passager avec un homme aux mains caressantes, un harpiste talentueux. Mais quelques fins limiers en font le fils du général Savary, duc de Rovigo, qui le protégea quand il servit sous ses ordres en Algérie. Ce qui ne lui évita pas d'être attaqué par de vilains virus et de mourir en 1839 à Philippeville.

Bône. Aujourd'hui Annaba.

Bône. Aujourd'hui Annaba.

    Son deuxième garçon, Anatole Raffin Duchesnois a pour père le marquis Anatole de la Woëstrine et il est mort lui aussi en Algérie, à Bône (aujourd'hui Annaba) en 1850.

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

    Une fille enfin échappa grâce à son sexe à l'aventure algérienne. Elle s'appelait Rosamonde Joséphine Gélinet, son père, le commandant Gélinet l'ayant reconnue et aimée.

Buste de Joséphine Duchesnois

Buste de Joséphine Duchesnois

Avec le temps, va, tout s'en va... le talent aussi quelquefois...

Voici ce que dit Etienne de Lamothe Langon au sujet de la grande actrice :

" Ses qualités disparaissent et ses défauts augmentent. Ses forces qui s'épuisent, sa déclamation toute de l'ancienne école, sa haine pour la tragédie romantique nuisent à ses qualités."

 

En 1833, Mademoiselle Duchesnois quitte le théâtre.  Décision difficile car il est sa vie et sa respiration. Elle trouve quelque consolation dans la religion.  Mais comme la bougie qui s'éteint sur la scène, marquant la fin du dernier acte, elle s'éteint à son tour en 1835.

Elle est enterrée au père Lachaise.

 

Sa commune natale, Saint-Saulve éleva à sa mémoire un premier monument qui fut détruit par les Allemands en 1914.

 

Un deuxième monument le remplaça après la première guerre mais il fut à son tour détruit pour être fondu pendant l'occupation...

 

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

     Il n'y eut pas de troisième monument et il n'y en aura sans doute jamais. Il ne nous reste que l'hôtel de la tour des Dames où, certains soirs, le passant romantique, entend une voix douce et forte à la fois dire des vers de Racine....

... les plus beaux vers de notre langue

...Les vers que mademoiselle Duchesnois ne cesse de chanter  car comme chacun sait, la voix ne s'enterre pas....

Elle vole librement rue de la Tour des Dames où elle se mêle à celles de Talma et de Mademoiselle Mars....

Répétition avec Mademoiselle Duchesnois et Talma...

Répétition avec Mademoiselle Duchesnois et Talma...

Mademoiselle Duchesnois. Une tragédienne rue de la Tour des Dames.

"Est-ce un malheur si grand que de cesser de vivre?"

(Phèdre)

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Publié le par chriswac
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La rue d'Aumale vers la rue La Rochefoucaud

La rue d'Aumale vers la rue La Rochefoucaud

...C'est une rue qui ne se monte pas du col et qui sans faire d'histoire suit son petit bonhomme de chemin entre la rue Saint-Georges et la rue de La Rochefoucaud. elle est pourtant exceptionnelle car elle a gardé pour l'essentiel son aspect originel qui fait d'elle un musée architectural de la Restauration et de la Monarchie de Juillet.

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Elle est ouverte en 1846 et porte le nom d'un des fils de Louis-Philippe, Henri d'Orléans, duc d'Aumale (1822-1897).

 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Nous sommes dans la période de la colonisation de l'Algérie et le duc D'Aumale s'illustre (si on peut dire) en prenant en 1843 la Smala d'Abd El Kader. Il est considéré comme un héros qui mérite bien que la nouvelle rue porte son nom!

Le jour viendra peut-être où une "communauté" demandera qu'on débaptise la rue, comme si effacer un nom c'était effacer l'histoire avec ses ombres. 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

La rue commence au niveau de la rue Saint-Georges, au cœur du quartier de la Nouvelle Athènes.

Certains immeubles sont construits selon les goût de la Restauration (bien que nous soyons alors sous la Monarchie de Juillet), c'est à dire avec sobriété, peu de décoration mais un rythme régulier. Ils sont en pierre de taille, scandés par des bandeaux d'appui horizontaux.

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Nous sommes dans des années où l'urbanisation se développe avec des immeubles de rapport qui assurent de confortables revenus à la bourgeoisie triomphante. De grands programmes sont lancés dans plusieurs quartiers de Paris, Saint-Vincent de Paul, François 1er et Saint-Georges où se trouve notre rue...

Le 3.

Le 3.

Le 3 est aujourd'hui connu grâce au passage dans ses murs de Wagner, venu à Paris présenter son Tannhäuser.

 

A l'en croire, il n'a pas gardé un très bon souvenir de ce deuxième étage où il déménagea après avoir été chassé de la rue Newton par les travaux du Baron Haussmann!

"Je me suis donc mis à la recherche d'un autre logement et j'en trouvai un, misérable et lugubre, rue d'Aumale. Par un temps exécrable, il nous fallut déménager à la fin de l'automne. Fatigué par ces opérations et les répétitions, je fus finalement terrassé par une fièvre typhoïde."

 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Wagner travaille d'arrache-pied pour donner une version en français de son œuvre. Il y ajoute un ballet censé séduire les Parisiens. Mais c'est un fiasco! Sifflets, quolibets, cabale...

Il est vrai que cette cabale prend un tour politique et est menée par les anti-bonapartistes, saisissant l'occasion de s'opposer à Napoléon III qui a voulu que Wagner vienne à Paris et qui a donné l'ordre à l'Opéra de représenter son œuvre.

 

Après la troisième représentation, Wagner retire son œuvre et quitte Paris. Malgré la qualité de ses défenseurs (parmi lesquels Baudelaire, Mendès, Gounod) il ne reviendra pas et ce n'est que trente ans plus tard qu'un de ses opéras sera représenté sur la scène de l'Opéra (Lohengrin en 1891).

