L'hôtel Ambos Mundos. La Havane.
Hall Art Déco de l'Ambos Mundos.
Nous arrivons le soir à La Havane. Un bus nous attend pour nous déposer à l'entrée de la vieille ville et nous laisser rejoindre à pied, par les rues piétonnes, l'hôtel Ambos Mundos où nous devons passer trois nuits.
Entrée de l'hôtel.
Ascenseur capricieux de l'hôtel.
Un ascenseur poussif et aléatoire nous hisse au 5ème étage.
Surprise!
Notre chambre est mitoyenne de celle où Hemingway, personnage mythique à Cuba, presque autant que le Che, a passé plusieurs années et où il a écrit quelques uns de ses bouquins.
Photos d'Hemingway dans le Hall.
Fresque "Vieil Homme et la Mer" au 1er étage.
Tout l'hôtel est transformé en sanctuaire... photos dans le hall, photos dans les chambres, fresques...
Notre chambre 515 à côté de celle d'Hemingway 511. La 513 n'existe pas pour cause de superstition.
Evidemment, ce voisinage inattendu rendait inévitable la visite de cette chambre sacralisée, transformée en musée et mitraillée à longueur de journée par des appareils numériques!
Le Palais des Capitaines Généraux (XVIIIème siècle). Vu de la chambre d'Hemingway.
Hemingway a donc vécu ici de 1932 à 1939, avec vue sur le Palais des Capitaines Généraux et sur les toits de la ville.
Touristes russes chez Hemingway.
J'avoue que si le hasard ne nous avait conduits à côté de son repaire, nous ne l'aurions pas visité, n'ayant pas pour ce grand écrivain une admiration forcenée et le trouvant décalé de nos jours par rapport au respect des animaux et n'ayant aucune sympathie pour son machisme perturbé d'amateur de corridas.
Table, lunettes, Remington, manuscrits... reliques, reliques...
Oublions un instant et jetons un oeil sur sa table. Une table dont la hauteur pouvait se régler afin de lui permettre d'écrire debout quand la position assise le faisait souffrir à cause des blessures que sa jambe avait subies pendant la 1ère guerre.
On peut voir la Remington sur laquelle il aurait commencé à écrire "Pour qui sonne le glas" et un manuscrit où on peut déchiffrer quelques phrases en français.
Le mobilier est celui qui se trouvait dans toutes les chambres de même standing. Lit d'acajou, fauteuil d'osier, table, miroir.
Pour étoffer le lieu, des cannes à pêche, des sagaies, des bottes ayant appartenu à l'écrivain chéri de Poivre d'Arvor, ont été exposées.
Ce qui me rappelle ma lecture du Vieil Homme et la Mer et, je dois l'avouer, ma grande compassion pour le magnifique poisson innocent que le vieux était allé emmerder et massacrer, afin de se prouver à lui-même qu'il était encore vivant et valeureux!
Les espadons, eux, ne connaissent pas ce genre de problème existentiel!
Nini dans le miroir d'Ernest...
L'écrivain, grand chasseur, grand pêcheur, grand massacreur, a contribué à sa manière à l'appauvrissement de notre planète, avant de terminer ses jours dans la belle villa qu'il s'était fait construire, toujours à La Havane et qui porte le beau nom de La Vigia.
En espérant que ce nom n'est pas le rappel du cri poussé par les Espagnols du haut de leur vigie, pour annoncer l'apparition d'une nouvelle terre dont ils allaient exterminer la population.
Sur le lit du héros, sont disposés des livres et des revues qu'il lisait alors. Beaucoup de revues de sexe.
Il n'était pas net le bonhomme quant à sa sexualité. Ni avec les femmes, ni avec les hommes...
Allons! C'est le lot presque commun de tous les grands auteurs, d'avoir un inconscient tourmenté qui leur donne une partie de leur talent!
Toits vus de la chambre sacrée...
Avant de quitter cette chambre-musée, jetez un oeil sur les toits de La Havane et perdez-vous dans les ruelles où vous trouverez la Bodeguita del Medio où Hemingway sirotait ses mojitos...
Vous en boirez un à la santé des animaux libres qui survivent malgré trafiquants et chasseurs...
A la santé des espadons que de riches touristes croyant imiter Hemingway vont traquer et tuer pour se donner l'illusion d'être vivants et virils!
Liens : Cuba
Cuba. Cienfuegos. Théâtre Tomas Terry.
Cuba. Vallée de Vinales. Le Mur de la Préhistoire sur un mogote.