25 septembre. La Giraudière.
Le 25 septembre le matin.
Petit chat de la rue des Saulniers
Je l'ai vu ce matin en sortant de chez moi
Le vent donnait des coups de tête dans les branches du pin
Il faisait gris il faisait froid
Il était étendu sous la pluie
Pattes en avant croisées l'une sur l'autre
La queue dans une flaque
Le museau posé sur l'asphalte
Délicatement
Comme sur un tissu précieux
Il était noir et n'avait qu'une tache
Une tache blanche près de la bouche
Comme le lait des jours heureux
Les jours où il tétait sa mère
Petit chat du printemps mort en automne
Heurté par une voiture alors qu'il s'élançait joueur
A la poursuite d'une feuille envolée
Je l'ai pris dans mes mains Il était encore chaud
On aurait pu croire qu'il faisait semblant d'être mort
Si l'un de ses yeux n'était sorti de son orbite
Dans un ultime étonnement
Dans un dernier questionnement
Je l'ai enterré dans la dune
J'ai creusé jusqu'à la terre
Jusqu'aux ongles douloureux et noirs
Je me suis assis sur le sable
J'ai regardé les vagues blanches
Et la marée indifférente
25 septembre.
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