 

Le 6

Le 6

Le 6 a pour architecte Emile Godeboeuf (1809-1879) qui s'est illustré en concevant la mairie du XVIème arrondissement et l'église luthérienne de la Résurrection dans le XVème.

Le 8

Le 8

Le 10

Le 10

Les 8 et 10 viennent rompre l'harmonie des immeubles à l'architecture plus simple du début de la rue.  Ils sont spectaculaires et somptueux dans le plus pur style haussmannien. Ce style qui donne à Paris son unité et en fait une ville unique...

 

 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Leur architecte est Adrien Sibert et ils ont été construits en 1864, année de l'achèvement du lotissement de la rue.

 

Le 10 possède une remarquable cour en fer à cheval que l'on ne peut pas visiter, hélas. Paris est ainsi fait de trésors cachés derrières des façades hermétiques... 

Mais par chance, je suis repassé par la rue un jour où le portail était entrouvert et où des travaux étaient en cours...

 

J'ai pu admirer la cour aux colonnes corinthiennes, les anciennes remises pour les voitures et la fontaine-abreuvoir pour les chevaux...

 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.
La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.
La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.
La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.
La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Le 9

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.
La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Le 11

Le 12

Le 12

Au 12, un historien un peu oublié de nos jours a vécu des années avant d'y rendre l'âme. Il s'agit de François Mignet.

 

Sa grande œuvre est son "Histoire de la Révolution Française" qui se démarque des écrivains-philosophes en privilégiant la narration, aussi objective que possible. Son "Histoire" connaît un grand succès et vaut à son auteur l'admiration du poète Heinrich Heine. tous deux resteront amis et Mignet sera très atteint par la mort de Heine qu'il accompagne lors de son enterrement au cimetière de Montmartre.

 

Une autre amitié indéfectible est celle de Thiers dont l'hôtel somptueux et ses jardins jouxtent la rue d'Aumale. Hôtel qui sera brûlé pendant la Commune. On connaît le rôle que joua Thiers pendant ces jours terribles. Ce personnage ne fait pas partie de ceux que les Montmartrois gardent dans leur cœur!

 

Le 14 qui fait partie du même ensemble ouvre sur une cour classée où étaient construites des écuries autour d'une fontaine-abreuvoir. La cour ouvrait à l'arrière sur les jardins de Thiers, ce qui permettait à Mignet de prendre ce raccourci pour rencontrer son vieil ami!

 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.
Partie des anciens jardins de l'hötel de Thiers. (aujourd'hui square Alex Biscarre).

Partie des anciens jardins de l'hötel de Thiers. (aujourd'hui square Alex Biscarre).

     Dans cet immeuble a vécu une des créatrice de bijoux les plus célèbres de Paris, Suzanne Belperron. Son histoire est liée à celle de la joaillerie. Venue à Paris (elle habita d'abord rue Lamarck) elle travailla pour Jeanne Boivin, sœur de Poiret, avant de gagner la maison Herz et de "révolutionner le monde du bijou par ses sculptures à la main de pierres précieuses". (Vogue)

 

    Herz fut arrêté par la Gestapo et assassiné dans les camps. Suzanne devint résistante et risqua plus d'une fois sa vie. Après guerre, elle reprend son activité créatrice et travaille pour les stars d'Hollywood, pour les cours d'Europe ou pour les plus grands couturiers.

     Elle meurt en 1985.

 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Le 15 n'est pas très original avec sa façade Louis XIII de briques et de pierres. Il est dû à Pigny architecte qui l'a conçu pour son beau-frère, le peintre chic et snob de la haute bourgeoisie : Edouard Dubufe.

 

Gounod, Pigny et Dubufe

Gounod, Pigny et Dubufe

Notons au passage que ces deux beaux-frères en avaient un troisième, Charles Gounod! Les trois hommes avaient en effet jeté leur dévolu sur trois sœurs Zimmerman. Charles Gounod épousa Anna, Jean-Baptiste Pigny épousa Berthe, Edouard Dubufe épousa Juliette. Il y avait une quatrième sœur, Zéa, qui fut l'épouse de Pigache, un médecin de Napoléon III!

 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.
La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

     Dubufe avait tant de commandes qu'il ne parvenait pas à les honorer toutes! On faisait queue dans son atelier et toute famille en vue se devait de faire portraiturer la maîtresse de maison...

Zola, ami de Cézanne, parlait de sa peinture "aux effets de crème fouettée"!

     Les amateurs de théâtre auront l'occasion d'y goûter pendant les entractes dans la salle du foyer de la Comédie Française puisque le plafond est l'œuvre de Dubufe!

 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

     Un petit arrêt devant le 19, immeuble à pan coupé richement sculpté, dont une partie donne sur la rue Taitbout. Il date de 1854 et les sculptures sont l'œuvre de Joussot. 

 

Il servit de siège à une des premières compagnies d'assurance, le groupe Prévoir créé en 1910, qui devint en 1923 Le Devoir...

 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Le 22

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.
La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.
La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Le 23

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

     Le 24 est un bel immeuble post haussmannien (1896) qui écrase un peu ses voisins. Son architecte est Ch. Michel.

 

    C'est ici, au deuxième étage que passa plusieurs années de son enfance et son adolescence une chanteuse qui illustra la période Yéyé mais qui dès ses débuts eut une image à la fois romantique et moderne. Il s'agit de Françoise Hardy dont l'étoile n'a jamais pâli et qui les années passant s'est révélée écrivaine attentive et profonde.

Elle a 16 ans quand elle suit les cours du Petit Conservatoire....

 

Elle a voulu revoir l'appartement où elle vécut avec sa mère et sa sœur. Elle écrit à ce propos :

"Rien n'avait changé. Je me suis arrêtée à la porte de notre ancien appartement. Il y avait du bruit. Je n'ai pas osé frapper."

