La chapelle Saint-Joseph de Grand-Village était jadis au milieu de la nature, entre prairies et marais. Elle est aujourd'hui cernée par les lotissements aux noms frimeurs : Logis du Pertuis, Clos de la chapelle..
C'est un enfant du pays, Elie Murat, peintre et poète qui a voulu quelques années avant sa mort peindre ses murs comme un ultime hommage à ce qui n'est plus, un chant à la beauté du monde.
Sur les voûtes, il a peint le vol migratoire des oies qui passent au-dessus de l'île et s'y arrêtent parfois...
Il a représenté des bernaches cravants qui comme les bernaches nonnettes ne volent ni en chevrons ni en ligne mais dans un joyeux désordre! elles apprécient notre île riche en vasières et en étiers.
Sur le mur opposé à l'autel, c'est dans un ciel nocturne que le Christ de la Résurrection apparaît au-dessus des oiseaux de nuit comme cette chouette hulotte...
Ce hibou moyen-duc avec ses aigrettes dressées comme des oreilles...
Ou cette chouette Effraie, semblable à celle qui habitait le petit clocher avant que les lotissements et la disparition des champs riches en mulots ne la contraignent à aller voir ailleurs.
Elle a attendu qu'Elie ait terminé son oeuvre pour s'envoler...
Sur le même mur, un vol de chauves-souris, représenté dans un fourmillement d'ailes qui en devient presque abstrait...
Des oiseaux marins, mouettes et goélands, volent sur les murs latéraux, dans un ciel de tempête...
La partition musicale des hirondelles, petites amoureuses des beaux jours, habituées des villages de la côte...
Dans les marais, se rencontrent et se reflètent les oiseaux les plus élégants, les demoiselles qui marchent sur des talons-aiguilles et qui se coiffent d'une mèche canaille : les aigrettes garzettes...
Non loin du héron pourpré, cousin du héron cendré, bel oiseau dont l'existence est menacée par la raréfaction des zones humides et des roselières.
Bien plus familier, le canard pilet, le plus élégant des canards de surface, très amusant à observer lorsqu'il bascule sur l'eau pour se nourrir en ne laissant voir que son derrière...
Des canetons couleur poussin se racontent des histoires de canetons...
Tandis que la basse-cour vit en liberté sa vie de basse-cour faite de flirts et de chasse aux vers!
Caché par les herbes, le Martin-pêcheur, très discret malgré son beau costume orange, bleu et vert... Il faut le voir tomber comme un caillou sur la proie qu'il a repérée ... Ici c'est un poisson bleu qui a été pris dans la tenaille de son bec!
Les petits lapins, oreilles dressées, museau frémissant, profitent de quelques mois sans chasseurs pour vivre sans plombs leur petite vie...
En se méfiant du renard, tapi sur le sol, et plus qu'eux menacé...
Bonne chance petit renard, tu n'es pas aimé en ce pays et la chapelle risque d'être ton dernier refuge...
Dans la forêt les chevreuils jouent à Bambi...
Toujours inquiets... vous les rencontrerez parfois, sur les pistes cyclables. Vous vous arrêterez, ne bougerez plus, suspendrez votre souffle...
Avant de fuir, ils vous regarderont et croyez-moi ce regard-là fera de vous pour toute votre vie un adversaire résolu de la chasse...
Sangliers et marcassins, affairés et fouineurs...
L'âne, le compagnon des saulniers, celui dont on protégeait les pattes avec des pantalons rayés afin de lui épargner les piqûres de moustiques...
Celui que Nicolas aime et élève au nord de l'île (voir: Les ânes de Nicolas. Le Château. Oléron.)
Un cheval rouge qui fait penser à ses ancêtres des peintures rupestres...
Mais... Pas un chat! Pas un chien! Alors que dans le jardin d'Elie, il y a toujours eu ces petits compagnons...
Sans doute a-t-il gardé leur image dans son coeur, avant de mourir d'un cancer de la gorge, quelques années après avoir peint les murs de la chapelle.
Liens : La chapelle de Grand Village (Oléron) Elie Murat.
Plage naturiste La Giraudière.Grand Village. Oléron.
Vélo à Oléron. De Grand Village à Gatseau. (2)
La maison paysanne. La thieuzine. Grand Village. Oléron.
Plage de Grand Village. La Giraudière.
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