Montmartre secret

Le cimetière de Venise ne ressemble à nul autre. Entouré de murs de briques, il est posé sur la lagune comme une forteresse.

On aborde à l'île des morts grâce au vaporetto qui vous laisse à la station Cimitero.

Les morts ne prennnent pas le vaporetto, ils sont conduits jusque-là dans une gondole funéraire qui remplace le fourgon de chez nous et vient accoster devant les grilles qui font face au quartier du Cannaregio...   

Les anges qui comme chacun sont si nombreux dans les églises de Venise qu'ils s'en échappent parfois pour venir se poser à San Michele...

Un jour brûlant de juin, j'en ai rencontré quelques uns que j'ai photographiés avant qu'ils ne repartent en déployant leurs ailes et en oubliant parfois leurs pieds

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A suivre...

Venise. Cimetière San Michele. Stravinski, Diaghilev... (2)

Venise. Cimetière San Michele. (4). Tombe de Petrus Penzo.

Venise. Cimetière San Michele. Tombe de Sonia Kaliensky. Enrico Butti. (3)

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Liens Venise :

Ghetto de Venise. Le monument de l'holocauste. Arbit Blatas.

Ghetto de Venise. (1) Ghetto Novo. Scuola Tedesca.

Venise. Crypte de San Zaccaria.

Marc Quinn. Venise. Breath Le Souffle. San Giorgio Maggiore. Alison Lapper.

Île de Burano. Venise. Maisons. canaux. Photos.

Venise.Tiepolo. La crucifixion. Burano.

Liste des liens. Voyages.

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                                                                  La déportation 

Dans le Campo di Ghetto Novo, contre un mur de briques, sept plaques de bronze ont été scellées en 1980. C'est le Monument de la Shoah, offert à sa ville d'adoption par Arbit Blatas artiste d'origine lithuanienne.

Les sculptures semblent pétries dans une glaise épaisse dont les corps tenteraient de se détacher pour sortir de la nuit. Selon la Bible, Dieu façonna le premier homme avec la terre. C'est le sculpteur qui ici tente d'arracher les hommes à la boue pour les remettre debout.

On ressent devant le premier panneau, "la déportation", le poids et l'angoisse de ces hommes et de ces femmes qui se soutiennent tandis que deux enfants font face aux soldats, sans comprendre... 

                                                                  La Nuit de Cristal

Ici est évoquée la Nuit de Cristal, la violence et la haine des bons citoyens qui pillent les boutiques juives et repartent avec leur butin.  Effrayé, incrédule, un enfant regarde par la fenêtre.

                                                                  3  La carrière

Les hommes encore valides à l'arrivée dans les camps sont utilisés comme des animaux. Ils se penchent vers le sol écrasés par l'effort et la montagne de pierres.

                                                                                    La punition

Accrochés pour l'exemple à des poteaux, les prisonniers lentement agonisent. Image christique où manque le poteau central celui qui porte Dieu. Les suppliciés sont seuls. Le ciel est un mur de briques. 

                                                                L'exécution dans le Ghetto

Encore un mur pour fusiller une femme résignée et digne, devant ses proches contraints d'assister à son exécution. Les bourreaux forment un bloc sans regard. Ils sont les fonctionnaires serviles de l'horreur. Ceux qui retrouveront sans problème leur place dans l'Allemagne d'après la guerre.

                                                            La révolte du Ghetto de Varsovie

Si  les actes héroïques des déportés dans le quotidien de l'enfer sont ignorés pour la plupart, la révolte du Ghetto de Varsovie ne l'est pas.

Devant la force et la cruauté innommables, les insurgés savent qu'ils n'ont aucune chance. Leur lutte affirme qu'ils ont dépassé la peur... comme à Massada... 

                                                               La solution finale

Les alliés découvrent les camps, les monceaux de cadavres, les morts-vivants. Après une telle découverte, rien jamais plus ne sera comme avant.

                                                                               Le train

Quelques années après avoir sculpté ce monument, Arbit Blatas en crée un dernier, apposé sur un mur de planches où sont gravés les noms des victimes du Ghetto de Venise. Le plus jeune a deux mois.

