A quelques pas de Pigalle, dans le quartier romantique de la Nouvelle Athènes, se dissimule derrière les arbres
une jolie demeure à l'italienne. C'est la maison du peintre Ary Scheffer, artiste qui fut à la mode mais qui aujourd'hui pâlit à côté des Delacroix et des Géricault qui furent ses
contemporains.
Etrangement, George Sand qui ne vécut jamais en ces lieux, semble les habiter. Il est vrai cependant qu'elle fréquenta l'atelier du peintre (à gauche de la maison) où, sous la Monarchie
de Juillet, de nombreux artistes et intellectuels aimaient se retrouver. Parmi eux, Chopin, Delacroix, Rossini, Guizot, Dickens, Liszt ou Berlioz ne sont pas les moindres !... En
pénétrant dans la maison vivante, on a l'impression qu'elle va apparaître et accueillir le visiteur.
C'est que La petite fille de la bonne dame de Nohant a légué à la ville de Paris, meubles, bijoux, objets qui se trouvaient dans la propriété du Berry...
Le salon à la lumière dorée semble prêt à vous recevoir. les objets trop nombreux ont un histoire qu'ils chuchotent à qui veut l'entendre.
Dans les vitrines, à côté des bijoux et des mèches de cheveux dans des médaillons, ces deux moulages parallèles des mains de Sand et de Chopin ... Les doigts du pianiste jouent sur un clavier
imaginaire une
valse qui fait danser la poussière devant les vitraux
La main de Sand attend de reprendre la plume. On aimerait la voir se poser sur celle de son amant. La nuit peut-être, quand l'heure est venue de composer un nocturne et quand les
visiteurs partis, s'abolissent les frontières du temps.
Un pastel de Delacroix illustre Lélia, roman sombre et romantissime de Sand. Le dessin vigoureux et dépouillé fait pâlir les toiles académiques de Scheffer, suspendues dans la même pièce.
Tout à l'heure, nous monterons au premier étage où sont exposées des oeuvres du véritable propriétaire des lieux, Ary Scheffer.
(à suivre...)