La Chapelle des Pénitents Gris derrière une façade classique un peu austère cache un retable qui est un chef-d'oeuvre de la fin du XVIIème siècle.
Après y avoir rencontré les anges perchés dans les hauteurs tenant en mains les instruments de la passion, nous poursuivons notre visite...
L'auteur du retable a signé son oeuvre sur les colonnes torses de part et d'autre de l'autel.
Le lézard guettant un escargot est en effet la signature du sculpteur montpelliérain Jean Sabatier.
A droite du retable il a sculpté la flagellation du Christ. Représentation vigoureuse des bourreaux occupés à frapper l'homme enchaîné. La scène était peinte à l'origine et l'on peut voir quelques traces de polychromie qui ont subsisté, notamment sur le visage à l'extrême droite.
A gauche, la scène montre le Christ au Mont des Oliviers. La coupe du supplice lui est présentée par un ange...
Un autre ange qui porte la croix a gardé lui aussi quelques traces colorées...
Il y avait au-dessus de l'autel une toile de Lebrun, le peintre du roi. A la Révolution, elle fut décrochée et lessivée avant de servir de linceul à un mort de l'hôpital voisin.
La toile qui l'a remplacée a été attribuée sans certitude à divers peintres, Mignard, Guido, Carrache, Palma... Pour ne rien arranger, elle aurait été remaniée en 1839 par Xavier Sigalon, peintre originaire d'Uzès.
Les enquêteurs de l'art, loupe en main, l'attribuent aujourd'hui à Antoine Ranc, peintre de Montpellier, Pénitent Blanc dans sa bonne ville (la chapelle où il priait a conservé certaines de ses oeuvres), maître qui eut pour élève Hyacinthe Rigaud, l'auteur du plus fameux portrait de Louis XIV.
La toile est expressive et théâtrale, le Christ dont le corps est affaissé dans une étrange position (comme si malgré la raideur cadavérique il était caoutchouteux) est entouré de la Vierge les yeux levés au ciel, Madeleine qui saisit tendrement la main du crucifié et Jean, les mains jointes.
Le retable est aujourd'hui incomplet. Les deux statues que l'on voit sur cette vieille photo dans les niches de droite et de gauche : Saint Jean Baptiste et Marie Madeleine ont été enlevées car le piédestal qui les portait se lézardait et menaçait de les précipiter sur les visiteurs qui auraient risqué de recevoir un peu trop brutalement sur la tête l'onction de l'un et les onguents de l'autre !
Elles dorment sous des bâches, au fond de la chapelle où elles attendent patiemment leur résurrection.
L'autel de marbre (1738) est l'oeuvre d'Antonin Rozier, montpelliérain comme Sabatier son collègue du retable et Ranc celui de la Déposition.
Remarquons encore les bustes-reliquaires sur leur console. Ils datent de 1815 et abritent de menus osselets de Saint-Innocent Pape et de Saint- Modeste. Ils remplacent les bustes plus anciens de Sainte-Constance et de Saint-Placide qui espérons-le sont restés constants et placides quand ils furent brûlés par les révolutionnaires.
... Et maintenant, il est temps de boire quelques petits verres aux terrasses de la ville avant de la quitter, gris sans doute et pénitents pas du tout...
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1ère partie de l'article Aigues Mortes. La Chapelle des Pénitents Gris. (1)
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Liens : Montpellier
Alexandre Cabanel. L'ange déchu. Musée Fabre Montpellier.
Les cariatides et les atlantes de Montpellier. (1)
Cariatides et atlantes de Montpellier (2)
Jean Cousin. La Charité. Musée Fabre. Montpellier.
Trompe l'oeil. place Saint Roch. Montpellier
Le Mikvé de Montpellier. Témoin juif du Moyen-Âge.
Karl Lehmann. Sainte Catherine d'Alexandrie. Musée Fabre. Montpellier.
Arc de Triomphe du Peyrou. Montpellier.
Cathédrale de Maguelone. Les vitraux. (1) extérieur. Bleu. Robert Morris.
Cathédrale de Maguelone. Vitraux (2) Intérieur. Bleu. Robert Morris.
Cathédrale de Maguelone. (3) Vitraux. Intérieur. Jaune. Robert Morris.
Jean jacques Henner. Le bon
Samaritain. Musée Fabre Montpellier.
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