 

Peut-être pensa t-elle alors à une de ses chansons "La maison où j'ai grandi".

(...) Quand j'ai quitté ce coin de mon enfance

Je savais déjà que j'y laissais mon cœur.

(...)

Le temps a passé et me revoilà

Cherchant en vain la maison que j'aimais..."

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Une plaque rappelle qu'au même 24 vécut Joseph Limon, un jeune homme, arrêté parce que résistant et déporté au camp d'Hersbrück en Bavière, où il mourut.

Savait-il que bien des générations avant lui, un autre Joseph Limon, âgé comme lui de 24 ans, fut fauché sur le champ de bataille de Waterloo?

Mémorail du crématorium d'Hersbrück

Mémorail du crématorium d'Hersbrück

Le camp d'Hersbrück fonctionna moins d'un an mais plus de 4000 déportés y moururent...

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.
La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Le 26 est représentatif de cette rue dont il est l'un des premiers qui ait été édifié (1849). Il date de Louis-Philippe et il s'orne d'un riche décor néo Renaissance.

 

La rue d'Aumale. Dubufe. Wagner. Françoise Hardy.

Le 27

     Toute la rue pourrait être classée tant elle est harmonieuse dans son unité qui conjugue pourtant plusieurs styles.

   Elle est un bel exemple de la vitalité architecturale de Paris qui au XIXème siècle devint la capitale artistique de l'Occident!

 Et cela malgré la "crème fouettée" d'Edouard Dubufe!

 

 

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Publié le par chriswac
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Byblis changée en source. Hu

Byblis changée en source. Hu

     Ce peintre alsacien fait partie de l'histoire montmartroise puisque pendant des années c'est à Pigalle qu'il travailla, au 11, aujourd'hui disparu, sur cette place où tant d'artistes vécurent.

C'est rue La Bruyère qu'il mourut et c'est au cimetière de Montmartre qu'il repose.

                            Atelier de Jean-Jacques henner, 11 place Pigalle

     Nous l'avons déjà rencontré, loin de la Butte, au musée Fabre de Montpellier avec une de ses plus belles oeuvres, "le bon samaritain".

 

   Un chef d'oeuvre qui ne représente qu'un aspect de l'art et de l'originalité de Jean-Jacques Henner (1829-1905).

Autoportrait (1866. Huile sur toile)

Autoportrait (1866. Huile sur toile)

    S'il ne fallait retenir que quelques éléments de sa vie féconde, il faudrait bien sûr parler de son séjour en Italie après l'obtention du Prix de Rome en 1858 pour sa toile "Adam et Eve trouvant le corps d'Abel".

 

     Comme tout artiste, il est fasciné par l'Italie et passe des heures dans les musées à reproduire les oeuvres des peintres qu'il admire. Il a le temps pendant son séjour de 5 années de parcourir le pays. La dernière année ce sont Titien et Corrège qui l'attirent.

                                               La femme au miroir (Titien)

     Certains verront dans l'influence de Titien le goût de Henner pour les femmes rousses si présentes dans son oeuvre.

                                                 Le Corrège (Noli me tangere)

Du Corrège il retiendra le contour adouci, comme nimbé, des corps. On le retrouvera dans ses toiles avec ce savant "fumato" qui leur donne un aspect onirique. 

Jean-Jacques Henner. Musée Henner.

    Henner est bouleversé par la chute de l'Empire qui entraîne la perte de la région qu'il aime plus que toutes, l'Alsace. Il peint alors une toile qui devient célèbre et même iconique : l'Alsace, elle attend attend.

Jean-Jacques Henner. Musée Henner.

    Une jeune alsacienne en deuil porte sur sa coiffe la cocarde tricolore. L'oeuvre devient vite populaire et assure à son auteur la gloire!

     

                                 Alsacienne tricotant (1871. Huile sur toile)

     Henner ne manquera pas de peindre de jeunes alsaciennes parmi lesquelles sa nièce Eugénie à laquelle il était très attaché.

Eugénie Henner en alsacienne.

Eugénie Henner en alsacienne.

Il reçoit de nombreuses commandes et ses femmes nues à la rousseur incandescente rencontrent un grand succès.

Les Naïades (1861. Peint pour la salle à manger des Soyer, 43 fbg Saint-Honoré)

Succès tel qu'il donne parfois dans la facilité et reproduit les mêmes toiles.

                 Femme nue couchée dans une fourrure (1892. Huile sur bois)

Aujourd'hui ces "rousseurs" bien que remarquables nuisent à son oeuvre en faisant oublier ou négliger les autres facettes de son talent.

                                            Femme au voile rouge (1870)

                                                  Judith (1887. Huile sur carton)

     Pourtant nous pouvons admirer avec ces toiles un art qui, sans adhérer aux mouvements picturaux de son temps, est tout à fait moderne. Gustave Moreau n'est pas loin, ni le symbolisme. Déjà la touche picturale se fait plus audacieuse, peu soucieuse de réalisme. N'oublions pas que Henner reste proche de ses contemporains et qu'il admire Manet qu'il impose à un jury du Salon.   

                           Mlle Dodey (1893)

Mlle Dodey (1893)

                         La Vérité (Pour la Sorbonne)

La Vérité (Pour la Sorbonne)

     Lorsqu'il faut illustrer Zola, disant à propos de l'affaire Dreyfus "La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera", c'est encore une femme rousse qui incarne l'allégorie de ce credo.

 

Le peintre ne manque pas de recevoir également des commandes de tableaux religieux, comme nous l'avons vu avec le Bon Samaritain du musée Fabre.

                             Le Christ au tombeau (1884)

Le Christ au tombeau (1884)

     Le paysage disparaît ou ne se laisse qu'à peine deviner sur un fond uni.

La série des Saint-Sébastien au corps androgyne montre à l'évidence la parenté avec Gustave Moreau, même si à l'inverse de ce dernier Henner ne se soucie pas de décor et d'ornementations.