Un poème est écrit à côté des plaques de bronze :

"Hommes, femmes, enfants, troupeau pour crématoires                                          Cheminant vers l'horreur sous le fouet du bourreau                                            Votre triste holocauste est gravé dans l'histoire                                                     Et rien ne chassera vos morts de nos mémoires                                                   Car nos mémoires sont votre unique tombeau"

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Arbit Blatas (1908-1999) a pensé en réalisant ce monument à sa mère qui fut déportée et assassinée.  

On le voit ici en compagnie du mime Marceau dont il a fait le portrait...

En même temps qu'il sculptait le monument de Venise, il recevait la commande de dessins pour la série télévisée "Holocauste". On retrouve dans ce dessin de "Babi yar", le plus grand massacre de la Shoah par balles, la masse des victimes d'où certains visages émergent devant les bourreaux. 

...Arbit Blatas a peint les couleurs de Venise, la ville des utopies et de la beauté

Celle où pourtant est né le Ghetto qui a donné son nom à tous les ghettos de la terre... 

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Liens : Venise :

Ghetto de Venise. (1) Ghetto Novo. Scuola Tedesca.

Venise. Crypte de San Zaccaria.

Marc Quinn. Venise. Breath Le Souffle. San Giorgio Maggiore. Alison Lapper.

Île de Burano. Venise. Maisons. canaux. Photos.

Venise. Cimetière San Michele. Les Anges. (1)

Venise. Cimetière San Michele. Stravinski, Diaghilev... (2)

Venise. Cimetière San Michele. (4). Tombe de Petrus Penzo.

Venise. Cimetière San Michele. Tombe de Sonia Kaliensky. Enrico Butti. (3)

Venise.Tiepolo. La crucifixion. Burano.

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On peut voir à Paris dans un square du XIVème arrondissement cette statue de Chaïm Soutine que Blatas a connu alors qu'il fréquentait Montparnasse dans les années 20. 

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Il a été planté il y a presque 20 ans. Il était si chétif qu'on se demandait s'il allait survivre.

Et puis il a trouvé que l'endroit était bon, à proximité d'une vieille chapelle, sur une placette de village, non loin de la forêt et de la mer.

Il s'est trouvé si bien qu'il s'est mis à grandir, a étendre ses branches selon sa vocation de pin parasol.

Il a recouvert une partie de la place et offert son ombrage aux voitures.

                                                         Printemps 2012

Il a accueilli des oiseaux qui se perchaient au sommet de ses hampes printanières. Chaque année il grandissait de 30 centimètres et il avait l'intention de continuer sa croissance comme un brave pin qui aime le soleil et le vent.

Mais voilà... Il ne s'est pas méfié de ses racines. Elles ont serpenté sous la terre à la recherche de l'eau qui passait dans les canalisations. Elles ont soulevé les dalles de ciment et menacé les maisonnettes voisines.

Son abattage a été décidé après bien des atermoiements, bien des démarches, bien des hésitations.

Le 24 juillet 2013, sous le soleil, les spécialistes sont venus avec leurs scies.

Ils ont coupé les branches basses, ils ont jeté à terre le feuillage aux aiguilles dérisoires.

Ils ont débité membre après membre le géant sans défense.

J'ai assisté à l'exécution avec la mauvaise conscience d'en être en partie responsable.

L'année dernière j'ai rencontré le maire pour lui demander l'autorisation d'élaguer les branches qui passaient par-dessus les murs. 

J'ignorais alors que l'arbre était déjà condamné à la suite de plaintes d'autochtones...

Mais dites-moi, qui, il y a des années a décidé de planter à cet endroit un tel arbre?

Qui, malgré l'expérience catastrophique de la rue du Canton où les pins parasols ont transformé la chaussée en tôle ondulée a voulu renouveler l'exploit aux frais des villageois?

Je n'ai pas la réponse et je ne la cherche pas.

La nature, animaux et arbres est partout victime de la bêtise humaine...

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Liens : Grand-Village. 

