Dans le jardin de l'église Saint-Pierre de Montmartre ( Visite de l'église Saint Pierre de Montmartre. 1) Des origines à la Renaissance.) un calvaire dresse ses trois croix contre le ciel, sombres face à la Basilique de pierres blanches. C'est lui qui a donné son nom au petit cimetière qui n'ouvre ses portes qu'une fois par an, à la Toussaint.
Il s'élève sur un monticule rocailleux qui se couvre au printemps d'une anarchie de fleurs vivaces.
L'abbé Ottin espérait en l'installant dans ce lieu sacré, attirer les pieux visiteurs dont la générosité aurait contribué à assainir les finances paroissiales.
En 1833, il installa un chemin de croix monumental, venu du Mont Valérien et aujourd'hui en restauration. Mais il ne connut pas le succès escompté et l'entreprise le ruina.
Le Christ et les larrons ont mal résisté aux intempéries et le béton armé dont ils sont faits, laisse ici et là, apparaître des tiges de fer rouillé, comme de méchantes prothèses.
Au centre, le Christ penche la tête sur la droite qui est comme chacun sait le "bon" côté... Il accueille la prière du bon larron....
Un athlète au visage ouvert et presque souriant qui vient de recevoir la promesse de la vie.
De l'autre côté, le mauvais larron se détourne du supplicié dont il vient de se moquer.
Son visage torturé ne regarde ni le Christ, ni l'église, mais est dirigé vers l'extérieur, vers la rue du Chevalier de la Barre, vers la rue qui porte le nom du jeune homme torturé pour n'avoir pas salué le Saint Sacrement.
Sous les croix s'ouvre la chapelle souterraine, le tombeau où le corps fut déposé.
Il y avait là de nombreux ex-votos et sous l'autel, le cadavre du Christ émergeant de son linceul.
La porte du tombeau a été ouverte... Le corps a disparu... Ne reste sur l'autel que la statuette de la Vierge des Douleurs qui n'a plus aucune raison de se lamenter puisque son fils est ressuscité pour l'Eternité....
lien : Cimetière du Calvaire. Saint-Pierre de Montmartre.
lien Gustave Moreau. Le christ et les deux larrons.
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