 

Jean-Jacques Henner. Musée Henner.

Henner a également peint des paysages.

Route de Galfingen avec le vieux cerisier et la croix. (1876)

Route de Galfingen avec le vieux cerisier et la croix. (1876)

    Ils sont à peine esquissés et annoncent l'impressionnisme et les touches picturales peu soucieuses de précision réaliste.

                                     Paysage d'Alsace (1890)

     Il serait injuste de ne pas mentionner l'engagement féministe de Henner qui faisait partie de ceux, trop rares à l'époque, qui ne comprenaient pas que l'école des Beaux Arts pût être interdite aux femmes. Il créa avec Carolus Duran "l'atelier des dames" où il eut pour élèves bien des artistes de talent.

 

Louise Abbéma que nous avons rencontrée sur ce blog est l'une d'elles et non la moindre! 

Les repasseuses (Marie Petiet)

Les repasseuses (Marie Petiet)

Citons encore Marie Petiet 

                              Madame Silvestre et ses enfants (Joséphine Houssaye)

Joséphine Houssaye

Juana Romani (qui fut aussi son modèle)

                                            His first offence (Dorothy Tennant)

ou Doroty Tennant.

   Comme pour Gustave Moreau rue La Rochefoucaud, la rencontre du peintre et de ses oeuvres se fait dans un hôtel particulier.

Mais contrairement à Moreau qui avait pour demeure son propre hôtel devenu musée, Henner n'a jamais vécu avenue de Villiers.

Jean-Jacques Henner. Musée Henner.

   C'est un autre artiste, neveu de Gounod, Guillaume Dubufe (1853-1909) qui, enrichi par de nombreuses commandes, put l'acquérir.

                                          Hôtel de Sarah bernhardt

L'hôtel a été construit en 1840 par un architecte-peintre-décorateur de grand talent, Félix Escalier, qui réalisa également, entre autres, celui de Sarah Bernhardt rue Fortuny.

Hall et jardin d'hiver

Hall et jardin d'hiver

Jean-Jacques Henner. Musée Henner.

La visite dans cette maison qui semble toujours habitée est un plaisir...

Dans l'atelier inondé de lumière qui restitue l'original, le visiteur a l'impression que le peintre va pousser la porte et s'asseoir devant son chevalet. 

Jean-Jacques Henner. Musée Henner.

Je ne résiste pas au plaisir de terminer cette visite avec le mimétisme "gardienne-statue" dans une des salles du musée!

 

Liens:

Artistes, peintres, célébrités de Montmartre.

Peintres et oeuvres étudiées

                                Le lévite d'Ephraïm et sa femme morte (1895)

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Publié le par chriswac
Publié dans : #MONTMARTRE Cimetière.
 
 
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                         Tombe de Fred Chichin. Cimetière Montmartre, 12ème division. Avenue Travot.
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      Avant que ne soit posée la pierre lourde et blonde et la stèle gravée, la tombe de fred Chichin n'était couverte que de ce léger ciment. Léger... facile à briser, facile à franchir...
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Des amis avaient posé quelques fleurs, quelques bougies, quelques mots d'au revoir et une guitare :
"Quelques vents lunaires t'ont emporté gratter sur une étoile".

Alors nul doute qu'il y est allé, Fred, sur son étoile. Nul doute qu'il y gratte et qu'il se penche pour éclairer de son sourire le chemin de Catherine et Thomas...
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Alors quand le lourd monument de pierre a été posé plus tard sur la tombe, il n'a pas pesé sur lui, parce qu'il n'y était plus!
Et parce qu'il est musicien Fred Chichin...
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...Et la musique ne s'enterre pas!  Pas plus que l'amour! 
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Mahler
 
 "C'est ton visage et puis tes mains
Et puis ton torse sur le mien
Doucement dans mon dos tu viens
Et tu me tiens
 
Oh tu me calmes
Par trop de pleurs de larmes
Et je te sens serein
Quand je sèche
Les miens
 
Ta chère odeur a disparu
Bien que mon âme ait retenu
Bien que mon âme ait ton parfum
Et tu me tiens
 
Si tu n'étais pas mort
Je serais avec toi
On marcherait dehors
Et puis
On rentrerait
 
Si tu étais vivant
On serait bien ensemble
On irait de l'avant
C'est beau comme on s'aimerait
 
Au fond de moi oui c'est bien toi
Encore toi
Qui me fait rire là
Ton regard est dedans mes yeux
Oui c'est ta flamme
Et je suis deux
Deux..."
 
Paroles de "Mahler" de Catherine Ringer.
 
Liens : Cimetière Montmartre.
 

Visite à Fred, le 5 février 2015. La guitare peu à peu se dégrade... Une étoile d'ardoise porte le nom des Rita Mitsouko....

Et, un petit écran s'allume et s'éteint sur la pierre tombale. Il porte le nom de Frédéric et il bat comme un coeur vivant.

Fred Chichin. Tombe. Cimetière Montmartre.
Fred Chichin. Tombe. Cimetière Montmartre.
Fred Chichin. Tombe. Cimetière Montmartre.
Fred Chichin. Tombe. Cimetière Montmartre.
Le nom de Frédéric comme un coeur qui bat....
Le nom de Frédéric comme un coeur qui bat....
Le nom de Frédéric comme un coeur qui bat....

Le nom de Frédéric comme un coeur qui bat....

Un petit signe de Fred....

Nicole, ma femme est assise dans le métro ligne 4. Elle lève les yeux sur sa voisine au moment où elle se lève. C'est Catherine Ringer!

Nicole veut lui dire quelques mots mais elle est si émue qu'elle prononce : "Je vous aime"

Catherine est déjà descendue, station Châtelet. Elle se retourne et au moment où les portes se referment, elle envoie à Nicole un baiser qu'elle souffle sur sa main.