Blockhaus La Giraudière. Grand village.

Plage naturiste de La Giraudière. Le Grand Village. 2012.

Oléron. Plage de la Giraudière. Grand Village. 2012. Dégradation.Horodateurs. 

Oléron. Grand Village. Vieilles maisons.

Oléron. Cimetière de Grand Village.

Oléron. Chapelle de Grand-Village. Les animaux. Elie Murat.

etc...

Oléron. Les Plages. Classement alphabétique.

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C'est un îlot à part...

Il est le premier ghetto du monde. Son nom viendrait du quartier de la fonderie (Geto) où il s'est installé...

On y accède par des passages étroits des "sotoporthegi" comme il y en a tant à Venise. Ceux-là ont gardé la trace des lourds verrous qui fermaient leurs portes.

           Ruelle du Ghetto Vecchio qui permet d'accéder au quartier à partir du quai du Cannaregio

Une ruelle étroite sur laquelle se greffent des passages où le soleil ne descend jamais mène à une première placette. Des plaques sont apposées sur les façades qui abritent des synagogues. Mais en entrant par le quai du Cannareggio c'est dans le ghetto Vecchio qu'on pénètre avant d'accéder par un pont au Ghetto Novo qui comme le Pont neuf qui est à Paris le pont le plus vieux est à Venise la partie la plus ancienne du quartier Juif.

                                   Le pont du Ghetto Vecchio qui mène au Ghetto Novo...

I Le Ghetto Novo

                                       Carte de 1500. On voit nettement l'îlot du Ghetto Novo.

Si la présence juive est attestée à Venise dès le XIVème siècle, on peut dater précisément la création officielle du ghetto grâce à un décret de mars 1516 signé du doge et réservant aux juifs un bout de quartier près du canal de Cannaregio :

"Les Juifs devront tous habiter dans l'enceinte des maisons qui sont dans le ghetto près de San Girolamo sur la paroisse de San Gerolamo; afin qu'ils n'en sortent pas la nuit, seront édifiées deux portes qui seront ouvertes le matin à l'aube et fermées le soir à 24 heures par quatre gardiens chrétiens employés et payés pour ce faire par les Juifs au prix qu'il paraîtra convenable à notre collège."

Le ghetto Novo aujourd'hui. En bas le "ponte di Ghetto Novo" qui franchit le Rio di San Girolamo. A droite le rio Del Battelo et à gauche le Rio Di ghetto Novo.

Cette vue aérienne permet de découvrir le Ghetto Novo tel qu'il se présente aujourd'hui.                                    

Il faut un effort d'imagination pour se le représenter tel qu'il était avec ses hautes maisons sur les quatre côtés et l'aspect sinistre des fenêtres murées sur l'extérieur et la présence des portes qui fermaient les ponts.

                Le Ghetto vu de l'extérieur depuis le quai du rio di San Girolamo

Des barques payées par les Juifs faisaient la nuit le tour du ghetto afin de surveiller les habitants et empêcher toute tentative de sortie.

                                    Sur le canal entre le ghetto Vecchio et le Novo... Un touriste hésitant...

          Le ponte di Ghetto Novissimo et les façades extérieures (jadis murées) du ghetto Novo.

Les immeubles étaient alors les plus hauts de Venise, gratte-ciel avant l'heure! En effet l'espace réservé aux Juifs était si restreint qu'ils étaient contraints de surélever les bâtiments, au risque d'écroulement.

Les fenêtres aujourd'hui reçoivent le soleil qui veille sur une famille de pantalons orthodoxes!

On voit ici le canal du Ghetto Novo se jetant dans le rio de San Girolamo.

Un peu avant l'entrée du ghetto Novo, une plaque est apposée à la mémoire d'Adolfo (Un prénom bien amer) Ottolenghi (1885-1944) rabbin de Venise...

... Il a refusé d'être sauvé et s'est joint aux personnes âgées et malades de la maison de convalescence du ghetto déportées et assassinées...

                         Adolfo ottolenghi (document Yad Vashem)

"Des ténèbres de la cécité (il était presque aveugle) a irradié la lumière de sa foi, réconfort des pauvres et force de ceux qui vacillent, pendant les heures les plus odieuses de l'inhumanité." 

