Si Sainte Réparate n'était pas la patronne de Nice, on passerait devant ce tableau en y jetant un regard oblique. Nous ne sommes pas devant un immortel chef d'oeuvre mais devant une toile convenue, empreinte d'une religiosité douceâtre.
Mais nous sommes devant la sainte dont la cathédrale porte le nom. La plus élémentaire des politesses est de lui accorder quelques minutes d'attention...
La jeune Palestinienne est représentée au stade ultime de son martyre, au moment où elle va être décapitée.
Si l'on voit à l'arrière plan la baie de Nice, la colline du château et le rempart entre la tour Bellanda et le donjon, c'est par un raccourci poétique imaginé par le peintre. En effet Réparate, âgée de 15 ans a été exécutée loin de Nice, vers l'an 250, pendant les persécutions de l'empereur Dèce, à Césarée Maritime (Césarée de Palestine) entre les villes actuelles de Tel Aviv et de Haïfa.
Les bourreaux tentèrent d'abord de la réduire en cendres en mettant le feu au bûcher où ils l'avaient attachée mais une averse divine vint éteindre les flammes. Ils s'avisèrent ensuite de lui faire boire de la poix brûlante mais la poix passa dans son gosier comme un nectar et sa bouche continua de chanter les merveille de Dieu. En dernier recours, il ne resta que la décapitation...
Sainte Réparate, les mains jointes, les yeux levés au ciel attend le coup fatal.
Le geste est amorcé, le glaive va trancher le cou virginal. Le bourreau est représenté comme un géant, la cape rouge des soldats romains sur l'épaule. Le bras puissant bande ses muscles... Son visage trahit son émotion. On peut lire dans son regard et sur ses lèvres entrouvertes sa compassion pour l'enfant qu'il est chargé de tuer.
Dans le ciel doré par la lumière divine, les anges assistent à la mise à mort. Ils descendent à tire d'ailes et l'un d'eux tient dans ses mains la couronne et la palme des martyrs.
Ils s'apprêtent à jouer leur rôle d'anges en accompagnant la barque sur laquelle le corps de la sainte décapitée sera placé.
Ils la mèneront jusqu'à la baie lumineuse où le corps sera recueilli et vénéré; la baie qui depuis lors s'est appelée Baie des Anges.
Enfin! C'est une des légendes niçoises de plus!
La baie est si belle qu'elle en a inspiré d'autres, notamment celle de l'arrivée d'Adam et Eve chassés du paradis et conduits par les anges sur ce rivage hospitalier malgré ses galets gris et blancs.
La réalité est plus prosaïque puisque ce sont les pêcheurs niçois qui habitués à ramener dans leurs filets de gentils requins nommés "Anges de Mer" ont donné à la baie son nom mondialement connu.
La Baie des anges et l'embouchure du Paillon (Hercule Trachel)
Un mot de l'auteur de la toile... Il s'agit d'Hercule Trachel (1820-1872) peintre bien connu à Nice où plusieurs églises sont ornées de ses oeuvres. Il est surtout apprécié pour ses aquarelles fort recherchées et qui lui assurèrent en son temps une grande renommée malgré leur tendance aux chromos.
Sainte Réparate (Andrea Pisano) musée du Duomo de Florence.
.....................................................................................................................................................................
Liens : Nice
Niki de Saint Phalle. Nice. Mamac.
Nice. Adam et Eve. Maison peinte. Rue de la Poissonnerie.
Nice. Fontaine du Soleil (1) Apollon. Alfred Janniot.
Nice. Fontaine du Soleil (2) Les statues de bronze. Alfred Janniot.
Nice. Carrousel de Cimiez. Art Forain. Matisse.
Chagall. Message Biblique. Musée de Nice. Moïse.
Chagall. Le cheval Roux. Musée de Nice. Guerre. Pogroms.
Chagall. l'Arche de Noé. Musée de Nice.
Chagall. Moïse et le buisson ardent. Musée de Nice.
Luc Olivier Merson. La Fuite en Egypte.
Nice. Musée
.....................................................................................................................................................................