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La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Carherine (30 décembre 2014)

La Mère Carherine (30 décembre 2014)

La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.

" La mère Catherine" est une légende et une réalité.

Le restaurant existe bel et bien depuis 1793 (une année de sinistre mémoire!) mais autour de lui sont venues se greffer des histoires à la montmartroise, faites d'exagération ou d'invention pure et simple.

Montmartre et Marseille auraient-ils des points communs?

Soleil des derniers jours de 2014 à la terrasse de la Mère Catherine

Soleil des derniers jours de 2014 à la terrasse de la Mère Catherine

Revenons aux origines et au n°6 de la Place du Tertre (en réalité rue Norvins qui forme le côté nord de la place).

Avant la Révolution, c'était la rue Trainée, parfois appelé Trenette, allusion à la façon dont on chassait le loup qui au début du XIXème siècle s'aventurait encore sur la Butte.

On traînait sur le sol une charogne que l'on déposait dans un piège. Maître loup par l'odeur alléché suivait la piste et se faisait prendre. La méthode a été abandonnée trop tôt. Elle aurait été fort utile pour piéger les promoteurs qui firent main basse sur Montmartre. Il aurait suffi de traîner sur le sol une bonne liasse de billets de banque.

Jacques Maillet de Montbreton de Norvins (Ingres)

Jacques Maillet de Montbreton de Norvins (Ingres)

En 1868 la rue reçut le nom de l'illustrissime jacques Maillet de Montbreton de Norvins (1768-1854) connu pour avoir écrit une Histoire de Napoléon 1er. C'était une manière comme une autre de rappeler au Napoléon n°2, surnommé par Hugo "le petit", qu'il n'arrivait pas à la cheville du 1er!

La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.

Les maisons où le restaurant s'est installé sont de vieilles demeures villageoises. Au XIVème siècle à l'époque où Montmartre était loin de Paris, il y avait à l'emplacement du n°6 un presbytère où vivait le curé de l'église voisine qui était placée sous la double protection de Saint-Pierre (partie abbatiale) et Saint-Denis (partie paroissiale).

La Révolution passant par là guillotina quelques abbesses, prit possession des bâtiments dont le presbytère qu'il vendit au plus offrant.

La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.

C'est ici qu'apparaît la fameuse mère Catherine. Nous sommes en 1793. Catherine Lamotte qui est alors trop jeune pour mériter le nom qui la rendra célèbre acquiert la maison vendue comme bien national. Elle la transforme en café puis en restaurant.

Elle a le temps de voir s'attabler un client célèbre devant lequel on se tient à carreaux. C'est Danton en personne qui rend visite à son ami Félix Desportes qui habite toujours Montmartre après en avoir été le 1er maire de 1790 à 1792 (en réalité il a succédé à Valeteau révoqué après trois jours!)

Ces amicales visites et ces moments passés chez la mère Catherine faillirent coûter la tête à Desportes lorsque Danton fut condamné pour traîtrise!

La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.

En 1814 après la défaite de Napoléon pendant la Bataille de Paris, les Alliés entrent dans la capitale et parmi eux les Cosaques grands amateurs de boissons fortes! Ils occupent la Butte et par la même occasion fréquentent le café de la mère Catherine. Une plaque apposée sur la façade du restaurant proclame haut et fort que c'est là que pressés d'être servis et resservis ils auraient crié de leur belle voix de basse : "Bistro" ce qui dans leur langage signifie "vite".

Le premier bistro de France serait donc né chez la mère Catherine!

Acceptons la légende même si l'apparition attestée du mot date de 1884! Même si les linguistes se disputent pour savoir si le mot vient du provençal "bistroquet" ou du poitevin "bistraud"...

Pour nous Montmartrois qui ne sommes pas à une légende près, le bistro est né chez nous et peu importe la triviale réalité!

La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.

Catherine Lamotte, bonne vivante qui aime plaisanter avec ses clients devient vite un personnage haut en couleurs (avant les peintres!) de la Butte. Elle n'hésite pas à boire (modérément) avec les habitués et elle devient naturellement "la mère" des amateurs de piquette.

En 1844, elle a alors 76 ans, elle meurt au combat sans abandonner ses troupes. En effet, alors que l'on est occupé à boire dans les salles du restaurant, elle transporte à la cave une pièce de vin qui la déséquilibre et lui passe sur le corps.

Vérité ou légende? C'est en tout cas ce que l'on dit à Montmartre depuis que la mère Catherine l'a quitté.

La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.

Le café-restaurant continua sa carrière malgré le rattachement de Montmartre à Paris (à moins que ce ne fût le contraire) et la perte de l'avantage de la détaxation.

Parmi les successeurs de Catherine Lamotte, on a retenu le nom de "Gros Guillaume". Il s'appelait Guillaume, il était gros et il était auréolé du prestige d'avoir été Garde National en 1870 (ne pas confondre avec Robert Guérin dit "Gros Guillaume", un des plus populaires acteurs français du XVIIème siècle).

Que les amis des animaux lui pardonnent d'avoir, pendant la disette qui suivit la Commune, fait disparaître de Montmartre tous les chiens, tous les chats, tous les rats et souris. Il paraît que sa gibelotte était fameuse et attirait les bourgeois des beaux quartiers!

La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.

Au début du XXème siècle le restaurant change de propriétaire. C'est Lemoine (un nom qui sied à un ancien presbytère) qui en prend la direction et gère le bureau de tabac attenant.

Il est connu pour avoir été le 2ème maire de la Commune libre de Montmartre fondée en 1920 par Dépaquit.

Il est aussi connu pour avoir installé dans son bistro un billard en bois, jeu qui était alors très populaire et qui servait d'annonce à la bonne Franquette rue Saint-Rustique.