Plus de deux cents habitants du Ghetto ne sont jamais revenus... Mais sur la grande place, la vie continue, plus forte que l'inhumanité nazie...

Juifs et non Juifs s'y rencontrent, tout paraît si simple sous le soleil de Venise...

Les hautes maisons fleurissent leurs fenêtres...

Les vieilles arcades ont été restaurées...

Il y avait là trois banques de prêt sur gages. On sait que la plupart des métiers étaient interdits aux Juifs et qu'ils furent autorisés à prêter sur gages à faible intérêt par la Sérénissime qui interdisait aux Catholiques cette activité.

On peut voir aujourd'hui, aménagée en petit musée la "Banco rosso". Un malheureux mannequin donne une image stéréotypée et sinistre du prêteur sur gages...

... et dans les vitrines qui exposent les objets gagés, on est soudain frappés par cette tresse de cheveux qui nous remet devant les yeux les terribles images d'Auschwitz et de la tonte avant le passage dans la chambre à gaz.

Trois synagogues ont traversé les siècles. La première, la "Scuola Tedesca" dont on voit les hautes fenêtres depuis la place est la plus ancienne. Elle a été construite en 1528 par des Juifs d'origine allemande qui fuyaient les persécutions (déjà!)

Les synagogues sont aménagées à un étage élevé afin d'être plus près du ciel. On est frappés par le contraste entre l'extérieur anonyme, sans signe distinctif et l'intérieur somptueux. Il ne fallait pas déplaire aux autorités très catholiques qui ne donnaient que du bout des lèvres l'autorisation de construction...

Pluiseurs fois remaniée, la Scuola Tedesca influencée par le baroque vénitien se présente comme une salle élégante dont le plafond or et argent ressemble à celui d'un salon de musique ou d'un théâtre...

Toujours sur la place principale, on voit la Scuola Canton (1531), de rite ashkénaze et qui aurait été construite par des Juifs provençaux.

Le contraste est saisissant entre l'extérieur de planches qui ressemble à une cabane et l'intérieur somptueusx qui abrite la bimah (le pupitre de lecture).

Sa structure serait identique à celles de Carpentras ou de Cavaillon, ce qui renforcerait la thèse de son origine... 

toujours sur la place, la Scuola Italiana a été construite par des Juifs d'origine italienne. Elle est plus sobre que ses consoeurs même si son aron est très richement décoré.

... et maintenant cap sur le Ghetto Vecchio qui comme son nom ne l'indique pas est le plus jeune ...

A suivre...

Ghetto de Venise. Le monument de l'holocauste. Arbit Blatas.

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Venise. Crypte de San Zaccaria.

Marc Quinn. Venise. Breath Le Souffle. San Giorgio Maggiore. Alison Lapper.

Île de Burano. Venise. Maisons. canaux. Photos.

Venise. Cimetière San Michele. Les Anges. (1)

Venise. Cimetière San Michele. Stravinski, Diaghilev... (2)

Venise. Cimetière San Michele. (4). Tombe de Petrus Penzo.

Venise. Cimetière San Michele. Tombe de Sonia Kaliensky. Enrico Butti. (3)

Venise.Tiepolo. La crucifixion. Burano.

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Il faut laisser aux spécialistes de la Bible l'interprétation de cet épisode stupéfiant. Il n'est pas certain d'ailleurs que dans la profusion des études et des commentaires une chatte retrouverait ses petits! 

Chagall le représente en poète et non en intellectuel. Il le situe dans une nuit qui presque noire sur la terre (le bas de la toile) s'éclaircit peu à peu vers le ciel où le coq brille comme un soleil. 

