Comme elle paraît vivante sur cette carte du début du siècle, cette rue aujourd'hui si tristounette!
Remarquons un élément intéressant. Il y avait sur la gauche un bâtiment de bois typique du Montmartre d'avant la spéculation immobilière. Il avait disparu mais la crèche construite à son emplacement en reproduit la structure.
La crèche inaugurée au printemps 2010 redonnera peut-être un peu de vie à la rue qui était si vivante naguère et dont le nom évoquerait plutôt aujourd'hui certains magasins de surgelés ...
D'ailleurs, qui est ce Pierre Picard?
Une fois de plus c'est un propriétaire! Il possédait les terrains lotis vers 1884 entre la rue de Clignancourt et la rue Charles Nodier...
La photo n'est pas bonne, mais elle permet d'avoir une idée de ce que pouvait être le Café Boivin qui s'était transformé en magasin de volailles, à l'angle avec la rue de Clignancourt. Il y a là les employés, les patrons, le chien!
Les poules ne sont pas sur le trottoir comme à Pigalle, mais alignées en devanture, au bout de leurs crochets!
Aujourd'hui ce commerce n'existe plus et celui qui l'a remplacé, s'il peut améliorer votre vision, ne vous permettra pas de regarder vers le passé.
C'est de l'autre côté de la rue qu'un café, au nom très original : le commerce, perpétue la tradition conviviale du quartier.
Les deux immeubles à pan coupé qui ouvrent la rue sont deux frères jumeaux, fiers de leurs pierres de taille et de leurs fontes ouvragées.
Comme on le voit sur cette photo, la plupart des commerces proposaient des tissus. La rue fait partie du marché Saint-Pierre, et aujourd'hui encore, les quelques magasins qui subsistent perpétuent la tradition.
Au numèro 7, à côté de la boutique d'Héléna, un endroit très sympathique, une salle de spectacle conviviale, Le Set de la Butte, accueille des artistes à découvrir. La salle privée est installée dans l'ancien atelier d'un luthier de renom, Jacques Favino. Ferré, Le Forestier, Higelin... connaissaient bien cette adresse. Brassens ne pouvait jouer que sur sa guitare "Favino"qui fut la compagne de toute sa vie! L'atelier s'ouvrait au 9 rue de Clignancourt mais la porte est aujourd'hui fermée...
Le dernier immeuble est occupé par les cinq étages du"déballage" Dreyfus. On continue de l'appeler ainsi bien qu'il ait changé de propriétaire il y a quelques années. C'est un juste hommage à Edmond Dreyfus à qui le Marché Saint-Pierre doit son existence (voir : marché saint pierre à Montmartre.
Notons encore dans la rue, un nouveau cabinet vétérinaire ...
Une maison de retraite, "les jardins de Montmartre". En fait de jardins, il n'y a qu'un espace riquiqui avec trois arbres et deux chats. Un étage réservé aux malades Alzheimer abrite un petit chien et des perroquets, sans doute les thérapeutes les plus patients et les plus efficaces.
Quelques immeubles bourgeois construits à la place des petites maisons et des cabanes du Montmartre populaire...
Enfin, remarquons l'arrière de l'immeuble de la rue Livingstone où en 1922 les fils Weill installèrent leur manufacture à l'emplacement d'un hangar. C'est aujourd'hui encore le siège de la maison symbolisée par une calèche. Hommage au père qui était marchand de chevaux...
lien : Montmartre: rue Foyatier.
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