Aux Billards en Bois (la Bonne Franquette)

Aux Billards en Bois (la Bonne Franquette)

Guillaume est surnommé le Père la Bille. Il est populaire sur la Butte où il assiste à toutes les festivités. Son surnom lui serait venu de son goût pour le fameux billard...

Hélas le billard ne suffit pas à faire marcher les affaires qui périclitent et à vendre une partie du restaurant, la grande salle, qui devient une boulangerie.

Le père La Bille!

Le père La Bille!

Pendant la guerre, Montmartre est apprécié des Allemands et des collabos. Ils apprécient cabarets et bistros sans oublier celui de la Mère Catherine!

Juin 1940. La Commune libre ne l'est plus.

Juin 1940. La Commune libre ne l'est plus.

L'établissement changera ensuite de patron. Albert Mériguet et Thérèse jusqu'en 1950 puis Jacques Mériguet jusqu'en 1960... Mais la grande époque est terminée pour Montmartre.

Ni Leprin ni Gen Paul ne sont là pour accrocher leurs toiles dans le bistro de la Mère Catherine, ni Utrillo pour le peindre, ni Léon Bloy pour s'y installer et y écrire.

Le restaurant accueille les touristes à l'heure où sur la place les barbouilleurs barbouillent. La cuisine y est moyenne et sans inventivité, l'accueil y est parfois revêche (les avis sont partagés et ma malheureuse expérience est peut-être accidentelle!)

Son principal atout reste le décor et l'emplacement...

Un Starbuck a ouvert ses portes à quelques mètres...

Souhaitons qu'aucun Père Macdo ne prenne un jour la place de la Mère Catherine!

La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.

....Un jour qui sait la Mère Catherine remontera de sa cave, se remettra aux fourneaux et offrira une tournée à tous les amoureux de Montmartre!

La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.
La Mère Catherine. Le plus vieux "bistro". Légende et réalité.

En l'attendant.... voici quelques toiles représentant le célèbre restaurant...

Utrillo

Utrillo

Utrillo

Utrillo

André Renoux

André Renoux

Utrillo

Utrillo

Gazi

Gazi

Renoux

Renoux

Monique Langlois

Monique Langlois

Monique Langlois

Monique Langlois

Jacqueline Remon

Jacqueline Remon

Jean Jacques Marie (voir lien ci-dessous)

Jean Jacques Marie (voir lien ci-dessous)

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Publié le par chriswac
Publié dans : #VOYAGES..., #Peintres

montpellier musée fabre 039

C'est une belle surprise que cette toile de Karl Lehmann, aérienne et musicale, avec son atmosphère apaisée et douce comme une peinture de Giotto.

Elle représente Sainte Catherine d'Alexandrie portée au tombeau par les anges.

Sainte Catherine est une vierge et martyre du IIIème siècle dont le culte s'est activé avec les croisades. On doute de son existence mais la légende fait d'elle une érudite chrétienne qui aurait choisi le mariage mystique avec le Christ et refusé les avances de l'empereur Maximien qui l'aurait alors livrée à ses tortionnaires.

montpellier musée fabre 056

Les anges de tête portent un fragment de la roue hérissée de piques avec laquelle elle aurait été martyrisée (la roue se serait brisée et les piques auraient crevé les yeux des bourreaux), la palme du martyr et la couronne des élus. 

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La sainte qui a la paleur de la mort est enveloppée dans un suaire, le visage aux longues paupières baissées, aux lèvres entrouvertes sur une dernière prière.

Son corps est transporté par les anges qui le déposeront sur un sommet proche du Mont Sinaï en Egypte où il sera retrouvé quelques siècles plus tard, intact, préservé des atteintes du temps. Les moines du monastère Ste-Catherine se feront alors les gardiens du sanctuaire. Ils le sont encore aujourd'hui.

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Un ange porte le corps qui ne pèse pas, une main sous la tête et l'autre sous les épaules.

Il y a dans cette scène une fluidité de nuage. La morte est portée par les anges comme un vaisseau par les vagues.

La force de cette représentation vient du contraste entre la mort, l'horizontalité du cadavre, et le mouvement qui est vie. Les anges transmettent au cadavre leur douceur et leur chaleur. Le plus proche, le visage penché vers la femme a le visage d'un amoureux, triste et tendre...

On pense au film de Malick, The Tree of Life, quand au bord du miroir de la mer où le ciel se reflète, ceux qui se sont aimés se retrouvent, légers, graves, et transfigurés...    

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Des musiciens accompagnent le cortège. Ils ressemblent aux anges de la Renaissance. Le joueur de luth lève ostensiblement les yeux au ciel tandis que ses voisins déroulent le long ruban de la partition qui, n'en doutons pas, est un choral de Bach!

Karl Lehmann (1814-1882) qui se fit naturaliser français sous le nom d'Henri Lehmann n'oublie pas qu'il a été à bonne école, celle d'Ingres. Son dessin à la fois précis et soyeux évoque son maître. Il est plus connu pour ses portraits et notamment celui de Liszt, dans lequel il a saisi la force et la fragilité du musicien.

Sa Sainte Catherine du musée Fabre est une de ses oeuvres les plus belles.

Elle est silence et musique

Elle est mouvement et immobilité

Elle est douleur et douceur

Elle est invitation à la rêverie comme l'est une migration de grands oiseaux dans le soleil couchant

 

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Liens Montpellier:

Jean Cousin. La Charité. Musée Fabre. Montpellier.

Les cariatides et les atlantes de Montpellier. (1)

Cariatides et atlantes de Montpellier (2)

Le Mikvé de Montpellier. Témoin juif du Moyen-Âge.

Trompe l'oeil. place Saint Roch. Montpellier

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (1)

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (2)

Alexandre Cabanel. L'ange déchu. Musée Fabre Montpellier.

Arc de Triomphe du Peyrou. Montpellier.

Cathédrale de Maguelone. Les vitraux. (1) extérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. Vitraux (2) Intérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. (3) Vitraux. Intérieur. Jaune. Robert Morris.