Rappelons succinctement l'histoire. Jacob a fait passer un gué à ses femmes, ses 12 garçons, sa fille, ses servantes et ses biens...  Quand il veut passer lui même "quelqu'un" lui barre la route. Il s'en suit un combat qui dure une partie de la nuit jusqu'à ce que l'aurore pointe enfin (un côté "petite chèvre de Monsieur Seguin"). Jacob reçoit un coup à la hanche qui le fait boîter. Il demande son nom à son adversaire qui ne le lui dit pas mais l'avertit qu'il ne s'appellera plus Jacob mais Israël, ce qui signifie "celui qui a lutté avec Dieu". Jacob lui demande de le bénir.

On voit ici l'ange lumineux qui bénit Jacob prosterné devant lui. Le combat est fini, les deux adversaires sont apaisés et sourient comme des amoureux après l'étreinte.

Les ailes de l'ange, plumes et feuillages se déploient, prêtes à l'envol. Un arbre sur la gauche évoque le buisson ardent mais c'est le corps de Jacob qui est embrasé.

Sous les pieds des lutteurs, on voit des maisons et des palissades ainsi qu'une poule qui s'enfuit, pendant nocturne du coq d'or en haut de la toile.

Chagall a représenté Vitebsk, comme il le fait si souvent. "Ma ville, triste et joyeuse! enfant je t'observais... Alentour, des églises, des clôtures, des boutiques, des synagogues, simples et éternelles, comme les bâtiments sur les fresques de Giotto."

Autour des lutteurs, il a peint des épisodes de la vie de Jacob.

A Vitebsk, il allait souvent chez un peintre d'icônes et voyait comment l'artiste peignait autour de la figure d'un saint, les épisodes de sa vie.

En haut, à  gauche, un couple amoureux s'enlace sous un dais rouge. Il s'agit de Jacob et Rachel. Le puits évoque le lieu où Jacob rencontra celle qui sera sa femme et lui donnera deux fils Joseph et Benjamin.

A droite est représenté un autre épisode qui concerne précisément Joseph, le fils préféré. 

Joseph jalousé par ses frères est jeté dans un puits. Ils trempent sa tunique dans le sang d'un agneau pour faire croire à Jacob qu'il a été assassiné. 

On connaît la suite, une longue histoire qui commence par le sauvetage de Joseph tiré du puits par des marchands passant par là avec leur caravane...

     En bas de la toile le prophète Jérémie pleure sur les malheurs à venir de son peuple. Et dieu sait qu'il a de quoi pleurer!

Il évoque également Jacob serrant la tunique de son fils.

Mais qu'il se console...

Jacob sortira du puits...

Les Juifs survivront aux pires persécutions...

C'est cet espoir que chante en haut de la toile le coq d'or, symbole de vie. Il chante le matin qui va naître, la nuit du combat qui s'achève, et la victoire de l'homme contre Dieu.

Une victoire que Dieu a voulue mais qui a blessé l'homme qui désormais restera boîteux...

Libre à nous de l'interpréter...

Dieu se laisse empoigner par l'homme qui se présente à lui dépouillé de tout ce qui fait sa représentation sociale (Les femmes, les enfants, les biens de jacob sont de l'autre côté du gué) et cette rencontre est un combat spirituel... 

Si l'on est insensible à ce mysticisme, on peut y voir une métaphore de l'artiste ou de l'utopiste, un hymne à tous ceux qui luttent pour aider les autres à trouver des chemins, à tous ceux qui peignent, qui écrivent, qui chantent...

A tous les voleurs de feu...

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Liens Chagall. Nice.

Chagall. Moïse et le buisson ardent. Musée de Nice.

Chagall. l'Arche de Noé. Musée de Nice.

Chagall. Le cheval Roux. Musée de Nice. Guerre. Pogroms.

Chagall. Message Biblique. Musée de Nice. Moïse.

Chagall. Abraham et les Anges. L'hospitalité. Nice      

Chagall. Les Fables de La Fontaine. (1) Gouaches.

Chagall. Les Fables de La Fontaine. (2) Gouaches.

Nice. Sainte Réparate. Martyre. Trachel.

Nice. Carrousel de Cimiez. Art Forain. Matisse.

Niki de Saint Phalle. Nice. Mamac.

Nice. Adam et Eve. Maison peinte. Rue de la Poissonnerie.