Jean jacques Henner. Le bon Samaritain. Musée Fabre Montpellier.


 

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Publié le par chriswac
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La cathédrale Saint-Pierre de Maguelone entre mer et marais, se souvient qu'elle fut une île. Elle est échouée aujourd'hui comme un grand vaisseau de pierres qui rêve de partance...

Et contre toute attente, elle voyage, depuis que les vitraux de Robert Morris (installés en mars 2002) permettent à la mer, au ciel et au soleil d'entrer sous ses voûtes sombres ...

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Ce qui surprend d'abord c'est que contrairement à la plupart des vitraux, ils vivent à l'extérieur de l'édifice comme à l'intérieur.

Quand vous arrivez au chevet, vous êtes surpris par ces reflets marins, ces ondes bleues qui se propagent...

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Comme un caillou jeté dans la mer, l'impact n'en finit pas de s'élargir, liquide et aérien...

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Ils reçoivent sur leur surface de verre la lumière du soleil et cependant, ils semblent être éclairés de l'intérieur...

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C'est du sanctuaire que semble monter en un mouvement toujours renouvelé, comme un chant grégorien, comme des litanies, une lumière qui s'irise et se prolonge...

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La Méditerranée est proche avec ses ondulations douces et ses reflets. Pourtant c'est la cathédrale qui semble en être la source, c'est d'elle que la mer vient vers nous, comme une marée immobile et toujours vivante...

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Plongeons à l'intérieur, franchissons la porte dont Saint Pierre tient les clés, tentons de percevoir de l'intérieur le rayonnement du mystère...

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LIENS: les vitraux de Maguelone.

Cathédrale de Maguelone. Vitraux (2) Intérieur. Bleu. Robert Morris.

Cathédrale de Maguelone. (3) Vitraux. Intérieur. Jaune. Robert Morris.

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Les 17 vitraux de Robert Morris ont été inaugurés le 16 mars 2002. Pour les aspects historiques, techniques et artistiques, je vous conseille la lecture du petit livre, en vente à l'accueil avec les textes de Catherine Grenier, collection création et Architecture (Ereme). On y trouve des renseignements intéressants et une analyse parfois "lumineuse". 


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Liens : Montpellier et région

Jean Cousin. La Charité. Musée Fabre. Montpellier.

Les cariatides et les atlantes de Montpellier. (1)

Cariatides et atlantes de Montpellier (2)

Alexandre Cabanel. L'ange déchu. Musée Fabre Montpellier.

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (1)

Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (2)

Arc de Triomphe du Peyrou. Montpellier.

Karl Lehmann. Sainte Catherine d'Alexandrie. Musée Fabre. Montpellier.

Le Mikvé de Montpellier. Témoin juif du Moyen-Âge.

Jean jacques Henner. Le bon Samaritain. Musée Fabre Montpellier.

 

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Publié le par chriswac
Au Cadet de Gascogne. Place du Tertre Montmartre.

          Avec "la Mère Catherine", c'est le restaurant le plus ostentatoire de la place du Tertre avec sa peinture rouge éclatant et ses lettres de même couleur. Il pourrait faire croire qu'il est là depuis 1789 et la première mairie du village.

   

                                         Le Cadet pendant le confinement.

     Il n'en est rien.... "le Cadet" a pris la place de commerces villageois rachetés un à un par des restaurants qui ont peu à peu fait le tour de la place (7 restaurants!) et qui, le site aidant, font avaler des additions rarement en adéquation avec ce qui est servi !

1904. Les commerces du village.

1904. Les commerces du village.

     Sur les plus anciennes photos, on voit dans la rue Norvins qui occupe un des côtés de la place, d'humbles maisons et d'humbles commerces d'avant la métamorphose du début du XIXème siècle.

 

      Tout commence avec une famille toujours connue sur la Butte, la famille Borde. Henri Borde père arrive avec sa femme en 1923 dans notre quartier. Enfin disons aux limites de notre quartier, rue Cyrano de Bergerac... Il y avait déjà du gascon dans l'air!

                                               Rue Cyrano de Bergerac

Au Cadet de Gascogne. Place du Tertre Montmartre.

     Un petit café est à vendre place du Tertre avec appartement au 1er étage. Henri Borde père l'achète et s'y installe avec armes et famille. C'est là que naît en en 1928 Henri Borde fils.

Au Cadet de Gascogne. Place du Tertre Montmartre.

    Ce fils est le cadet des garçons, ayant pour aîné Pascal (qui meurt à 5 ans) et pour soeurs Denise, jeanne et Irène. La famille étant originaire de Gascogne, le nom du restaurant était tout trouvé bien qu'en réalité le cadet de Gascogne selon la tradition eût été contraint de céder sa part d'un héritage modeste à son aîné avant de partir à l'aventure chercher fortune loin de sa famille.

Au Cadet de Gascogne. Place du Tertre Montmartre.

     Le restaurant va son petit bonhomme de carrière et voit peu à peu augmenter sa fréquentation avec le tourisme et le renom international de la Butte.

Au Cadet de Gascogne. Place du Tertre Montmartre.
Au Cadet de Gascogne. Place du Tertre Montmartre.

     En 1950 il s'agrandit en achetant une partie du "Singe qui lit", brocante, repère de peintres et de poètes, qui malgré cette amputation va survivre, entre le Cadet et la mère Catherine jusqu'à ce qu'en 2018, cette mère ogresse ne s'en empare et efface toute trace de ce lieu montmartrois emblématique qu'on pensait intouchable....

Le Singe qui lit peu de temps avan sa disparition, l'ensemble et les fenêtres du 1er étage font maintenant partie de La Mère Catherine!

     Revenons à notre cadet qui ne cesse de prospérer grâce à Henri Borde fils qui avec un ami achète la maison située à l'angle de la place du Tertre et de la rue du Calvaire et qui crée le restaurant Patachou, bien que la dame n'ait rien à voir avec le lieu.