Nice. Fontaine du Soleil (1) Apollon. Alfred Janniot.

Nice. Fontaine du Soleil (2) Les statues de bronze. Alfred Janniot.

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                                                 Esquisse préparatoire (Musée Chagall)

                                                         Esquisse préparatoire (Musée Chagall)       

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Un des charmes et des mystères de Venise, c'est qu'il suffit de quitter le chemin balisé, labouré par les hordes touristiques pour respirer un air différent et visiter tranquillement, loin des cauchemardesques boutiques de verroterie, des chefs d'oeuvre comme l'église de San Zaccaria...

...Une des rares églises où vous ne serez pas taxés dès l'entrée et où vous pourrez contempler et photographier les immenses toiles qui recouvrent les murs et notamment un Bellini de toute beauté "La Vierge à l'Enfant Entourée de Saints"... 

                                              Vivarini, dit Antonio da Murano. Polyptique de Ste Sabine. (1443)

Mais il vous faudra acquitter un péage si vous voulez admirer les toiles exposées dans la sacristie et dans la Chapelle d'Or attenante, abside de l'ancienne église, où ont été restaurés des polyptiques de Vivarini, beaux comme des icônes byzantines avec leurs saints au visage doux malgré le martyre et déjà au paradis sur leur ciel de feuilles d'or...

Péage qui vous permettra également de descendre par un étroit escalier dans la crypte...

...Une crypte romane étonnante qui date de la première église (IXème siècle) et est aussi ancienne que celle de la basilique Saint-marc. 

Elle est composée de trois nefs et d'épaisses colonnes qui soutiennent les voûtes que l'on voit se refléter dans l'eau...

L'affaissement du sol depuis la construction explique cette présence aquatique qui fait désormais partie intégrante de l'église souterraine.

C'est elle qui confère au lieu son étrangeté et sa beauté.

Comme si l'église se dédoublait, l'une s'élevant dans le ciel vénitien, l'autre s'enfonçant dans les eaux de la lagune...

C'est un endroit qui symbolise parfaitement la ville faite de pierres, de briques et d'eau.

Des doges dorment leur éternité sous ce miroir tranquille. Ils sont huit à avoir été enterrés dans la crypte, entre le Xème et le XIIème siècles.

Ils attendent sagement que la gondole de la Résurrection vienne les repêcher un jour peut être...

...en glissant au-dessus des fragments des anciennes mosaïques qui ondulent comme des vagues...

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Liens : Venise :

Marc Quinn. Venise. Breath Le Souffle. San Giorgio Maggiore. Alison Lapper. .

Île de Burano. Venise. Maisons. canaux. Photos.

Ghetto de Venise. (1) Ghetto Novo. Scuola Tedesca.

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                     Le Repos de la Sainte Famille pendant la Fuite en Egypte (huile sur toile) 1880

C'est une toile onirique, un tableau nocturne exposé au musée des Beaux Arts de Nice, dans une galerie étroite où il n'est guère mis en valeur.

Elle représente le repos de la Sainte Famille pendant la fuite en Egypte. elle a été peinte en 1880 par Luc Olivier Merson.

                                                   Le Soldat de Marathon (1869)

      Luc Olivier Merson (1846-1920) peu connu aujourd'hui, eut son heure de gloire quand sa toile Le soldat de Marathon reçut en 1869 le Prix de Rome. La scène un tantinet ridicule montre le héros  Phidippidès mourant d'épuisement après avoir couru depuis Marathon pour apporter sur l'Agora la nouvelle de la victoire.

Perchés sur leur banc de marbre, les élus s'émerveillent et gesticulent. Une foule mouvementée remue à l'entour, partagée entre la peine et le soulagement.

Usant ses dernières force pour brandir la palme de la victoire, le héros à plat ventre montre son derrière vers lequel se tend une main compatissante.

L'oeuvre porte en germe tout ce que sera la production mersonienne, académisme, théâtralité influencée par David et cependant, originalité. La position, la nudité du soldat, donnent à la composition son étrangeté.