                        Patachou 8 rue du Calvaire, aujourd'hui galerie d'art.

Au Cadet de Gascogne. Place du Tertre Montmartre.

     La grande maison art-déco qui donne plein sud sur un jardin et sur tout Paris devient alors "la maison Borde".

 Bien des Montmartrois continuent de l'appeler ainsi bien qu'elle ait été vendue et achetée par Nagui dont elle portera peut-être un jour le nom!

Au Cadet de Gascogne. Place du Tertre Montmartre.

     Depuis quelques années des structures métalliques d'un noir sinistre occupent la plus grande partie de la place du Tertre pendant 7 mois. Le Cadet a bien sûr sa terrasse... Les peintres chassés du pavé occupent les bords de la place et le petit espace qui leur est encore octroyé côté sud. Ils n'ont pas eu leur mot à dire et la Mairie qui a initié ce projet n'a tenu compte que des restaurateurs. On devine pourquoi.

 I

     Henri Borde meurt en 2002 et il est enterré non loin de son restaurant, dans le petit cimetière Saint-Vincent.

Au Cadet de Gascogne. Place du Tertre Montmartre.

     Le Cadet poursuit sa carrière de restaurant pittoresque au coeur de Montmartre. On peut rêver qu'un jour, il gagne la réputation qu'avait Ragueneau  chez Edmond Rostand et que Cyrano de Bergerac le Gascon et les poètes s'y "empiffrent" en s'exclamant "comme dans la pièce : "Exquis! délicieux!"....

On peut rêver!

Au Cadet de Gascogne. Place du Tertre Montmartre.

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Publié le par chriswac
Publié dans : #VOYAGES...
Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.

     A 8 000 km de Montmartre et à 45 minutes en bateau de Mahé, l'île Silhouette est une montagne en pleine mer. Elle est à 93% occupée par un parc national qui la protège des ravages du tourisme. Un seul hôtel y est établi, constitué de petites maisons cachées par la végétation.

Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.
Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.

    Une forêt équatoriale primaire (la seule des Seychelles) s'y épanouit entre ciel et mer, enivrée d'elle même et de sa luxuriance. Elle ne se laisse pas facilement apprivoiser et il est prudent de faire appel à un guide pour s'y aventurer!

Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.

     L'île dont la quasi totalité des sites porte des noms français a connu quelques uns de nos ancêtres, à commencer par le pirate Jean-François Hodoul qui s'attaqua à la fin du XVIIIème siècle à nos meilleurs ennemis, les Anglais, dont il captura et détruisit une dizaine de navires.

 

    On prétend que c'est à Silhouette qu'il se réfugia avant de vivre à Victoria et devenir un  notable apprécié. C'est encore à Silhouette qu'il aurait caché un important trésor. Il est vrai que d'autres pirates comme La Buse ont eux aussi affirmé qu'ils avaient enfoui leur butin sur des îles seychelloises.

Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.

     Un autre Français est venu dans cette île qu'il a aimée au point de l'acquérir, Auguste Dauban. Il cultiva (ou plutôt fit cultiver) le coprah, l'ylang-ylang, la vanille qui étaient débarqués à Marseille. Il devint immensément riche.

Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.

     L'île ne sera cédée par la famille Dauban que dans la deuxième moitié du XXème siècle. Aujourd'hui les traces des Dauban sont nombreuses….

Le Mont Dauban. Sommet de l'île, 750m.

Le Mont Dauban. Sommet de l'île, 750m.

     Le sommet de l'île toujours environné de nuages est le Mont Dauban….

La Gran Kaz (maison des Dauban)

La Gran Kaz (maison des Dauban)

     La maison familiale est aujourd'hui un musée et un restaurant "la Gran Kaz"...

Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.

     Enfin, le plus émouvant est le mausolée sous les cocotiers, église de la Madeleine miniature où reposent Auguste et sa femme Catherine, leur fillette Eva morte à deux ans et demi et la sœur de Catherine.

Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.
Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.

     Non loin du mausolée, un sentier rocailleux conduit à l'ancien cimetière sur la pointe Ramasse tout, dominée par une croix, au-dessus de rochers qui à cet endroit portent le deuil.

Ce ne sont pas des blocs de granit comme partout dans l'île mais de la microsyénite qui fait paraître plus bleue que bleue l'eau qui vient les lécher.

 

     Une balade de moins de deux heures permet de faire le tour de l'île et d'en saisir la majesté, la sauvagerie...

Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.
Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.

     Une île préservée, belle par tous les ciels, habitée par les oiseaux, les lézards, les étonnants crabes de terre qui vont et viennent entre la mer et l'intérieur, si vite qu'ils semblent glisser. Des panneaux les signalent à l'attention, non des voitures qui n'existent pas, mais des vélos et des piétons!

                                                               Le crabe terrestre

Le héron strié

Le héron strié

La géopélie (tourterelle) zébrée

La géopélie (tourterelle) zébrée

Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.
Le héron "Madam Paton"

Le héron "Madam Paton"

Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.
Tortue géante des Seychelles. Ce jeune homme a 123 ans! Silhouette (anse Grand Barbe)

Tortue géante des Seychelles. Ce jeune homme a 123 ans! Silhouette (anse Grand Barbe)

     Pourtant le dérèglement climatique est ici aussi sensible et les grands arbres qui étendaient leur ramure au-dessus des plages blanches sont peu à peu renversés et agonisent, leurs racines dans l'eau de mer.

 

     Ces quelques images sont un hommage à la beauté du monde menacée par la loi du profit et du "progrès". Espérons qu'elles ne témoigneront pas un jour de ce qui fut...comme les photos de centaines d'animaux disparus sont tout ce qu'il reste de leur passage sur notre planète.

Île Silhouette. Présentation. Photos. Seychelles.

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