Avec le Repos, Merson semble se libérer des poncifs. Il ne cherche pas à faire pittoresque et à surjouer l'exotisme. Au contraire. La toile est grise, ciel et désert se confondant. Elle est mangée par une nuit où les étoiles sans lumière sont clouées au ciel. La ligne d'horizon est noire et menaçante.

Joseph dont le visage est dans l'ombre est couché sur le sol se protégeant de la fraîcheur de la nuit dans une couverture qui ressemble au froc des moines. Un feu finit de se consumer à côté de lui. La flamme claire se prolonge par une fine fumée qui évoque l'encens des autels.

Le bras devant son visage fait écran à la lumière qui émane de l'enfant endormi.

L'âne à la longe broute quelques rares herbes. Il est l'animal humble et fidèle, celui qui porte sur son dos la mère et l'enfant menacés. C'est l'âne encore qui portera le Christ à son entrée à Jérusalem... 

A gauche de la toile, le sphinx, visage aux yeux aveugles tournés vers le ciel comme s'il interrogeait les dieux muets de l'Egypte, abrite entre ses pattes Marie endormie et son enfant dont émane une lumière qui se propage sur la poitrail de pierre, sur le visage de la mère et sur le sable blanc au pied du monument.

Le silence de la scène, l'étrange lumière, l'immensité du décor, la majesté désemparée du monument de pierres donnent à la toile sa dimension mystérieuse et quasi surréaliste. Chirico, Dali l'auraient admirée...

      Elle est comme cette toile de Saint François parlant aux poissons, la part la plus originale et la plus poétique de Merson dont bien des oeuvres religieuses ou historiques n'ont pas cette magie et donnent dans le conventionnel et le pompiérisme.

Même si ce conventionnel, comme l'immense mosaïque du Sacré-Coeur ne manque pas de grandeur... 

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Liens : Nice :

Chagall. Moïse et le buisson ardent. Musée de Nice.

Chagall. l'Arche de Noé. Musée de Nice.

Chagall. Le cheval Roux. Musée de Nice. Guerre. Pogroms.

Chagall. Message Biblique. Musée de Nice. Moïse.

Nice. Sainte Réparate. Martyre. Trachel.

Nice. Carrousel de Cimiez. Art Forain. Matisse.

Niki de Saint Phalle. Nice. Mamac.

Nice. Adam et Eve. Maison peinte. Rue de la Poissonnerie.

Nice. Fontaine du Soleil (2) Les statues de bronze. Alfred Janniot.

Nice. Fontaine du Soleil (1) Apollon. Alfred Janniot.

                                                                     Saint Edmond (Merson)

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A Venise, pendant la biennale, une surprise vous attend sur l'île de San Giorgio Maggiore.

Une statue (11 mètres de haut) est posée là.

Une femme assise sur une estrade le visage tourné vers le large...

Dans la ville sensuelle de l'exaltation baroque et des corps voluptueux, elle ne voile pas sa nudité, elle assume ses malformations, bras manquants, jambes atrophiées.

Il s'agit d'une oeuvre de Marc Quinn, artiste anglais qui la réalisa pour les jeux paralympiques de Londres de 2012...

Il reprenait alors en utilisant une structure gonflable la statue de plus de trois mètres qu'il avait sculptée dans le marbre  quelques années plus tôt et qui avait suscité des réactions hostiles ou indignées lors de son exposition sur Trafalgar Square.

C'est Alison Lapper enceinte de 8 mois qui a servi de modèle. Alison Lapper est une artiste anglaise qui utilise la bouche pour peindre. Née en 1965 avec son handicap, elle a décidé de vivre pleinement, sans crainte du regard des autres. Elle a rejeté un appareillage qu'elle trouvait hypocrite et peu pratique.

L'enfant qu'elle attend en fixant l'avenir est né en 1999. C'est un fils qu'elle a nommé Parys.

Marc Quinn qui expose d'autres oeuvres pendant la biennale s'est fait connaître en utilisant pour ses sculptures des matériaux inhabituels comme la matière fécale (!) ou son propre sang. Après des années de prélévements réguliers, il a utilisé ce sang congelé pour un auto portrait.

On peut penser ce que l'on veut de cette démarche qui pour représenter le corps utilise ce qui le constitue... Mais devant cette structure immense dont le nom est "Breath" le Souffle, on ne manque pas d'être impressionné.

Dans la ville de la beauté orgueilleuse, des académies parfaites, des corps sublimes du Titien, l'oeuvre est à sa place. Elle dit la vie et le combat...

Il paraît que les réactions scandalisées n'ont pas manqué lors de son installation. Il paraît même que certaines venaient d'hommes d'Eglise qui avaient sans doute oublié de relire leur Evangile.

Le beau visage d'Alison Lapper peut se détourner des juges et des esthètes...

Comme la Vénus de Milo, belle de ses mutilations, elle est une image de la beauté féminine...

Et puisque le mot "âme" vient du latin "anima" qui signifie "souffle" elle a plus d'âme que bien des statues de marbre qui l'entourent...

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Liens :

Île de Burano. Venise. Maisons. canaux. Photos.

Venise. Crypte de San Zaccaria.

Ghetto de Venise. (1) Ghetto Novo. Scuola Tedesca.

Ghetto de Venise. Le monument de l'holocauste. Arbit Blatas.

Venise. Cimetière San Michele. Les Anges. (1)

Venise. Cimetière San Michele. Stravinski, Diaghilev... (2)

Venise. Cimetière San Michele. Tombe de Sonia Kaliensky. Enrico Butti. (3)

Venise.Tiepolo. La crucifixion. Burano.

Liste des liens. Voyages.

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On a beau s'y attendre, on en prend plein les mirettes quand on débarque à Burano.

C'est une île modeste à quelques encablures de Venise l'orgueilleuse.

C'est un village de pêcheurs posé sur les eaux, avec pour phare un campanile qui penche comme la tour de Pise...

On y rencontre des habitants...

Eh oui! Il n'y a pas que des touristes débarqués par vaporetti surchargés sur les quais et dans les ruelles...

Il y a les couleurs... étonnantes, audacieuses...    

Elles me font penser aux cabanes ostréicoles de mon île d'Oléron...

Elles me font penser encore aux saris des femmes du Rajasthan capables de toutes les juxtapositions, de toutes les oppositions qui font sourciller les dépositaires du bon goût...

Il paraît que les femmes des pêcheurs choisissaient la couleur la plus flashante, parlois la plus fluo pour que leur homme sur les bateaux aperçoive de loin leur foyer...

Les maisons-cubes près de l'eau sont le décor idéal pour une comédie musicale.

On pense à Jacques Demy qui aurait pu y tourner les Demoiselles de Burano (moins vraisemblablement les Parapluies de Burano)...    

L'île est célèbre encore pour ses dentellières qui depuis le XVIème siècle se penchent sur leur minutieux travail.

Mais ne soyez pas naïf! Si vous voulez acheter de la dentelle de Burano méfiez vous des boutiques où des kilomètres de dentelle viennent directement de Chine!

Vous trouverez ici ou là une vraie dentellière ou bien, si le sujet vous intéresse (j'avoue ma parfaite indifférence) vous visiterez le Museo del Merletto où l'on vous apprendra que l'île a vu naître un point très particulier, le punto in aria...

Mais il vaut mieux flâner le long des canaux et faire une réserve de couleurs pour les jours gris de Paris!

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Liste des liens. Voyages.

Venise. Crypte de San Zaccaria.

Marc Quinn. Venise. Breath Le Souffle. San Giorgio Maggiore. Alison Lapper.

Ghetto de Venise. (1) Ghetto Novo. Scuola Tedesca.

Ghetto de Venise. Le monument de l'holocauste. Arbit Blatas.

Venise. Cimetière San Michele. Les Anges. (1)

Venise. Cimetière San Michele. Stravinski, Diaghilev... (2)

Venise. Cimetière San Michele. (4). Tombe de Petrus Penzo.

Venise. Cimetière San Michele. Tombe de Sonia Kaliensky. Enrico Butti. (3)

Venise.Tiepolo. La crucifixion. Burano.

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